Le premier des quatre A-10 lors de leur premier atterrisage polonais. Source photo : 33rd Air Base Powidz |
Avion d’attaque au sol connu pour son
efficacité et reconnu par son allure, le A-10 revient sur les terres qui l’ont
vu naître : l’Europe de l’Est.
efficacité et reconnu par son allure, le A-10 revient sur les terres qui l’ont
vu naître : l’Europe de l’Est.
Conçu pour contrer les forces blindées du pacte de Varsovie, le déploiement de cet avion est en quelque sorte un retour aux sources, mais aussi une preuve supplémentaire de la montée des tensions dans cette région du monde, résurgence d’un affrontement est/ouest que l’on avait presque oublié, mais que le conflit en Ukraine, aux portes de l’Europe semble avoir réveillé.
On ne sait pas très bien quand fut prise
la décision, mais le 11 février 2015, douze A-10 arrivèrent dans le ciel
européen et prirent leur quartier en Allemagne. Tout juste le temps de
participer à quelques exercices conjoints avec les pilotes Allemands, et très
vite, des rumeurs circulèrent quant à un nouveau déploiement.
la décision, mais le 11 février 2015, douze A-10 arrivèrent dans le ciel
européen et prirent leur quartier en Allemagne. Tout juste le temps de
participer à quelques exercices conjoints avec les pilotes Allemands, et très
vite, des rumeurs circulèrent quant à un nouveau déploiement.
C’est seulement quatre jour après leur arrivée, dès le
15 février que se pose la question d’envoyer quelques machines en Pologne. Un mois plus tard, le 24 mars, cinq appareils atterrissent sur une base à l’Ouest de la Pologne. La base de Powidzu,
initialement dévolue au transport et d’ordinaire paisible a vu son activité
aérienne démultipliée depuis l’arrivé de quatre A-10 et un C-130 Hercules.
15 février que se pose la question d’envoyer quelques machines en Pologne. Un mois plus tard, le 24 mars, cinq appareils atterrissent sur une base à l’Ouest de la Pologne. La base de Powidzu,
initialement dévolue au transport et d’ordinaire paisible a vu son activité
aérienne démultipliée depuis l’arrivé de quatre A-10 et un C-130 Hercules.
Les pilotes descendent pour la première fois de leur cockpit pour fouler le sol polonais. Source photo : 33rd Air Base Powidz |
Bien au-delà du caractère stratégique de
ce déploiement américain en Pologne, c’est aussi et surtout un signe politique
fort envoyé à la Russie, et ce pour trois raisons.
ce déploiement américain en Pologne, c’est aussi et surtout un signe politique
fort envoyé à la Russie, et ce pour trois raisons.
- La première c’est que le A-10 a justement était
conçu spécifiquement pour le théâtre européen. En 1970, tous les Etats Majors
qui anticipaient une troisième guerre mondiale voyaient celle-ci se dérouler en
Europe et d’immenses batailles de char, alors fer de lance de l’Armée Rouge, y
auraient lieu. C’est pour répondre à cette menace que fut conçu le A-10 :
briser la puissance blindée soviétique. Et aujourd’hui il est de retour sur ces
mêmes terres que là où il aurait opéré si les prévisions des analystes
américains les plus pessimistes s’étaient réalisées.
- L’autre raison est la tension de plus en plus
vive en Mer Baltique. Depuis de nombreux mois, l’augmentation très importante
d’appareils russes volant à proximité
des espaces aériens d’autres pays, et ce sans signaler leur présence (absence
de plan de vol, transpondeurs coupés, pas de communication radio) pose de
nombreux problèmes à l’OTAN, mais aussi aux organismes civils. En augmentant son
dispositif dans la région, les Etats-Unis et à travers eux l’OTAN répondent à
la démonstration de force russe, car il s’agit bien d’une démonstration de
force de leur part.
- La dernière raison est que selon le dernier
livre blanc russe, tout déploiement supplémentaire de matériel de l’OTAN dans
des pays ayant une frontière commune avec la Russie serait considéré comme une
menace très grave contre la Russie.
Conçu pour donner des coups, mais aussi pour en prendre ! le cockpit est une bassine en kevlar, et, chose rarissime, les ailes du A-10 ne contiennent aucun réservoir de carburant. Source photo : Nellys Air Base |
Pour la Pologne, la menace russe est très
réelle. Durant l’époque communiste déjà, le pays tentait de s’éloigner de
l’URSS. Alors que ce dernier s’effondrait, elle fut le premier pays à quitter
le Pacte de Varsovie, et à demander son intégration à l’OTAN. Une fois de plus,
les élites politiques polonaises appuient leur positionnement dans l’espace de
l’Alliance et de l’Europe de l’Ouest.
réelle. Durant l’époque communiste déjà, le pays tentait de s’éloigner de
l’URSS. Alors que ce dernier s’effondrait, elle fut le premier pays à quitter
le Pacte de Varsovie, et à demander son intégration à l’OTAN. Une fois de plus,
les élites politiques polonaises appuient leur positionnement dans l’espace de
l’Alliance et de l’Europe de l’Ouest.
Le 30 mars dernier, des sources bien informées évoquent le déploiement d’au moins quatre unités de l’emblématique
machine en Roumanie. Proche de l’Ukraine, ce déploiement est lui aussi un
symbole très fort. Ils seraient basés sur la 71ème base de l’Armée
de l’Air Roumaine de Campia Turzii.
machine en Roumanie. Proche de l’Ukraine, ce déploiement est lui aussi un
symbole très fort. Ils seraient basés sur la 71ème base de l’Armée
de l’Air Roumaine de Campia Turzii.
Entre ses déploiements en Europe et
récemment au Proche Orient contre Daesh, le débat sur l’arrêt de vol du Warthog
n’est pas prêt de prendre fin.
récemment au Proche Orient contre Daesh, le débat sur l’arrêt de vol du Warthog
n’est pas prêt de prendre fin.
One Comment
Sébastien Pugelle
Bravo pour ce premier article et bonne continuation 😉