Si aucune annonce officielle n’a encore été faite sur l’abandon pur et simple des négociations du contrat M-MRCA en Inde, tous les indicateurs de ces derniers jours tendent vers une annulation pure et simple des négociations menées depuis trois ans dans le cadre de cet appel d’offres . Certains y voient une décision pragmatique et une bonne nouvelle, d’autres une mauvaise nouvelle et pour qui l’achat de 36 Rafale de gré à gré ne serait qu’un lot de consolation. Voici ce qu’il en est réellement.
Les informations du journaliste indien Nitin A. Gokhale semblent donc être exactes dans leur totalité. Les plus hautes autorités indiennes ont bel et bien décidé de remettre en cause le contrat M-MRCA dans sa globalité et de négocier directement avec le gouvernement français. C’est une phrase du ministre Indien de la Défense, M. Parrikar qui a semé le trouble :
“But if this (G2G) route is followed, obviously, one car cannot travel on two different roads. There were a lot of problems on that (tender) road. That is why we have adopted the G2G procedure,”
sommaire:
1-Des négociations dans l’impasse.
5-L’Inde achètera bien plus que 36 Rafale
1- Des négociations dans l’impasse.
Ces déclarations entèrent donc un processus voué à l’échec. Mais pourquoi ? Beaucoup ont annoncé une envolée du prix d’achat de Rafale pour l’Inde (ce qui est vrai), et accusé le GIE Rafale d’avoir fait gonfler la note (ce qui est faux). Pour comprendre la situation, il faut savoir que l’outil industriel Indien, en grande partie possédé par HAL dans ce dossier, n’est pas adapté aux standards de fabrication française. Un seul chiffre parle de lui-même. Il faudrait 2,7 fois plus d’heures de main d’œuvre qu’en France pour fabriquer un Rafale en Inde. Même avec un coût horaire inférieur, il faut également que les industriels indiens s’équipent des matériels nécessaires à la fabrication de l’avion, et que les employés soient formés. Mais surtout, les critères et standards de productions sont très différents des normes françaises. Adapter la culture et l’outil industriel indien coutera très cher, et prendre beaucoup de temps. En février, lors du salon aéro India, le gouvernement avait annoncé qu’un audit avait été commandé pour mettre leur nez dans les négociations. C’est certainement à la lumière ce celui-ci que les autorités indiennes ont pris leur décision. Il n’est pas économiquement avantageux pour l’Inde de fabriquer le Rafale sur son sol. Il n’est pas non plus avantageux pour l’Indian Air Force d’attendre qu’HAL soit en capacité de le faire. Car du côté opérationnel, l’affaire prend une tournure urgente. En outre, si HAL avait beaucoup à apprendre des nombreux transferts de technologie, l’industriel a un plan de charge à faire pâlir d’envie n’importe quel constructeur européen, et aurait du mal à intégrer une charge supplémentaire. Il est en effet impliqué dans la fabrication d’au moins une soixantaine de Sukhoi SU-30 MKI restant à livrer, dans la modernisation des 49 mirage 2000 indiens, ainsi que des jaguars de l’IAF, mais va également produire le Tejas à hauteur de 260 exemplaire, voire plus. Sans compter, et, quel que soit l’état actuel de coopération, le programme conjoint avec la Russie articulé autour du T-50…
2-Une armée de l’air qui ne peut plus faire face.
Faisant face aux armées de l’air chinoises et pakistanaises en plein développement, l’Inde peine à rester dans la course. Elle compte environ 800 avions de combat, et bien peu sont à même de contrer une menace moderne, la plupart étant hors d’âge. Et l’épine dorsale est assurée par une flotte de 200 Su-30 MKI (272 commandés), mais qui connait actuellement quelques problèmes réduisant fortement la disponibilité de la flotte, et de facto, la capacité de combat de l’armée de l’air indienne. L’équivalent de notre livre blanc de la défense indique que l’IAF devrait compter 42 escadrons d’avions de combat. En 2011, elle n’en comptait plus que 33. 10 d’entre eux sont composés de Mig-21 qui seront bientôt tous cinquantenaire (sic !), et le retrait du service de cet avion obsolète a été sans cesse repoussé. En 2014, cette date de retrait est passée de 2017 à 2019. À cette date, et si aucun appareil nouveau n’entre dans les tablettes de l’armée de l’air, elle ne sera plus dotée que d’un peu plus d’une vingtaine d’escadrons, soit… La moitié de ce qui est nécessaire pour assurer son contrat opérationnel !
