Cérémonie de réception (source; Misawa Airbase) |
C’est sous les applaudissements nourris de l’assistance que le premier Mitsubishi F-2 restauré a été accueilli vendredi dernier, sur la base aérienne de Misawa. Le signe est fort, et marque une étape importante dans l’esprit japonais. Une partie de ces avions de combat étaient basés sur la base aérienne de Higashimatsushima, située à proximité de l’épicentre du tremblement de terre du 11 mars 2011. Située en bord de mer, la commune de 46 000 habitants a été entièrement dévastée par les flots ravageurs du tsunami. La base aérienne ne fut pas épargnée…
Du traumatisme qui suivit le tremblement de terre et le tsunami, le Japon sut trouver les forces pour se relever rapidement. 20 000 morts et disparus, des milliers de blessés, et plus de 130 000 déplacés… S’en suivit le tristement célèbre accident nucléaire de Fukushima, et une crise politique et économique si importante que devant la ruine, beaucoup auraient baissé les bras. Mais nous sommes au Japon, et la résilience fait partie intégrante de leur culture. Deux mois à peine après le sinistre, dans une zone complètement ravagée, un aviateur grimpe sur l’aile d’un F-2, enlève un de ses vêtements et commence à le nettoyer. L’auteur du communiqué de la base de Misawa s’appuie sur ce geste symbolique pour annoncer le début de la restauration de ces très chers appareils.
différence entre un F-16 et le F-2 source: Wikimedia |
Bien que ressemblant fortement au F-16, le Mitsubishi F-2 n’en est pas réellement un. Il est le résultat de la volonté des forces d’autodéfense du Japon de doter le pays d’un avion d’attaque (majoritairement maritime) de conception semi-nationale, afin d’appuyer les F-15 de supériorité aérienne. L’américain Lockheed Martin et son Agile Viper seront sélectionnés pour servir de base à ce nouvel appareil. Plus grand, plus lourd, et doté d’une avionique presque entièrement nipponne, le F-2 sera le premier chasseur au monde à être équipé en série d’un radar à antenne électronique active (AESA). L’avion est très récent. Premier vol en 1995, entrée en service en 2000, le dernier des 94 avions produit a été livré par Mitsubishi Heavy Industry en 2011, soit quelques mois après la catastrophe.
La vague aura touché 18 appareils présents sur la base. Sur ce nombre, trois ont été déclarés détruits et irréparables. Un important chantier de restauration a été lancé sur les 13 autres. On peut se rendre compte de l’importance des travaux à réaliser avec un seul chiffre : 490 millions d’euros. C’est le coût de la réfection de ces avions, soit 37 millions d’euros en moyenne par appareil. Cela s’explique naturellement par les dégâts structurels subits, qui impliquent le démontage complet de chaque avion, pour contrer la corrosion provoquée par la vague.
2 Comments
Montaudran
Félicitation pour avoir relevé cette actualité invisible…
Michel47
Respect.
Merci pour cette info.