[A lire] 6 minutes 23 séparent l’enfer du paradis

Les premières pages commencent par un appel à l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile où François Suchel découvre qu’il va pouvoir intégrer la prestigieuse formation des pilotes de ligne.
Embauché comme pilote de ligne à Air France depuis 1991, il développe parallèlement une activité de photographe récompensée par le prix « Attention Talent » de la FNAC en 2002.
En 2010, il rallie Canton à Paris à vélo en suivant la ligne aérienne qu’il emprunte régulièrement. Après cette expérience, il se lance dans l’écriture avec un premier récit, Sous les ailes de l’hippocampe (Guérin).

Aujourd’hui parait son deuxième roman, qui nous invite à parcourir la Terre à ses côtés pour comprendre ce qu’est la vie de pilote. Ce livre nous confie le quotidien d’un pilote aux commandes de sa machine. 

François Suchel décrit par exemple un déroutement dans un pays en guerre, un vol de reconduits à la frontière qui tourne mal, un steward appelé aux commandes d’un Boeing 747, une fin de grossesse rocambolesque, un atterrissage périlleux avec un moteur en panne.

François Suchel

Tous ces grains de sable qui transforment parfois un vol en aventure. Il revient aussi sur la catastrophe du Rio-Paris, révélant pour la première fois la version d’un pilote de ligne qualifié sur Airbus A330. Histoires vécues, anecdotes drôles ou graves, François Suchel nous fait rêver ou frissonner, ne nous laissant jamais indifférents.

Extrait choisi :

Tous les incidents qui figurent dans ce livre ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan des événements aéronautiques qui, chaque jour, sont rapportés aux compagnies aériennes, aux constructeurs, aux autorités, par les pilotes eux-mêmes. Nous sommes les premiers à cafeter nos propres erreurs et à dénoncer les dysfonctionnements que nous constatons au quotidien. Analyser ces retours d’expérience, décortiquer ces événements, les étudier à la loupe comme des entomologistes nous fait progresser sans cesse. Quatre fois par an au simulateur, sur le gril, enchaînant des scénarios difficiles souvent liés à l’actualité aéronautique, nous sommes préparés pour affronter l’improbable, pour être dignes de confiance. Notre meilleure assurance est l’expérience partagée de toute la communauté. La notion de « famille aéronautique » n’est donc pas une utopie. C’est pourquoi la prochaine fois que je m’envolerai vers l’inconnu, accompagné de collègues que je ne connais pas mais en qui j’ai confiance, je m’enfoncerai dans la nuit sans lune avec l’attitude du berger menant son troupeau à l’alpage : vigilant, serein et heureux. Prêt pour une nouvelle nuit à garder les étoiles.