Yeovilton fêtait cette année le 70e anniversaire de son meeting « RNAS International Air Day »; le Portail Aviation y était pour vous faire vivre l’événement. Ce meeting est méconnu de ce côté-ci de la Manche, car éclipsé par les deux grands rendez-vous de juillet que sont le Flying Legends à Duxford et le RIAT (Royal International Air Tatoo) à Fairford. Pour autant, ce meeting ne manque pas d’atouts et se doit de figurer sur la liste de tout amateur d’avions et de photos. Mais avant d’aller plus loin, un peu d’histoire.
La Royal Naval Air Station (RNAS) de Yeovilton est une des deux bases actives de la Fleet Air Arm, la seconde étant la RNAS de Culdrose. Elle fut ouverte en 1937 et est située dans le Somerset, près de Bristol. Elle est aussi appelée HMS HERON (ne la cherchez donc pas au large des côtes). Elle abrite actuellement les Wildcat HMA2 de la Royal Navy et les Wildcat AH1 de l’Army Air Corps ainsi que les Merlin et Wildcat des commandos de la Royal Navy. C’est aussi à Yeovilton qu’est hébergé le musée de la Fleet Air Arm et le Royal Navy Historic Flight (l’homologue pour la Royal Navy du Battle of Britain Memorial Flight BBMF).
Pour bien profiter du spectacle, il faut comme souvent, sur ces grands meetings, arriver de bonne heure. Chacun des 6 parkings ouverts au public porte le nom d’un avion emblématique de la Royal Navy (Phantom, Wessex, Vixen, Hurricane, Fury, Harrier). Dans la file d’attente (les portes ouvrent à 9h00) on est frappé par la diversité du public, du spotter sur-équipé, aux couples avec de jeunes enfants, venus visiblement passer une journée en famille.
Une fois les portes ouvertes, c’est la ruée vers les barrières, exactement comme en 1947, quand le 1er meeting de la RNAS eu lieu, offrant ainsi l’opportunité au grand public de venir rencontrer avions et équipages. Ici, comme sur de nombreux meetings anglais, pas d’escabeaux intempestifs au premier rang, pas de bousculade mais un respect de bon aloi. Autrement dit, vous pouvez laisser votre siège sans craindre l’envahissement pendant votre absence… Il faut préciser que la vaste pelouse qui borde les pistes permet à chacun des 40.000 visiteurs attendus de prendre place et d’assister au meeting.
En attendant que le programme en vol ne commence, prenons la direction du « statique ». Ce terme, un peu barbare pour les néophytes, est celui consacré pour désigner la zone où la plupart des avions présents sur la base sont parqués, permettant au public de venir voir de plus près, voir « toucher » toutes ces machines. Rien que par la diversité des avions présentés, Yeovilton vaut le détour. On peut y rencontrer un grand nombre d’avions et d’hélicoptères, la plupart utilisés par la Royal Navy, mais aussi beaucoup d’autres venus de divers horizons.
On peut ainsi admirer un Sea Harrier FA2, un F-4K Phantom FG1, un Fairey Swordfish, un Sea Venom, mais aussi un rare Wasp HAS1. Deux Meteor, opérés par Martin Baker pour tester en vol leurs sièges éjectables, étaient aussi de la partie.
La Patrouille Suisse et les Royal Jordanian Falcons étaient les deux autres formations en représentation.
De nombreux pays étrangers avaient fait le déplacement. Un superbe PZL M-28B Bryza 1R de la marine polonaise était décoré en hommage aux équipages polonais des B-24 du Coastal Command. C’était aussi l’occasion de voir deux Lynx Mk90B de la Royal Danish Air Force avant leur retrait du service opérationnel. Au total c’est plus d’une quarantaine d’aéronefs, dont certains uniques, qui agrémentaient le tarmac.
Si le statique a tenu ses promesses, le plateau dynamique ne manquait pas d’intérêt. Après une ouverture des présentations en vol par un Pitts Spécial endiablé, c’est au tour d’aéronefs rarement vus sur des meetings de prendre l’air. Citons parmi eux, un superbe Whirlwind HAS10 et un fabuleux MiG-15UTI du Norwegian Air Force Historical Flight.
La partie historique a été assurée par un passage du célèbre Avro Lancaster et d’un avion rentré à jamais dans la légende des Warbirds, sa majesté le Spitfire du BBMF, et enfin un P-51D « Tall-In-The-Saddle ».
Les voilures tournantes n’étaient pas en reste avec une présentation d’un duo de Wildcat HM2 et d’un Merlin HM2. La démo de l’Apache, une de ses 5 apparitions programmées pour 2017, a été un grand moment avec notamment les effets pyrotechniques finaux (un conseil pour les photographes : placez-vous en face de la tour, près de l’axe central pour immortaliser ce moment du plus bel effet….).
Trois patrouilles étaient présentes durant le meeting, dont les incontournables Red Arrows ou flèches rouges, (patrouille acrobatique de la Royal Air Force). Leur arrivée au-dessus de la foule est toujours aussi spectaculaire.
La Patrouille Suisse et les Royal Jordanian Falcons étaient les deux autres formations en représentation.
Du côté des jets, le F-16 était venu en force avec le solo Belge et un F-16 danois. La présence d’un Gripen tchèque est venu conforter l’étiquette « International Air Day » de ce meeting. Les tchèques étaient aussi venus avec un duo de L-159 dans une présentation toute en finesse.
Mais la réelle surprise fut la présentation en vol de deux Rafale Marine de la flottille 11F dont le Rafale M n°36 qui portait encore la déco du récent Tiger Meet 2017.
La présentation de ces deux Rafale a été d’un très haut niveau, très proche, dans sa dynamique et sa gestion de l’espace, de l’esprit des Ramex Delta et de leurs successeurs, les Couteau Delta. C’est donc très naturellement que la flottille 11F a remporté le trophée de la meilleure démonstration en vol.
A l’issue de cette journée, un constat s’impose : Yeovilton est un des grands meetings européens que tout passionné d’aviation se doit de faire au moins une fois. Un statique de qualité plein de surprises, un programme en vol très riche (même si le Sea Vixen nous a manqué), sont des atouts majeurs.
Rendez-vous est déjà pris pour 2018 😊