Un général (2S – en retraite) de l’armée de l’air s’est proposé pour publier deux articles retraçant ses aventures aéronautique de l’autre côté de l’Atlantique, et… Du Pacifique. Un récit prenant qui se lit d’une seule traite malgré sa longueur (de toute façon, quand c’est bon, c’est toujours trop court…). Voici ici la première partie, qui amène notre voyageur à Hawaï, pour un des exercice militaire les plus important au monde, RIMPAC, et à bord d’un des géant de l’aéronavale Américaine. Ambiance !
A BORD DE L’USS RONALD REAGAN
OU
IMPOSSIBLE N’EST PAS FRANÇAIS Par Y. G.
Lors du cocktail offert par le Foyer Rural de Mainfonds-Aubeville pour remercier les participants (dont la célèbre Patrouille de France) au superbe meeting aérien du dimanche 4 août 2013 marquant le 20ème anniversaire de la Coupe d’Europe de Montgolfières, notre ami Christophe me propose d’aller, comme en 2012, à Oshkosh (Wisconsin), paradis des pilotes, et de découvrir San Diego (Californie). Oshkosh, avec plaisir, San Diego : OK ; mais je pose mes conditions, comme je l’avais fait deux ans plus tôt en insistant pour visiter aussi New York. Je tiens à assister à une course d’avions à Reno (Nevada) et à un rodéo, n’importe où !
Le temps passe… Le rodéo : impossible, il n’y en a qu’en hiver ! Reno : « why not ? »
Le temps passe encore… Christophe a une petite idée derrière la tête. Il m’appelle au début de l’année pour me demander si j’ai déjà entendu parler de « RIMPAC ».
– « Qu’est ce que c’est que c’est que ça ? »
– « Regarde sur le Web et dis-moi si ça t’intéresse… »
N’ayant pas que ça à faire, il se passe encore une bonne semaine avant que je découvre que cet exercice, « Rim of the Pacific Exercise » (Ceinture ou Pourtour du Pacifique), qui réunit la bagatelle de 22 marines militaires « riveraines » du Pacifique, dont la nôtre, se déroule en juin et juillet, les années paires… dans le 50e et dernier état des États-Unis d’Amérique, Hawaï. Cet « État d’Aloha » qui a rejoint l’Union le 21 août 1959 est composé du groupe d’îles septentrional de la Polynésie, à 3900 kilomètres au sud-ouest de San Francisco ! RIMPAC est organisée par la 3rd Fleet, basée à San Diego, une des deux flottes de la Pacific Fleet (Flotte du Pacifique) de l’US Navy, dont l’état-major est à Pearl Harbor… Ce nom vous dit quelque chose, non ?…
Je rappelle Christophe qui n’a pas le temps de renouveler sa question.
– « Tu demandes à un aveugle s’il veut voir… », lui dis-je d’entrée de jeu.
Mais ceci va nous imposer de raccourcir le nombre et la durée des étapes de ce voyage, car je tiens à ne pas déborder des 19 jours que j’ai accepté de consacrer à cette ballade outre-Atlantique. Plus de Reno et de rodéos… Nous nous limiterons à Hawaï, San Diego, Las Vegas, Chicago et Oshkosh ! 3 ou 4 jours par étape ! Que demande le peuple ?
Christophe s’occupe de tout : avions, hôtels, et sites visités. Il « rameute » toutes ses connaissances américaines. Car il en a le bougre ! Et dans tous les milieux, essentiellement dans les armées américaines et notamment dans l’US Navy et l’US Air force. Militaire lui ? Non, vous n’y êtes pas ! Il est prof ! Professeur d’économie et de marketing dans un lycée de la banlieue sud de Paris. Mais il est aussi passionné par les avions, les bateaux et… les hôtels ! Il loue ses services à des revues spécialisées pour lesquelles il est « pigiste ».
Dès le mois de mars, Christophe envoie des courriels à droite et à gauche… surtout à droite (LOL)… Et il demande… Il ose ! Certes, mon grade et mes relations le servent. Il fait le voyage avec un général de l’armée de l’air en 2e section (retraité quoi !), un « vétéran » !