3-Une situation urgente et stratégique.
On le sait, on ne construit pas un avion de combat en un jour. Le délai de fabrication d’un Rafale depuis l’usinage des premières pièces jusqu’à son premier vol est d’environ 3 ans. Devant l’urgence de la situation, le gouvernement indien a donc pris la décision de passer au-delà des négociations de l’énorme appel d’offres M-MRCA, pour négocier directement avec le gouvernement français.
La loi indienne permet en effet, sous des conditions particulières, de passer au travers d’un long processus d’achat via un appel d’offres, et de négocier directement de gouvernement à gouvernement (G2G). Bien des commentateurs ont interprété l’annonce de ce type de contrat comme une rupture de la communication entre Dassault Aviation et l’Inde. Évidemment, il n’en est rien
voir par exemple l’article de la tribune : Rafale : le gouvernement indien veut discuter avec la France plutôt qu’avec Dassault
Toutes les entreprises du GIE Rafale (Dassault aviation,Thales, Safran et tous les sous-traitants) sont des entreprises privées, et le gouvernement indien, sous la médiation du gouvernement français (avec lequel un partenariat stratégique sera également négocié), continuera de discuter du prix et des prestations avec elles. Il n’est donc logiquement pas question d’une mésentente entre l’avionneur et l’état indien, mais plutôt d’un virage dans la façon d’acquérir ces avions, la seule voie à emprunter pour rester dans les clous juridiquement parlant. Car il ne faut pas l’oublier, l’opposition et les constructeurs évincés de l’appel d’offres sont toujours en embuscade.
4-Et le Make In India alors ?
Le Make In India n’est pas abandonné. Et les trois années de négociations et d’audit des industriels indiens n’auront pas servi à rien non plus. Avec une connaissance poussée des entreprises indiennes, Dassault Aviation et ses partenaires pourront réaliser des investissements en Inde afin de sous-traiter certains éléments de la production. Mais ce ne sera pas le cas pour les 36 premiers appareils. Car oui, il y aura bien d’autres commandes, à n’en pas douter. Sachant qu’il faut entre deux et trois ans pour fabriquer un Rafale, certains sous-ensembles qui sont aujourd’hui en cours de fabrication ou même déjà terminés seront assemblés sur des Rafale produits pour l’Inde. Le Make In India pourra donc être progressivement introduit dans la production, au rythme des prochains lots de Rafale qui seront commandés.
À ce propos, une source bien informée nous a confirmé qu’une chaîne d’assemblage ne verrait peut-être pas le jour en Inde. En effet, le coût d’acquisition des outils industriels et des compétences nécessaires est trop important en regard du gain financier et industriel. Si acheter ou concevoir un robot de nappage multiaxe automatique et des fours autoclaves pour la cuisson de pièces en fibre de carbone est un investissement qui sera rentabilisé sur plusieurs programmes, alors que les outils d’une chaîne d’assemblage finale sont à l’usage unique de l’avion qui sera produit. Cet exemple permet de comprendre qu’il vaut mieux produire des sous-ensembles que de commencer par l’assemblage. Sauf dans le cas d’une production complète en Inde, comme c’était prévu au départ.
