Dans cette seconde partie de mon article sur ce prestigieux meeting qui a gagné aujourd’hui sa légitimité internationale, j’évoquerai entre autre chose, la dynastie des De Havilland, un peu d’histoire avec les avions de la Luftwaffe, celle de quelques Warbirds de légende, les célèbres faucons de Staline, et enfin celle de la bataille du Pacifique.
Mais le plateau proposé au cours du meeting fait aussi la part belle à d’autres machines plus récentes comme celles présentées durant ces deux journées, avec les Extra 300 de nos champions du monde de voltige 2015, les Canadair CL 415, Grumman S-2 Tracker et l’Eurocoptère EC145 de la Sécurité Civile et bien d’autres encore…
Enfin, la Patrouille de France viendra clôturer cet article.
La dynastie De Havilland
Ce fils cadet du révérend Charles De Havilland naît en 1882 à High Wycombe dans le Buckingamshire (UK). Geoffrey de Havilland fut un industriel britannique qui s’intéressa d’abord à la mécanique automobile. Cet ingénieur passionné d’aviation, et lui même pilote, fut à l’origine de la création de De Havilland Aircraft Company dans les années 20 et de sa filiale canadienne, à la fin de cette même décennie. Il contribua à la conception de nombreux projets. Il fut entre autre le créateur du célèbre De Havilland Comet (1952), premier avion commercial à réaction.

Der Lutwaffe…
Le surnom de “storch” ou cigogne en allemand lui a été donné en raison de son train d’atterrissage “haut sur pattes”.
Le Bü 181 a été l’avion école pour la formation des pilotes de la Luftwaffe par excellence, il a marqué un changement crucial dans leur formation. En effet, seuls les biplans “ouverts” étaient utilisés, inconvénient majeur pour communiquer entre le pilote et son élève. Le concept “côte à côte” d’une cabine “fermée” permettant à l’élève et son instructeur de communiquer plus aisément. Ses qualités de vol lui permettant d’en faire le nouvel avion école standard de la Luftwaffe.
Des Warbirds de légende….
La dénomination de Warbird est attribuée aux appareils conçus à l’époque du conflit (2ème guerre mondiale) et en état de vol aujourd’hui. Le terme convient aussi bien aux chasseurs, bombardiers, transport, entrainement etc… Les passionnés nostalgiques de ces merveilles volantes diront qu’un véritable Warbird est un appareil à hélices construit entre 1935 et 1952. Le terme est également adapté aux avions militaires à réaction, toujours d’époque.
Autre avion de légende, le North American P-51 Mustang, initialement nommé Apache par les américains, les anglais lui donneront son nom définitif . Avion de chasse utilisé lors de la 2ème guerre mondiale, il est conçu par la firme américaine North American pour étoffer le nombre d’appareils britanniques en opération au cours de la bataille d’Angleterre.
Simply the best…
Le capitaine Alexandre Orlowski dit “Popov”, et Aude Lemordant, 2 champions du monde en individuel homme et femme, et champions du monde par équipes étaient présents sur le plateau. Leur prestation a ravi un public toujours avide de sensations.
“Tora… Tora… Tora”
En japonais Tora a pour signification « tigre ». Il s’agissait du signal lancé par le capitaine Fuchida à bord de son bombardier Nakajima B5N2 lors de l’attaque du 7 décembre 1941, indiquant à son commandement que l’effet de surprise était complet.
Le meeting de la Ferté ne serait pas tout à fait le meeting sans le spectacle offert par la reconstitution de l’attaque surprise japonaise sur Pearl Harbor. C’est pas Moins de 5 North American T-6 Texan, un AT-6M modifié “Zéro”, un North American NA-68, un Naval Aircraft Factory N3N, un Ryan PT-22, un Boeing Stearman PT-13, et un Curtiss P-40N5 qui prennent le ciel et engagent un bombardement au sol suivi de combats tournoyants.
s’ensuit le solo display du P-40N5...
