On sait déjà que les hélicoptères sont des machines tout ce qu’il y a de plus pratiques, en ce qui concerne leur manœuvrabilité inégalable en vol, mais également leur facilité de décollage et d’atterrissage presque n’importe où. Presque, car si vous regardez attentivement la construction de ces aéronefs, vous vous rendrez compte d’un problème majeur : les hélicoptères ont, pour se poser, soit des roues, soit des patins (et rarement des flotteurs). Ces deux systèmes requièrent des surfaces plates et « stables » pour que l’hélicoptère se pose en sécurité, surfaces qui viennent rapidement à manquer quand les pilotes doivent se poser sur des navires au large par forte houle ou encore lors de catastrophes naturelles. L’impact d’une solution à ce problème serait tel que militaires et sociétés civiles se penchent sur la question depuis quelques années déjà. En effet, atterrir et décoller de terrain irrégulier, anguleux ou en mouvement augmenterait significativement les capacités déjà exceptionnelles des hélicoptères.
Dans le cadre de ces recherches, la société DARPA vient de dévoiler un système de train d’atterrissage robotique rétractable et qui s’adapte au terrain sur lequel il se trouve. Cette démonstration expérimentale s’est déroulée à l’aide d’un drone piloté à distance. Dans une vidéo de la société, on peut constater que ce « système adaptatif » remplace les trains d’atterrissage normaux par quatre « jambes » articulées qui sont capables de se rétracter sous le fuselage de l’hélicoptère lorsque ce dernier prend les airs. De plus, chaque pied est équipé de capteurs qui permettent un retour de force et donc un contrôle de la pression exercée sur chaque jambe. Le principe est simple : durant l’atterrissage, chaque jambe se déplie de tout son long, et les différents capteurs calculent en temps réel l’angle idéal qu’ils doivent prendre pour assurer une parfaite stabilité horizontale à l’hélicoptère. Tout risque que le rotor touche la surface d’atterrissage est ainsi évité.
Ashish Bagai, responsable du développement de ce programme annonçait que « cet équipement – monté sur un hélicoptère de taille réelle mais piloté à distance – a parfaitement démontré le potentiel et l’habileté de ce système pour se poser et décoller de terrains qui seraient normalement inaccessibles avec un train classique ou avec des patins ». Les résultats de ces expérimentations ont été dévoilés au « Wait, What ? A Futur Technology Forum » qui se tenait récemment à St Louis, aux Etats-Unis.
En plus des simulations dynamiques informatiques et des analyses structurelles, le vol de démonstration, qui s’est déroulé près d’Atlanta, démontre déjà les potentiels bénéfices d’un tel dispositif. Selon Ashish Bagai, ils seraient :
- Une réduction du risque de dommages structurels lors d’atterrissages brutaux; comparé à des trains d’atterrissage classiques, ces dommages seraient divisés par cinq ;
- Une capacité de décollage / atterrissage depuis des pentes allant jusqu’à 20 degrés d’inclinaison, sur des terrains accidentés, caillouteux ou irréguliers, soit le double de ce que peut offrir un train d’atterrissage classique;
- La possibilité d’atterrir par mer déchaînée sur une plate-forme en mouvement, telle qu’un navire.
Ces améliorations certaines dans le domaine d’utilisation des hélicoptères n’auraient comme contreparties que le poids (un cinquième plus lourd qu’un train classique) et la prise aérodynamique qui, pour l’instant, est encore grande. Mais le projet n’en est qu’à ses débuts et gageons que les nouvelles technologies rendront ce système encore moins lourd et offriront la possibilité, à terme, de le rétracter dans le fuselage de l’appareil une fois en l’air. Le programme, financé par la DARPA’s Mission Adaptative Rotor (MAR), est actuellement en phase de développement au Centre de Recherches en Technologie de Georgie (Georgia Institute of Technology) pour pouvoir être rapidement testé sur un appareil cette fois piloté de l’intérieur.
3 Comments
Jean Féret
Cela me fait penser au dahu.
Le dahu levogyre et le dahu dextrogyre, combiné avec les rotors qui tournent à gauche et ceux qui tournent à droite.
C’est un chapelet de marchés de niches que cette entreprise est en train de viser.
scrominus
La DARPA (defense advanced research projets agency) est l’équivalente américaine de notre DGA (direction générale de l’armement)
Donc pas vraiment une société
Sylvain PASSEMAR
Par contre, il risque d’y avoir un problème de stabilité suite à la différence de l’effet de sol.