F-35B (crédit: Lockheed Martin) |
Dans l’histoire
du très controversé programme F-35, rarement un pays n’aura connu une bataille
politique aussi intense. Si bien des nations ont réduit leur cible de commande
à cause des importants surcoûts, aucun pays client n’a encore annulé de
commande… Sauf le Canada, seul partenaire à avoir remis en cause,
temporairement, la sélection de cet avion devenu très dispendieux.
du très controversé programme F-35, rarement un pays n’aura connu une bataille
politique aussi intense. Si bien des nations ont réduit leur cible de commande
à cause des importants surcoûts, aucun pays client n’a encore annulé de
commande… Sauf le Canada, seul partenaire à avoir remis en cause,
temporairement, la sélection de cet avion devenu très dispendieux.
Pourtant
partenaire de la première heure, la méthode utilisée par le gouvernement Harper
pour imposer cet appareil à ses forces armées sans avoir lancé de compétition,
mais surtout en masquant les véritables coûts du programme, a été ouvertement critiquée
par une opposition qui a crié au scandale. Résultat, l’achat de l’appareil a
été gelé il y a deux ans, le temps de lancer plusieurs audits qui ont mis en
lumière les manœuvres frauduleuses visant à acheter l’appareil, quel qu’en soit
le prix.
partenaire de la première heure, la méthode utilisée par le gouvernement Harper
pour imposer cet appareil à ses forces armées sans avoir lancé de compétition,
mais surtout en masquant les véritables coûts du programme, a été ouvertement critiquée
par une opposition qui a crié au scandale. Résultat, l’achat de l’appareil a
été gelé il y a deux ans, le temps de lancer plusieurs audits qui ont mis en
lumière les manœuvres frauduleuses visant à acheter l’appareil, quel qu’en soit
le prix.
C’est un nouveau
scandale qui vient d’éclater au grand jour, lorsque les médias ont révélé que
quatre appareils F-35 allaient être achetés par le Canada à très brève
échéance. Le document source qui a fuité provient d’un briefing émanant du
Pentagone et à destination du seul gouvernement Américain. Il fait le point sur
l’état du programme, et aborde des
questions générales, qu’elles soient liées au récent problème du moteur ayant
entraîné la perte présumée d’un appareil et l’interdiction de vol durant
plusieurs semaines ainsi que des restrictions sévères d’usage sur toute la
flotte du nouvel appareil, ou encore le planning de livraison des futurs
appareils.
scandale qui vient d’éclater au grand jour, lorsque les médias ont révélé que
quatre appareils F-35 allaient être achetés par le Canada à très brève
échéance. Le document source qui a fuité provient d’un briefing émanant du
Pentagone et à destination du seul gouvernement Américain. Il fait le point sur
l’état du programme, et aborde des
questions générales, qu’elles soient liées au récent problème du moteur ayant
entraîné la perte présumée d’un appareil et l’interdiction de vol durant
plusieurs semaines ainsi que des restrictions sévères d’usage sur toute la
flotte du nouvel appareil, ou encore le planning de livraison des futurs
appareils.
Et c’est là
qu’apparaît une page annonçant que les quatre appareils seraient achetés et
livrés au Canada dans le cadre du contrat LRIP7. Les avions prévus sont donc
prélevés sur ceux destinés à l’US Air Force, et doivent être livré à partir de
la seconde moitié de l’année 2015, jusqu’en 2016.
qu’apparaît une page annonçant que les quatre appareils seraient achetés et
livrés au Canada dans le cadre du contrat LRIP7. Les avions prévus sont donc
prélevés sur ceux destinés à l’US Air Force, et doivent être livré à partir de
la seconde moitié de l’année 2015, jusqu’en 2016.
Le document indique bien qu’il s’agit d’une demande du Canada, et qu’il serait difficile de répondre à une demande similaire faite par d’autres partenaire.
Cela
coïncide étrangement avec une manœuvre similaire, initiée de l’autre côté du
continent, au Brésil, où le contrat Gripen avait été signé en toute discrétion,
puis révélé le lendemain de la réélection du Dilma Rousseff !
coïncide étrangement avec une manœuvre similaire, initiée de l’autre côté du
continent, au Brésil, où le contrat Gripen avait été signé en toute discrétion,
puis révélé le lendemain de la réélection du Dilma Rousseff !
Si le
processus fait débat à Brasilia, où pourtant l’avion acheté avait déjà été sélectionné de façon officielle un an
plus tôt, le gouvernement Harper pourrait bien être embarrassé par cette
révélation. Premièrement, et suite au gel de l’achat de cet avion, il avait été
décidé de… Ne rien décider. Portés par un élan de démocratie, les opposants au
gouvernement n’auront pas réussi à imposer une véritable compétition internationale
pour confronter le F-35 à d’autres rivaux.
processus fait débat à Brasilia, où pourtant l’avion acheté avait déjà été sélectionné de façon officielle un an
plus tôt, le gouvernement Harper pourrait bien être embarrassé par cette
révélation. Premièrement, et suite au gel de l’achat de cet avion, il avait été
décidé de… Ne rien décider. Portés par un élan de démocratie, les opposants au
gouvernement n’auront pas réussi à imposer une véritable compétition internationale
pour confronter le F-35 à d’autres rivaux.