La bataille du Pacifique…
Dans la guerre qui oppose les États-Unis au Japon, la bataille de Midway, en juin 1942, est un moment important. Elle mobilise des forces considérables dans le camp japonais qui cherche à protéger Tokyo : 200 navires, dont 8 porte-avions équipés de 700 avions, y participent. Malgré le déséquilibre numérique, les Américains parviennent à briller par leur stratégie. La bataille provoque de lourdes pertes chez les Japonais et marque le ralentissement de leur expansion.
Construit dans les années 30 à plus de 4.000 exemplaires le PBY Catalina est un hydravion militaire. Il a été très souvent utilisé par les armées américaine et d’autres pays alliés dans la lutte anti-sous-marine, le sauvetage en mer et l’escorte de convois.
Pendant la guerre du Pacifique, les Catalina de plusieurs escadres ont été modifiés pour pouvoir opérer de nuit, Ils attaquent les convois de ravitaillement japonais la nuit. Dans ce rôle, ils coulent plus de 100 000 tonnes de bateaux marchands, en endommagent plus de 45 000 tonnes et 10 navires de guerre.
De Boston à Cerny…
Ce n’est pas moins de 25 heures de vol et près de 8.000 km parcourus au dessus du Groenland, du Canada, puis de l’Islande et de l’Ecosse, qu’il aura fallu pour que ce petit joyau de la firme américaine Beech Aircraft Company arrive sur le plateau de Cerny. A son bord, Baptiste Salis, Brice Ohayon et Arnaud Kervella ont ramené ce bimoteur de transport Beech D18S construit dans les années 50.
Les chasseurs français (1940)…
Un fleuron de la chasse française faisait partie du plateau, le Curtiss Hawk H.75
Dénomination française du fameux P-36 américain, le Curtiss H.75 était l’avion le plus populaire auprès des pilotes français durant la période 1939-1940. Mais contre son principal adversaire, le Bf-109, il souffrait d’un grave déficit de vitesse (presque 100 Km/h !).
Hélas aucun exemplaire de ce chasseur, si fameux en 1939-1940, ne survécut en France, même seulement pour une exposition statique, mais récemment la récupération d’une épave française permit la reconstruction d’un appareil qui vole en Grande-Bretagne et vient assez souvent en France…
Les faucons de Staline…
Staline appelait ses aviateurs “mes faucons”, ce qui ne l’empêcha nullement de les sacrifier sans remords, et par dizaines de milliers, en quatre années de guerre à l’Est.
Si le sacrifice des aviateurs soviétiques fut aussi démesuré que celui de leurs camarades fantassins ou tankistes, son aviation au cours de la 2ème guerre mondiale demeure pourtant largement méconnue, si ce n’est par le biais de clichés montrant des pilotes courageux mais inefficaces, volant sur des avions technologiquement inférieurs à ceux de leurs adversaires, qui se faisaient abattre par milliers.
La réalité humaine est évidemment plus complexe, et la “rusticité” de ces avions a finalement été un avantage dans un conflit où les appareils devaient presque toujours décoller de pistes sommaires. Quant à l’entretien, il se faisait en plein air, quel que soit les températures extérieures.
La supériorité numérique des appareils soviétiques a fini par venir à bout des pilotes allemands pourtant mieux équipés.
Good morning Viêt Nam …
C’est par un assourdissant “Goood mooorning Viêt Nam…” qu’Adrien Cronauer ouvrait ses émissions radio durant la guerre. C’est par la très attendue présentation des avions qui ont fait l’histoire durant cette période, que les organisateurs du meeting ont voulu la commémorer.
Un Douglas AD4N-Skyraider, un non moins connu North American T-28A – Fennec, et le North American OV-10 Bronco de notre ami Alain Bes s’alignent sous nos yeux pour une présentation en vol de ce qui fut, entre 1955 et 1975, quelques uns des appareils utilisés par les forces US durant la guerre d’Indochine.
