Le 31 octobre 2000, la première expédition américano-russe s’envolait à bord d’un Soyouz vers le module Zarya, premier module de la Station Spatiale Internationale, lancé 2 ans plus tôt. A l’occasion du 14ème anniversaire de la présence humaine à bord de l’ISS, nous vous proposons une petite rétrospective.
Après Skylab et Mir, la coopération internationale devait produire une
suite logique : Une station de grande envergure, faisant appel à la
contribution de plusieurs pays, durable, utile, et représentant la base
avancée des futures explorations humaines au delà de l’orbite terrestre.
La Station Spatiale Internationale, c’est :
-Un coût estimé de 115 milliards de dollars
-Une envergure de plus de 100 mètres et la superficie d’un terrain de football
-Une masse de 400 tonnes
-Une orbite toutes les 90 minutes, soit 91279 orbites du tout début jusqu’à l’heure où nous écrivons ces lignes
-Près de 16 couchers et levers de soleil par jour
-Une altitude variant de 330 à 420 km
-Une vitesse moyenne de 27 600 km/h
-Un équipage de 6 personnes
-25 pays impliqués
1998 : La première pierre de la station, le module Zarya
Le module est lancé sur une inclinaison de 51,6°, qui n’a changé depuis. une inclinaison qui permet de survoler 95% des zones habitées, mais surtout choisie car les Soyouz et Progress ne peuvent que manœuvrer faiblement au delà de cette inclinaison.
Deux semaines après sa mise en orbite, il sera rejoint par le module américain Unity puis par le module d’habitation Zvezda l’année suivante.
Ces trois modules marquent le départ des missions habitées vers la Station Spatiale Internationale. En effet, elle sera désormais habitée en continu par l’Homme jusqu’à aujourd’hui.
2000 : L’expédition 1 rejoint la Station, pour un séjour de 140 jours
Partis le 31 octobre 2000 à bord d’un Soyouz, l’équipage, composé de deux russes et un américain, sont les premiers résidents de la Station Spatiale Internationale.
Durant les 140 jours de leur périple, Sergei Krikalev, William Shepherd, et Yuri Gidzenko procèdent à l’activation des systèmes d’habitation et d’énergie, et à l’installation du laboratoire Destiny et de larges panneaux solaires. L’acheminement de ces équipements est assuré par trois missions de navettes spatiales.
Ils rentreront non pas à bord d’un Soyouz mais cette fois de la navette spatiale, le 21 mars 2001.
2001 – 2002 : Grandes avancées dans la construction
La Station Spatiale Internationale est un exemple parfait de collaboration et de contributions entre les pays. Celle du Canada n’est pas la moindre.
Le Canadarm 2, bras robotisé de 7 articulations, peut manipuler jusqu’à 116 tonnes de matériel! Il sert encore aujourd’hui pour diverses missions : “Capturer” des modules et les arrimer, ou servir de plateforme aux astronautes en sortie extra-véhiculaire ou EVA.
Durant les années 2001-2002, la Station se voit également dotée d’un module de sortie pour les astronautes, de poutres pour soutenir les panneaux solaires mais aussi et surtout du module Pirs, qui sert à la fois d’arrimage pour les véhicules Soyouz ou Progress (le troisième de la station), et de sas de sortie pour les astronautes. C’est aussi en 2001 que Claudie Haigneré devient la première française à rejoindre la station.
2003 – 2005 : La remise en question
Le 1er février 2003, c’est le drame : La navette spatiale Columbia se désintègre lors de sa rentrée dans l’atmosphère. L’assemblage, qui était jusque là principalement assuré par les missions STS, est interrompu avec le clouage au sol des navettes américaines.
Il faudra attendre 2005 pour que la NASA reprenne les missions navette, avec néanmoins une condition : la fin de ses missions en 2011. C’est à ce moment-là que débutent les premières discussions pour confier à des sociétés privées l’acheminement de modules et de matériel vers la station.