5-L’Inde achètera bien plus que 36 Rafale
Si beaucoup de commentateurs ont vu dans cette commande une sorte de lot de consolation, j’espère que nous vous aurons démontré, au vu de la situation, que ce n’est absolument pas ce qui est en train de se produire. Si l’Inde avait souhaité ne plus s’équiper de Rafale, elle n’en aurait tout simplement pas acheté ! Pour une armée de l’air qui compte plus de 800 appareils de combat, 36 avions seraient tout simplement considérés comme une microflotte, avec ses pilotes, ses mécaniciens, sa chaine logistique… Impensable. Cette première commande sert à sécuriser cette acquisition stratégique d’une part, et le nombre d’unités commandées, relativement faible, permettra d’obtenir des avions rapidement, en négociant quelque chose de plus avantageux pour les Indiens, plus tard.
Alors combien de Rafale pourraient voler avec les cocardes indiennes ? Ceci est le grand mystère. Certainement que le chiffre de la cible initiale du RFP du M-MRCA, soit 126 avions commandés fermes et 63 en option, soit 189 sera respecté, et peut être même largement dépassé. En effet, la Marine indienne a envoyé à Dassault Aviation un RFI (Request For Information), et la procédure G2G pour l’acquisition du Rafale pour L’Indian Air Force pourrait, pourquoi pas, profiter également à la Marine.
Avez-vous des questions ? Nous avons synthétisé le maximum d’informations disponibles pour pouvoir écrire cet article, après le recoupement des informations et une prise de renseignement auprès de nos sources. Cependant, ce contrat aura fait coulé beaucoup d’encre, et énormément d’informations circulent. Certaines sont fondées, d’autre non. Ainsi, si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous les poser. Les commentaires sont faits pour cela !
20 Comments
Anonyme
Assez logique tout cela. Hier dimanche, dans l'émission sur F Hollande sur canal +, on filmait le président lors de la visite de Modi. Un général se penche vers lui et lui dit "ils ont un problème politique, ils ne peuvent annoncer plus de 36 mais ils nous disent que ce sera plus, probablement 48…"
Anonyme
D'un point de vue juridique, l'appel d'offre n'existe probablement déjà plus. C'est une procédure volontairement très restrictive sur les modifications. Or, la commande de gré à gré remplace dans la pratique la première tranche des 18 Rafale qu'il était prévu le temps que HAL produise ses propres Rafale de A à Z. Ce qui est une modification majeur du contrat et donc fort logiquement interdit. Le seul cas où l'appel d'offre serait encore valable serait qu'en plus des 36, 18 soient encore construit en France plus 108 autres sous licence comme le contrat le prévoyait.
C'est certes une option possible mais pourquoi s'emmerder avec une telle procédure alors que le contrat de gré à gré est la procédure normale (et non l'exception comme le laisse entendre l'article) pour des contrats militaires de 1er rang.
C'est beaucoup plus simple d'annuler l'appel d'offre pour plusieurs contrats de gré à gré en fonction de ce que seront réellement capable de produire les industriels indiens pour cet avion.
Cordialement, Requin
Bruno ETCHENIC
Depuis quelques années, l'appel d'offre tend à devenir la norme. Heureusement et malheureusement. Heureusement car cela a permis de voir des compétitions ouvertes et, si nous ne connaissons pas tous les détails des résultats, il y a des tendances fortes. Malheureusement aussi, car bien souvent d'autres considérations passent devant les conclusions. En Suisse par exemple, le Rafale a été classé premier sur le plan technique. Mais pour de multiples raisons autres que juste celle du prix, le Gripen lui a été préféré. En Inde, le Rafale a réussi sur trois plans. Techniquement dans le haut du panier, moins cher, et… Certainement bénéficié également d'une préférence politique.
Mais voilà… Tous les appels d'offres censés faire plaisir aux règles de cette énorme démocratie semblent vouées à l'échec. Ce n'est pas Airbus Helicopters qui dira le contraire… Et tous les achats récents, (Apache, C-17, ravitailleurs, etc.) se sont fait en G2G. Est ce qu'ils vont abandonner ce système d'appel d'offres ? Pas sûr. Mais le ministère de la défense aimerait bien, je pense…
Anonyme
Le problème principal est que si les constructeurs (peu importe lequel) peuvent s'engager sur des prix unitaires de ce qu'ils produisent chez eux, c'est beaucoup plus délicat pour des transferts de technologie ou de la construction sous licence surtout si le constructeur local est imposé.