Tout est « booké » au printemps : les billets d’avion sont réservés et les hôtels et chambres d’hôtes retenus ! Et comme il ose, il fait appel à notre ami « Magnum » de l’ambassade des États-Unis à Paris. Celui-ci demande à Hickam AFB et Nellis AFB (Bases de l’US Air Force à Hawaï et au Nevada), via notre ambassade à Washington, de nous loger et d’accéder à nos requêtes. Nous serons reçus comme des princes, enfin presque… J’aurai même droit à une promotion dans la réserve, car nos hôtes me gratifieront de la deuxième étoile de Major-General (1).
Notre premier avion quitte Paris CDG 2E le jour de la Fête nationale avec trois quarts d’heure de retard dus à une passagère indélicate ! Le Boeing 777-200ER d’Air France se pose malgré tout avec 5 minutes d’avance à Los Angeles (LAX) après 10h45 de vol ! Bonjour les reins et les fesses ! J’ai réussi à dormir deux heures. Christophe, de 19 ans mon cadet, a récupéré de ses 3 heures passées sur les Champs-Élysées le matin en ronflant la moitié du voyage ! 4 films et demi proposés par la vidéothèque de notre transporteur national et 2 repas frugaux m’ont permis de supporter ce long vol : « Twelve years a slave », « Salaud, on t’aime », « Diplomatie » et « Fiston ». Le dernier, « Intouchables », que je connais par cœur, a été coupé en début de descente sur LAX.
Malgré un atterrissage à l’heure, nous avons manqué notre correspondance pour Honolulu, car le contrôle de l’immigration, la récupération de nos valises pour le passage en douane, et le cheminement interminable pour rejoindre la porte d’embarquement du vol Delta Airlines ne sont pas « rentrés » dans l’heure impartie !…
Le prochain vol de la compagnie pour Honolulu décolle le lendemain à 9h00 ! Et n’oublions pas que nous avons prolongé le 14 juillet de neuf heures grâce au décalage horaire ! Merci à l’employée de notre compagnie nationale d’avoir fait croire à Christophe qu’une heure et vingt minutes entre l’atterrissage à LAX et le décollage pour Hawaï suffisaient surtout avec un « short transit » (elle devrait savoir que ces « transits courts » sont réservés aux vols en retard, ce qui n’était pas le cas)
Il nous faut trouver un autre vol… et vite, car il n’est pas question de passer la nuit « Aux Anges ». Christophe se souvient qu’United Airlines relie LAX à Honolulu plusieurs fois par jour dont un vol à 19h00. Il est déjà 18h15. Nous filons au comptoir de cette énième compagnie américaine pour nous entendre dire que Delta n’ayant pas « transféré » nos billets sur United, il nous en coûtera 500 $ chacun ! Que faire ? Rester « Aux Anges » moyennant une chambre d’hôtel à 250 $ ou payer ce surcoût ? Heureusement, l’employé d’United comprend notre détresse et se débrouille pour « récupérer » nos billets de Delta. Au bilan, il ne nous en coûtera que 50 $ par tête pour les valises ! Merci cher Richard…
… Le Boeing 737-900 de United, qui lui aussi a du retard, nous dépose à 22h42 à Honolulu après 5h30 de vol de nuit. Et nous sommes aux antipodes de Paris qui est passé au 15 juillet depuis dix heures et quarante-deux minutes ! Nos tergiversations nous font manquer le dernier taxi attendant les passagers de ce « domestic flight » (2). Il nous faut tirer nos valises jusqu’à « l’international » et en trouver un qui puisse nous conduire à la « Joint Base Pearl Harbor Hickam » ou JBPHH (3), au nord-ouest de l’aérogare principale d’Honolulu !… … À 00h15, le 15 juillet, nous nous présentons au poste de police de la base d’Hickam, partie Air Force de la JBPHH. Les deux sous-officiers me saluent en entendant mon grade, mais ils sont désolés, ils ne peuvent pas nous laisser entrer, n’ayant aucune consigne nous concernant ! Christophe donne les coordonnées des deux personnes avec lesquelles il avait préparé notre visite par courriels dont un « Master Sergent » ou MSgt (4) de l’US Air Force. Après une tentative infructueuse, le MSgt Jason P. est joint vers minuit et demi. Il nous rejoint au poste de police avec sa voiture personnelle vingt-cinq minutes plus tard. Il devait dormir en tenue et habiter une des maisons « militaires » proches de l’entrée de la base. Il apporte nos laissez-passer et nous conduit à nos chambres, distantes de trois bons kilomètres. Sur le chemin de celles-ci, Jason tient à nous indiquer les opérations d’où nous devrions partir si nos demandes particulières d’embarquer sur un bâtiment de l’US Navy pour assister à l’exercice RIMPAC étaient satisfaites, ce qu’il ne sait pas.