2006 – 2011 : Poursuite et fin de la construction
Cette période marque la reprise de la construction, avec l’ajout de poutres, de modules américains, européens, russes, et des premiers modules japonais. Parmi eux, le laboratoire européen Colombus, ci-contre.
En 2010 est installée la coupole d’observation, conçue en Italie. Celle-ci permet aux astronautes de profiter d’une vue imprenable de la Terre, mais également de contrôler visuellement le bras robotique de la station. Cette coupole comporte un verre assez résistant pour protéger les astronautes des micro météorites, elle est d’ailleurs munie de volets pour une protection supplémentaire lorsque la coupole n’est pas utilisée.
D’autres modules seront ensuite arrimés : laboratoires, espaces de stockage ou de vie.
En 2011, un nouvel astronaute fait son arrivée dans la Station : Robonaut 2, un humanoïde de 136 kilos, s’installe de façon permanente dans la station. Il aide les astronautes dans leurs tâches quotidiennes de façon presque autonome, et peut aussi être “piloté” à distance.
Incubateur, imprimante 3D, four haute température, congélateurs, serres… Les instruments et outils scientifiques ne manquent pas à bord, et la liste s’allonge années après années.
Au delà de l’aspect scientifique, ce que l’exploration spatiale nous a également apporté, c’est une nouvelle vision de notre planète. Avec l’arrivée d’Internet et plus particulièrement des réseaux sociaux, la Station Spatiale est devenue un outil pédagogique et une attraction visuelle (et parfois même touristique).
Sur Twitter chaque jour, les astronautes postent des photos, des vidéos, ou même des “SpaceVine” depuis l’espace. En 2013, Chris Hadfield, commandant canadien de la Station Spatiale Internationale, est même devenu le premier homme a enregistrer une chanson depuis l’espace, en reprenant le tube de David Bowie, “Space Oddity”
Depuis, la vidéo, vue des millions de fois et reste un passage marquant de l’utilisation des réseaux sociaux à bord.
La ville de Lyon de nuit en décembre 2013 |
Les astronautes postent désormais des photos et vidéos quotidiennement, des villes qu’ils survolent, des vaisseaux qui s’arriment, des phénomènes planétaires comme les aurores boréales, mais fournissent aussi des explications pédagogiques comme celle-ci :
Voici quelques liens intéressants pour suivre les activités en direct :
–Compte Twitter d’Alexandre Gerst, astronaute allemand actuellement à bord de l’ISS, avec beaucoup de photos de la Terre et des aurores boréales.
–Compte Twitter de Reid Wiseman, astronaute américain actuellement à bord de l’ISS, qui réalise de magnifiques timelapses et de Vine.
–NASA TV, qui retransmet toutes les opérations en direct (lancements, arrimages, vie à bord).
–ISS HD Viewing Experiment : observez la Terre en direct et en HD
–ISS Observation : La Station Spatiale est observable à l’œil nu. Entrez votre ville et obtenez les horaires où vous pourrez l’observer!
6 Comments
Le_Renard_Polaire
Bonsoir,
Merci pour cette rétrospective !
Au fait, le paragraphe 4 de l'intro est en doublon avec le 2ème.
Vincent HEIDELBERG
C'est corrigé! Merci!
Michel47
Super, merci pour cette rétrospective et les liens. Je m'empresse d'y aller jeter un coup d’œil…
Vincent HEIDELBERG
A votre service
dhr782
Oui vraiment super …! Merci encore …! j'utilise aussi IIS Detector pour partagé l'observation à l’œil nu avec un grand nombre ….! cela est réjouissant de voir leur étonnement quand il réalise la proximité de la station …! il est quand on demeure dans l'ignorance on voit les chose à des années lumière …! il y a pas mal d'applis sympa que l'on peut utiliser sur un phone
Bon voyage !
hrd
dhr782
désolé … j' ai oublié ( vrai ) !