Dernier chasseur à hélice…
Le Sea Fury FB-11 était un chasseur britannique développé pour la Royal Navy par le constructeur Hawker-Siddeley durant la 2ème guerre mondiale. Il fut le dernier appareil à hélice de la Royal Navy, l’un des plus rapides monomoteurs à pistons jamais construit, et le dernier chasseur à hélice à abattre un avion à réaction. L’avion présenté lors du meeting appartient à la collection de Christophe Jacquard.
Wing Walkers…
La patrouille des Wing Walkers, que l’on peut traduire par “les marcheuses sur ailes”, revient cette année à la Ferté aux couleurs de la marque de montres BREITLING. La patrouille composée de 2 biplans Boeing PT-17 à cockpit “ouvert” a fait sensation avec ces 2 jeunes femmes dont une française Stéphanie Pansier, offrant une chorégraphie au millimètre, perchées sur les ailes des 2 appareils. Véritable tour de force pour ces jeunes filles qui ont suivi un entraînement intensif digne de sportifs de haut niveau, car elles subissent, lors des évolutions, des facteurs de charge allant de -2G à +5G. Si cela vous tente, vous pouvez vous inscrire pour un baptême de l’air sur les ailes du PT-17.
La sécurité civile…
En France, la Sécurité civile en tant qu’administration a été créée le 17 novembre 1951. Parmi les acteurs de la sécurité civile figurent les sapeurs-pompiers, les militaires des unités d’instruction et d’intervention, les pilotes d’avions et d’hélicoptères ainsi que les démineurs. Tous ensemble, ils luttent au quotidien pour porter secours et assistance, en France comme à l’étranger. Pour eux, une seule vocation : la sauvegarde des personnes et des biens.
Le célèbre Canadair CL- 415, le Grumman S-2Tracker et l’Eurocoptère EC-145 présents cette année encore sur le plateau de Cerny ont réalisé une belle démonstration d’intervention au sol et une simulation de largage d’eau. Il faut retenir que ces pompiers du ciel risquent leur vie chaque jour et particulièrement pendant la période estivale. Rendons grâce à leur travail et leur professionnalisme…
La petite surprise…
Durant les 2 précédents meeting de la Ferté, nous avions eu la visite surprise du Boeing 737-73V aux couleurs d’Europe Airpost, venu nous saluer en fin de journée de samedi et dimanche, cette année la surprise à été de taille puisque ce n’est rien moins que sa majesté le Boeing 747-400 de la compagnie aérienne Corsair qui venait pour la 1ère fois à Cerny. Plutôt habitué des rotations entre les Antilles et Paris, ce géant du ciel nous a gratifié de quelques passages au dessus du terrain… Quand un avion mythique vient saluer d’autres avions de légende.
La Marine Nationale…
L’aéronautique navale est la composante aérienne d’une marine militaire. Familièrement appelée l’Aéro, elle est parfois appelée aéronavale. Une aéronautique navale comprend généralement des appareils embarqués sur porte-avions ou porte-hélicoptères. Pour l’occasion ce n’est pas moins que 4 Rafale marine (au standard F3), un Atlantic 2, un Alizé, un Zéphyr, un Paris et deux Morane Saulnier MS 733 qui ont évolué dans le ciel de la Ferté-Alais .
La patrouille de France…
Composée de 9 pilotes, elle ouvre traditionnellement le défilé du 14 juillet à Paris, pour l’occasion ceux sont 9 Alpha Jet aux couleurs nationales qui inaugure la saison des meeting lors de celui de la Ferté. C’est par son programme 2016 d’une vingtaine de minutes, bien rodé, alternant changements de formations et croisements impressionnants que s’achève les 2 jours de ce meeting nullement comparable. Gageons que l’année prochaine, l’amicale Jean-Baptiste Salis nous réservera bien d’autres surprises du même goût.
Photos de l’auteur, sauf mention contraire.
One Comment
Rémi
Bel article. Les warbirds russes ont vraiment une élégance folle.
C’est décidé, l’année prochaine, j’y vais. Une fois tous les 10 ans ce n’est pas trop…