Il est 1h30 quand nous prenons possession de nos logements… Ouaou, quel luxe ! Nous avons droit à des suites en duplex. La mienne comprend au rez-de-chaussée un salon, une salle à manger avec kitchenette et un bureau et à l’étage deux grandes chambres de 25 m2 chacune avec des lits de 180, une salle de bains avec baignoire, douche à l’italienne et w.c. ! Un logement qui coûterait 200 000 euros à Paris à l’achat alors qu’il ne nous en coûte que 80 $ par nuit. Christophe paie la même chose pour une chambre de moins…
… Le décalage horaire « aidant », je m’endors vers 2h30, Christophe probablement une demi-heure plus tôt… dès qu’il a fermé sa porte…
… Pendant ce temps, Jason P. envoie un courriel à San Diego, PC de la 3rd Fleet, annonçant notre arrivée et l’ensemble de nos souhaits qui n’avaient pas été pris en compte jusque là… Mais cet échange entre Hickam AFB et San Diego nous est encore inconnu !
… À 8h00, l’assistante de Charlie B., Patron du Protocole de la 3rd Fleet, la Lieutnant Lenaya R. prend connaissance du courriel de Jason quand elle arrive à son bureau. Elle appelle aussitôt Christophe. Le MSgt Jason P. lui avait communiqué le numéro de téléphone de nos suites. Il n’est que 5h00 à Pearl Harbor et Christophe n’a dormi que trois heures !!
La Lieutnant lui annonce que nous devons embarquer sur l’USS Ronald Reagan et que nous devons être à la « Nimitz Gate » à 8h45… Croyant que Lenaya l’avait fait, Christophe ne me réveille pas. Je ne me lève qu’à 7h00 et frappe à la porte de Christophe trois quarts d’heure plus tard pour m’entendre dire ce qu’il a appris à 5h00 ! Le problème est que nous ne connaissons pas la base et surtout que du 922 Worthington Avenue où nous logeons à la Nimitz Gate il y a 3,5 kilomètres et nous sommes à pieds ! Notre chance sort de la chambre mitoyenne à la mienne en la personne d’un général américain qui se dirige vers sa voiture. Christophe l’approche et lui explique qu’il n’a réussi à joindre personne qui puisse nous permettre d’atteindre la porte Nimitz dans le temps imparti. En deux appels, le général nous trouve un lieutenant junior grade (5) féminin qui vient nous chercher en voiture pour nous conduire à l’endroit désiré. À 8h45 précise-nous rejoignons un groupe de « DV » (Distinguish Visitors) à la Nimitz Gate. Un lieutenant-commander et un lieutenant féminin de l’US Navy (6) vérifient la présence de la trentaine de personnes figurant sur leur liste… Et là, miracle, nous sommes sur la liste des « DV » !