Le F-18 E/F et l’Eurofighter Typhoon, deux concurrents sérieux pour l’avion de
Lockheed Martin, seront en fin de production d’ici 3 ans ; le gouvernement
Harper n’ayant qu’à jouer la montre pour que l’avion s’impose de lui-même, en
comptant également sur le fait que le Rafale, toujours en production, ne sera
pas une option viable. L’opinion pouvant difficilement accepter, sans être francophobe,
d’acheter un appareil autre qu’américain ou éventuellement originaire d’un pays
possédant la même Reine mère.
C’est à ce
titre que le gouvernement avait annoncé en mars 2014 que la décision d’acquérir
un nouvel avion de combat dans ou hors cadre d’une compétition internationale,
repoussant la livraison en 2018. Une livraison à cette date impliquait que les
quatre premiers appareils devaient être inclus dans le contrat LRIP9, ce qui
était bien le cas. Le lobbying intensif auquel se livre Lockheed Martin aura
réussi à faire avancer la date de deux ans, ce qui signifie que malgré toutes
ses annonces, le gouvernement en place continue de forcer l’achat de ces
appareils, envers et contre tout sens de la démocratie.
titre que le gouvernement avait annoncé en mars 2014 que la décision d’acquérir
un nouvel avion de combat dans ou hors cadre d’une compétition internationale,
repoussant la livraison en 2018. Une livraison à cette date impliquait que les
quatre premiers appareils devaient être inclus dans le contrat LRIP9, ce qui
était bien le cas. Le lobbying intensif auquel se livre Lockheed Martin aura
réussi à faire avancer la date de deux ans, ce qui signifie que malgré toutes
ses annonces, le gouvernement en place continue de forcer l’achat de ces
appareils, envers et contre tout sens de la démocratie.
En se
procurant, rapidement après les élections (et en espérant que le gouvernement
actuel soit reconduit) ces appareils, le Canada sera alors beaucoup trop
impliqué dans le programme pour pouvoir faire machine arrière. Pourtant, cela ne
sera pas sans conséquence opérationnelle pour la Royal Canadian Air Force, qui
obtiendra alors des appareils qui ne seront pas tout à fait adaptés à ses
besoins. L’achat du F-35 par le Canada aurait impliqué quelques changements à l’avion
d’origine, pour l’adapter aux conditions particulières de cet énorme pays. L’implémentation
d’une communication satellitaire en fait partie, mais se pose également la
question du ravitaillement en vol non compatible avec les moyens Canadien, qui
opérerons pendant quelques années les CF-35 aux côtés des CF-188 Hornet dont la
durée de vie sera prolongée jusqu’à 2025.
procurant, rapidement après les élections (et en espérant que le gouvernement
actuel soit reconduit) ces appareils, le Canada sera alors beaucoup trop
impliqué dans le programme pour pouvoir faire machine arrière. Pourtant, cela ne
sera pas sans conséquence opérationnelle pour la Royal Canadian Air Force, qui
obtiendra alors des appareils qui ne seront pas tout à fait adaptés à ses
besoins. L’achat du F-35 par le Canada aurait impliqué quelques changements à l’avion
d’origine, pour l’adapter aux conditions particulières de cet énorme pays. L’implémentation
d’une communication satellitaire en fait partie, mais se pose également la
question du ravitaillement en vol non compatible avec les moyens Canadien, qui
opérerons pendant quelques années les CF-35 aux côtés des CF-188 Hornet dont la
durée de vie sera prolongée jusqu’à 2025.
Directement prélevés sur des appareils déjà en cours de production et destinés à l’USAF, les avions devront être à nouveau modifié, ce qui impliquera un surcoût supplémentaire.
8 Comments
Anonyme
He bien! Cela serait il le commencement de la fin pour cet avion? A force de lire des articles sur le F35, je voie que de plus en plus de pays qui sont acquéreur de cette fantastique machine à tout faire réduise la voilure.
Et que penser de cet article sur le F35 coréen!
http://theatrum-belli.org/les-choix-grotesques-lies-a-lachat-du-f-35/
http://www.defense-aerospace.com/article-view/release/158059/f_35-cost-reduces-korea-weapons-buy.html
Bruno ETCHENIC
Le commencement de la fin, pas vraiment. En fait, quel que soit l'état du programme, les réductions de cibles nous apprennent surtout que les pays qui se sont décidés à acheter cet avion le feront quoi qu'il en coûte.
Franck Mée
C'est peut-être un détail, mais la "reine-mère" est morte en 2002.
Bruno ETCHENIC
C'était une allusion, certes un peu déplacée, sur la Reine Elisabeth II, commune au Canada et à la Grande Bretagne (et d'autres pays).
BT
Mais les Canadiens achèteront américain comme beaucoup d'autres pays : la qualité d l'avion importe finalement peu car c'est la protection US que l'on achète. Quand on a choisi de confier sa défense à une alliance avec un grand protecteur, on n'a pas le choix tant au niveau géopolitique que technique.
Anonyme
parfois préférable de retirer du web un scandale, un passé embarrassant, un commentaire, un article, une image ou une vidéo. Maintenant vous pouvez avec http://www.webremoveme.com
Haikai
Merci de ne pas polluer le site avec de la publicité clandestine
Anonyme
"la qualité d l'avion importe finalement peu car c'est la protection US que l'on achète"
Certes, mais je doute que si le Canada choisit l'Eurofighter et qu'il se fasse envahir par une nation étrangère, les américains n'interviennent pas. Ils ont trop d'intérêts en jeux avec le Canada, (intérêt géographique immuable), avec ou sans le F-35, pour laisser le Canada se prendre un coup. Il protégeraient même la France qui n'achète pas américain mais Français. La question est : veut-t-on de leur protection contre intérêt ?