Et comme vous le rappelez, il y a aussi des critères de relations internationales qui rentrent en jeu, cela de manière non-négligeable et très importante pour le pays acheteur.
Tout cela font que la procédure d'appel d'offre, avec ses fortes restrictions juridiques n'est pas adapté dans sa forme actuelle pour ce type de contrat. Il est bien plus pertinent de faire du gré à gré après une mise en concurrence informelle sur les critères techniques et financier plutôt que de s'engager dans le contractuel (ce qu'est un appel d'offre dès la sélection du candidat) quand on sait que derrière, il y en a pour des années de négociations avec une commande finale qui risque de ne plus rien avoir avec l'appel d'offre. Cela marche pour ce contrat comme avec celui des Brésiliens avec un prix qui a également fortement augmenté depuis le début des négociations au point d'inquiéter la justice (éventuellement sur plainte d'un concurrent malheureux)
Requin
James
Bravo pour cette analyse logique en rapport avec la situation actuelle de l'Inde. C'était l'une des pistes que je me suis forgées suite aux derniers rebondissements.
En revanche, j'ai une question sur l'emploi des Su-30 et des (futurs) Rafale indiens. Leurs missions ne sont bien sûr pas complètement distinctes mais pourriez-vous me donner les missions où ils utiliseraient plutôt l'un ou l'autre avions, est-ce lié aux choix des armements utilisés pour ces dites missions? Merci
Bruno ETCHENIC
Le Sukhoi 30 MKI est avant tout un avion de supériorité aérienne. Il aura bien quelques capacités air-sol et anti-navire, mais le combat aérien restera sa mission.
Le Rafale est un appareil de combat multirole. pas vraiment de spécialité, mais ses capacités de frappe lointaine seront mises à profit. Il est excellent dans le domaine de l'air sol.
Mais le choix de ce mix est plus à chercher du côté du fait que l'Inde s'approvisionne sur différentes sources. Un problème avec la Russie, qui équipe également la Chine et entretient des rapports avec elle, et c'est l'épine dorsale de sa flotte d'avion de combat qui peut être rapidement cloué au sol.
Avec une force équivalente d'avion provenant d'autres sources, le risque s'amenuise.
James
Merci Bruno.
GA_U
Connait-on la répartition monoplace/biplace, ce qui permettra peut-être d'avoir une idée de l'utilisation prévue, chasse air/air, ou frappe en profondeur/nucléaire.
L'Inde est-elle capable de rajouter sur le Rafale l'option nucléaire, non fournie par la France ?
Pour équiper cet avion, elle a des bombes nucléaires, ou des missiles air/sol nucléaires ?
Bruno ETCHENIC
Les négociations en cours nous le dirons pour la ventilation des versions. Pour l'instant, nous ne savons rien.
Pour la capacité nucléaire, il se dit que les Mirage 2000H/TH et les Su-30 MKI auraient tous deux la capacité de larguer des bombes nucléaires. S'agissant de bombes à gravitation, nul doute que le Rafale sera également un vecteur de choix. L'Inde n'a pas encore, à notre connaissance, de missiles à tête militaire nucléaire, seulement des bombes. A confirmer.
Anonyme
Je ne suis pas sûr qu'avec le Rafale, on puisse se faire une idée de l'utilisation en fonction des versions monoplace et biplaces.
Les Rafale Marine assurent toutes les missions alors qu'il n'y a qu'une version monoplace. Le biplace Marine étant abandonné depuis des années.
De plus, comme on peut s'en rendre compte, de nombreux raids avec des Rafale biplaces sont effectués sans navigateur. Le calculateur de bord gérant ce qui était principalement dévolu à celui-ci.