… Christophe et moi réalisons enfin que nous allons embarquer sur un porte-avions américain et y passer vingt-quatre heures en compagnie d’un Consul général coréen et de son adjoint, de deux journalistes japonais, d’une équipe de quatre personnes de la chaîne de télévision allemande ARD de Washington, d’un banquier américain de Hawaï et d’une demi-douzaine de militaires canadiens, vietnamiens, allemands et chinois de haut rang…
… Après une bonne heure consacrée à ce « pointage » durant laquelle nous faisons connaissance avec quelques-uns de nos camarades d’escapade maritime, tout ce beau monde « embarque »… dans un train d’une dizaine de véhicules qui nous « débarque »… à l’endroit même que le MSgt Jason P. nous a fait découvrir à 1h00 du matin !…
… Et une longue attente débute, sans café ni viennoiserie ! Christophe, pour qui la table est une priorité, commence à faire la tête… Il est presque 10h00 et nous n’avons rien mangé depuis le repas gracieusement offert par United Airlines entre LAX et HNL (Honolulu) la veille ! Et quand Christophe ne mange pas, il devient désagréable ! Sa mauvaise humeur est communicative puisqu’un membre de l’équipe d’ARD, Florens, en « rajoute une louche »… dans un excellent français. Cela nous détend et la langue de Molière attire aussi le Consul général coréen et une journaliste japonaise qui essaient de retrouver quelques mots d’une langue qu’ils ont étudiée au lycée une quarantaine d’années plus tôt !
À 10h30 enfin une équipe de marins nous apportent des « May West » (7), des casques sur lesquels figurent, en rouge ou bleu, les deux lettres « passe-partout » D et V et des « goggles » de motocycliste. Un briefing succinct nous est fait sur l’utilisation des gilets de sauvetage et sur les actions vitales en cas de crash en mer de l’avion ! Car nous rejoindrons le porte-avions par avion et non par hélicoptère comme nous l’avait laissé entendre notre chauffeur du matin. L’US Navy possède en effet un cargo pour le transport du personnel et du courrier entre les bâtiments du groupe et la base : le Northrop Grumman C2A « Greyhound »,
version cargo du E2C « Hawkeye », petit AWACS (8) dont notre Marine nationale a fait l’acquisition au nombre de quatre exemplaires. Nous sommes dirigés vers la « bête » à quatre dérives et deux turbopropulseurs Allison T56 de presque 5000 chevaux de puissance unitaire en file indienne, encadrée par une demi-douzaine de « petty-officers » de l’US Navy. L’avion n’est pas tout jeune puisque le premier des 58 exemplaires acquis par la marine américaine est en service depuis décembre 1966. Il a l’âge moyen de ses passagers du jour, quoi !… Nous pénétrons par la rampe arrière et nous installons dans des sièges fixés à l’inverse de la marche. Nous remplissons les sept rangées de quatre sièges répartis deux par deux de chaque côté d’une allée centrale. Car nous sommes bien vingt-huit avec nos cadres de l’US Navy. Le poids de ce petit transporteur est passé de 16,5 tonnes à plus de 20, les trois membres d’équipage compris.
Tout le monde est à bord. Les deux moteurs sont mis en route et le Greyhound débute le roulage tandis que deux membres d’équipage vérifient que chacun est bien attaché. En plus de la traditionnelle ceinture que vous trouvez à bord des avions de ligne, deux bretelles fixées à la boucle (v)centrale vous maintiennent les épaules contre le dossier du siège ! Je me revois dans mon Mirage III ou mon Jaguar, trente ans plus tôt ! À mes côtés, Christophe blanchit malgré l’obscurité, car nous ne voyons rien à l’extérieur n’étant pas placé près des deux seuls hublots du cargo. Le briefing de sécurité en cas de crash l’a secoué…
