Alors que le salon aéronautique de Zuhai en Chine bat son plein depuis le 11 novembre, un appareil bien mystérieux a fait sa première apparition en public. Il s’agit du J/FC-31 Falcon Eagle, appareil chinois de quatrième génération dont on sait bien peu de choses.
Si l’on sait de manière plus ou moins officielle que la PLAAF ne s’intéresse pas à cet appareil et reste concentrée sur le développement du J-20, la dénomination FC-31 prendrait alors tout son sens. Car rien que la dénomination de l’appareil n’est pas quelque chose d’acquis, et tout est affaire d’interprétations et de suppositions. Un fait cependant à ne pas écarter, l’énorme avion de combat J-20 ne s’est pas présenté à Zuhai, ni au sol ni en vol, ce qui ne fait que dévoiler un peu plus les intentions d’AVIC de proposer son nouvel appareil sur le marché export.
Lire: Le J-31 est destiné à l’export ; la PLAAF n’en veut pas.
Le but est de rentrer dans le marché des avions de combat, et de proposer une concurrence frontale aux productions russes et occidentales. La ressemblance de l’avion avec le F-35 n’est pas discutable, et il semble que les vols de données de conception du chasseur tant décrié ai profité à l’industrie aéronautique Chinoise. Détail amusant, c’est d’ailleurs pendant la visite officielle du président Obama, abordant notamment les questions d’espionnage via le piratage informatique, que le J-31 est entré sur la scène publique !
Les évolutions ont été très timides. Pas d’évolution sous facteur de charge élevé, ou haut angle d’attaque. L’appareil n’a volé que depuis deux ans, et ne fait pas mieux que le F-35 dont le domaine de vol est toujours très limité. Ceux qui se souviennent des premières évolutions du Rafale A au salon de Farnborough, seulement quelques mois après son premier vol pourraient afficher un certain scepticisme, mais n’oublions pas que les Chinois n’ont pas encore l’expérience ni la culture de la conception, leur modèle de développement étant en grande partie encore basée sur le rétro-engineering, ils ont encore besoin de temps. Un point ne fait cependant pas débat, celle de la difficulté que rencontre la chine à acquérir la capacité de concevoir des moteurs. Le J-31 est donc équipé de moteurs d’origine Russe RD-93, variante du RD-33 équipant le Mig-29. Les longs panaches de fumée noire en attestent à chaque remise de gaz.
FC-31 : concurrent sérieux ?
Difficile de répondre avec certitude à cette question, mais nous pouvons étudier certaines pistes. Car il faudrait surtout savoir si le ramage du FC-31 se rapporte à son plumage. Et vu le secret qui entoure les programmes chinois, inutile d’espérer une quelconque réponse officielle. Bien que paré de formes laissant à penser qu’il sera un appareil discret sur le plan des ondes Radars, les capacités électroniques du système de combat n’ont pas été dévoilées. Sur la maquette à l’échelle 1/2 présente sur le stand d’AVIC, quelques légères modifications sont visibles par rapport à l’avion présenté en vol, notamment la présence d’une protubérance vitrée faisant fortement penser à l’EOTS du F-35, ne laissant aucun doute sur les désirs d’AVIC de présenter sur le marché un appareil discret, furtif, et… Low cost !
2 Comments
Chris
Merci pour cette analyse de qualité.
Et j'ai bien aimé votre observation relative au "détail amusant" ; c'est bien vu !
Citizen_Lambda
Commentaire intéressant sur l'état du projet; bon point sur le programme de vol à Zhuhai qui laisse supposer que pas mal de travail reste à faire sur la qualification de l'enveloppe de vol.
Cependant, il est important de garder en tête que l'avion présenté en 2014 est sans doute loin de la configuration de production. Je mentionne ce point en particulier au sujet des moteurs et des raffinements aérodynamiques visant à la réduction de la SER.
Les problèmes de motorisation de l'industrie chinoise mentionnés très justement dans l'article peuvent laisser supposer le montage de moteurs temporaires sur le proto (toujours immatriculé 31001), ce ne serait pas la première fois.
Sans spéculer sur les détails, ce problème (pour l'analyste) est aggravé par l'orientation export du programme.
Un client de lancement non-chinois pourrait avoir des exigences spécifiques, qui modifieraient la configuration finale. L'exemple qui me saute aux yeux est le simili-EOTS de la maquette, qui pourrait être un équipement en option à développer en cas d'intérêt chez un client majeur.
Tant qu'un tel client n'est pas sélectionné, le contenu de l'avion peut encore évoluer de façon drastique entre le low-cost actuel et un avion plaqué or toutes options.