D'ailleurs, il me semble avoir aperçu je ne sais plus sur quel site que l'armée de l'air entamait une réflexion à ce sujet. A l'avenir, les biplaces pourraient surtout servir à la formation. A 20 millions de différence sur le coût de construction (60 pour le C, 80 pour le B), on voit vite l'intérêt du ministère.
Ce serait d'autant plus facile qu'avec 2 clients exports ayant justement besoin de biplaces pour la formation. Le nombre minimum de biplaces pour lequel le gouvernement avait garanti la production pourrait être vite atteint.
Requin
Bruno ETCHENIC
Il n'y a "que" 5 millions d'euros d'écart entre la version C et B
http://www.portail-aviation.com/2013/12/le-veritable-prix-du-rafale-par-version.html
Si l'interface homme machine et la fusion des données aident bien le pilote, dans les missions de pénétration, la charge est telle qu'un second membre d'équipage est fortement sollicitée. D'où l'étude par la Marine du fameux Rafale BN, finalement annulée.
Anonyme
C'est effectivement le M qui est à 80 M TTC autant pour moi
Cela dit, le ministère ne doit pas négliger 5,2 M/U à l'heure qu'il est.
Perso, je m'attend à une réduction du nombre de biplace pour la France au profit du C vu qu'il va bien falloir trouver de l'argent quelques parts pour augmenter les effectifs de l'armée sans réel hausse de budget
Et comme je l'ai dit, les pilotes Marine assurent toutes les missions, y compris de pénétration. curieusement avec uniquement des monoplaces. La différence étant sans doute plus culturel et formateur qu'opérationnel aujourd'hui. Certes, c'est plus "confortable" à 2, mais pas indispensable.
C'est d'autant plus vrai aujourd'hui avec utilisation plus "régulière" de missiles de croisière qui donne plus d'expérience aux pilotes.
Requin
Anonyme
oups, j'ai pas corrigé le 5,2 M
Désolé
Requin
GA_U
Bruno, Requin,
Merci pour vos articles et réponses.
Ci-dessous l'article que Requin a dû lire sur le site de l'armée de l'Air, et qui n'est plus accessible depuis, mais que j'ai retrouvé sur http://www.noodls.com/view/F5A3A11D45692F0CD4B86950AEB439D8F54D6B37?5498xxx1428580046
"Une fonction innovante
Intégrée à l'avion de chasse, cette fonction permet de voler à grande vitesse et à proximité du sol ou de la mer. En toute sécurité et par toutes conditions météorologiques, l'avion vole de jour comme de nuit grâce à son pilote automatique élaboré. Celui-ci protège les aviateurs du relief naturel et des obstacles artificiels (antennes, ponts, câbles, etc). L'équipage peut ainsi engager ses ressources cognitives à sa survie en milieu hostile et à l'accomplissement de ses objectifs opérationnels. Les expérimentateurs cherchent avant tout à garantir la sécurité des pilotes d'avions monoplaces qui utiliseront le suivi de terrain. Cette expérimentation vise à proposer aux états-majors de l'armée de l'air et de la marine nationale un référentiel d'entraînement à moindre coût, exploitant aussi bien le simulateur que les vols. Pourtant, cette fonction n'est autorisée pour le moment qu'en Rafale biplace, embarquant un pilote et un navigateur.
Une double ambition pour l'armée de l'air
Cette expérimentation permet à l'armée de l'air d'évaluer la possibilité de faire réaliser par les escadrons équipés de Rafale monoplaces (à Saint-Dizier et Mont-de-Marsan) des missions d'appui feu ainsi que des interceptions aériennes par tous types de temps. L'ambition est double. D'une part, effectuer des shows of force (démonstrations de force), en exécutant un passage bas et rapide au-dessus de troupes ennemies, manœuvres aériennes réalisées régulièrement en opérations par des Mirage 2000D et des Rafale. D'autre part, cette capacité de suivi de terrain offre à un pilote de défense aérienne l'opportunité de réaliser l'interception d'un avion inconnu volant à très basse altitude, et ceci en toute sécurité, même à travers les nuages."
A suivre donc.
Est-ce que les livraisons aux Egyptiens et Indiens vont décaler l'équipement de l'escadron 2/4 Lafayette en Biplaces, et de la Flotille 17F en M ? Quels sont les potentiels restant des 2000N et SEM ?
5 ME le 2è siège ! Plus cher que le prix d'achat d'un fauteuil en "Top classe", Le Champagne est fourni ?
Anonyme
Merci pour ce bel article, bien rédigé et qui traite le fond du problème. J'aimerais que ce blog soit consulté par les journalistes généralistes avant qu'ils n'essaient de pondre leurs infâmes torchons parsemés d'inepties. Bonne continuation avec votre blog !
Bruno ETCHENIC
merci beaucoup 🙂
Anonyme
Encore un fois très bon article synthétique et pédagogique.
Montaudran
Bonjour,
Très bonne synthèse, j'ai une petite question : dans le Air& Cosmos de cette semaine un article montre bien la différence entre la fabrication d'un Rafale et celle celle d'un SU-30 MKI (il donne l'exemple de la génération d'air).
Est ce que la fabrication du SU-30 MKI est 100% Indienne ou existe t'il encore des modules (moteurs, radar. etc…) qui viennent de Russie ?
sepecat
Bonsoir,
Enfin un blog où l'on prend le temps et le recul nécessaire avant de livrer un article synthétique et structuré…
Concernant le changement intervenu sur le contrat Inde / Dassault, l'analyse que vous en donnez ci-dessus me semble particulièrement étayée et cohérente.
Il est peu probable, en effet, que le nombre d'appareils effectivement commandés reste au stade actuel. D'autres lots devraient logiquement suivre, sauf à voir la force aérienne indienne ne constituer qu'une micro-flotte de Rafale, hypothèse peu crédible (bien que l'on ait parfois vu des options plus bancales l'emporter).
L'aptitude du Rafale à jouer dans tous les domaines aéro / maritime / terrestre constitue à n'en pas douter un plus non négligeable.
Que le Typhoon se soit vu affublé d'une crosse d'appontage lors d'un salon aéronautique pour accréditer l'idée de son aptitude aux porte-avions n'en fait pas, de facto, un chasseur "embarquable" et embarqué… et même les plus ardents adversaires du Rafale lui reconnaîtront au moins cette capacité.
Pour ce qui est du "Make in India", je crois que le constat était réellement devenu sans appel et qu'il a dû en coûter au patriotisme indien pour reconnaître devant le monde entier que leur outil industriel n'est pas à la hauteur des standards requis pour la construction d'appareils aussi évolués.
Pour avoir parcouru la presse indienne sur le sujet, il me semble que les commentaires laissés par les lecteurs blâmant les non conformités et lourdeurs de l'entreprise nationale HAL étaient plus nombreux que ceux imputant cet échec à Dassault.
La mise en place de commandes G2G, gouvernement à gouvernement, n'est probablement pas une si mauvaise affaire in fine pour Dassault qui conserve ses avancées techniques et la production dans ses propres usines, même si des transferts de technologie ponctuels vers des sous traitants indiens interviendront probablement, voire nécessairement, histoire "d'entretenir la flamme"…
Article intéressant, donc, et "vulgarisateur" comme on aimerait en lire plus souvent.
Une petite sugestion : à l'occasion, pourriez-vous parcourir la presse étrangère disponible en ligne sur le "ouaibe" et nous livrer un petit article dont ce blog a le secret ? Ce pourrait être fort instructif, notamment si vous parcourrez les commentaires laissés par les lecteurs. Hormis quelques inévitables perles laissées par les irréductibles "patriotes", "vrais ceci, vrais cela…", "french bashers" professionnels, on y trouve souvent des analyses pertinentes et de bon sens qui pourraient nous éclairer sur le sentiment général prévalant dans chaque pays.
Anonyme
Bonjour, se pourrait il , selon vous, que le typhoon vole également au côté du rafale en Inde ?