À 11h15, le C2A décolle de la base interarmées de Pearl Harbor Hickam en direction de l’USS Ronald Reagan, le CVN 76, avant-dernier des dix porte-avions à propulsion nucléaire américains de la classe Nimitz en service (9). Un transit de trente minutes est prévu entre Hickam et le bateau. J’ai déclenché mon chronomètre. Les trente minutes sont largement dépassées… Malgré sa taille, l’USS Ronald Reagan n’est pas facile à trouver ou bien il est en train de lancer une bordée de Mc Donnell Douglas/A 18 Hornet et de Boeing F/A 18 E et F Super Hornet. À midi et quart, l’avion réduit sa vitesse et sort son train d’atterrissage. Il bouchonne et c’est désagréable (10). J’annonce à Christophe que nous n’allons pas tarder à apponter… Boum ! Un des trois brins d’arrêt est accroché… Nous sommes arrêtés en cinquante mètres, le dos comprimé sur le dossier du siège. On comprend mieux pourquoi ceux-ci sont dans le sens opposé à la marche. Le C2A se parque sur un endroit du pont en repliant ses ailes, guidé par trois « chiens jaunes » (11). La porte-rampe arrière s’ouvre et une chaleur étouffante nous tombe sur les épaules. Certes, la température extérieure est supérieure à 35°C, mais celle ressentie est supérieure d’au moins dix degrés et elle est due à la chaleur
Des gaz expulsés par les deux postcombustions du Super Hornet prêt à être lancé d’une des quatre catapultes du CVN 76. Malgré le casque que nous portons, le bruit est assourdissant. Une nouvelle file indienne est formée qui est dirigée vers le « château ». Et là commence la première d’une longue série de « crapahuts » très physiques pour escalader et descendre les nombreux escaliers d’acier et pour longer les coursives. Même Ariane n’y aurait pas trouvé son chemin malgré le fil qu’elle y aurait laissé…
… Un peu essoufflé tout de même, je tiens le rythme… ce qui étonne Christophe, de dix-neuf ans mon cadet je rappelle ! Au bout de cinq bonnes minutes de cheminement dans ce labyrinthe, nous arrivons au salon du commandant du bateau, le Captain (12) Chris B. Il est 13h00. Le « carré » du Pacha (13) a été aménagé selon les souhaits de la marraine du bâtiment, Madame Nancy Reagan. Il est décoré comme la « Red Room » de la Maison-Blanche. Il nous y est proposé un café et quelques bricoles à se mettre, enfin, sous la dent. Le sourire de Christophe revient. Le Captain, après une dizaine de minutes au cours desquelles il a salué chacun d’entre nous, nous présente le programme des vingt-quatre heures que nous allons passer à bord… Bienvenue à bord.
Après une heure dans la « Red Room », ce qui est un quart d’heure de plus que prévu, le PAO (14) du CVCN 76, le Lieutnant-commander Frank M., nous conduit dans nos quartiers où il nous laisse un petit quart d’heure pour nous installer et nous reposer !… À peine le temps de défaire nos petites valises et d’aller aux toilettes ! Nous ne regrettons toutefois pas celui passé en sus dans le carré du Pacha. Nous sommes ensuite priés d’acquérir une carte de crédit avec laquelle nous pourrons payer nos achats à bord, les chèques, les cartes bancaires et l’argent liquide étant proscrits. Je crédite celle-ci de 100 $. Dès cette opération indispensable effectuée, nous allons visiter la chapelle multiconfessionnelle, la bibliothèque du bord, le service sécurité-incendie où nous sommes rassemblés et équipés pour monter sur le pont d’envol.
« Cosaque » du groupe, car je n’ai pas pris avec moi de vêtement à manches longues réclamé dans le courriel que Christophe et moi n’avons pas reçu, on me prête un pull de ce type imposé par la sécurité ! Je me demande encore pourquoi je n’ai pas eu droit aux manches longues avant d’embarquer dans le Greyhound !… Équipés de pied en cap avec gilet blanc, casque et goggles (15) et regroupés à l’angle des coursives des DV, nous prenons connaissance, entre deux appontages qui secouent le bateau dans un bruit d’enfer, des consignes à respecter à la lettre sur le pont, faute de quoi nous serions immédiatement débarqués. Nous reformons une file indienne qui repart à l’ascension des escaliers conduisant au pont. Et le déplacement se fait au rythme d’un 3000 steeple ! Nous étions prévenus, les DV devaient pouvoir se déplacer sans l’aide d’une tierce personne ! Je tiens la route malgré mes presque 65 ans. Le Consul général coréen et un journaliste en bavent plus que moi, bien que plus jeunes…
… Notre groupe de dix débouche sur le pont principal par une des portes du château. Il faut le contourner et longer le pont au plus près de l’océan. Là, je ne suis pas bien, moi qui ai horreur de l’eau. Je n’en mets même pas dans mon Pastis ! En plus, j’ai le vertige depuis les six sauts en parachute imposés lors de mon année scolaire à l’École Militaire de l’Air de Salon de Provence pour devenir officier (16). Mais il faut suivre. Pas de temps à perdre. Pas le droit de s’arrêter pour prendre une photo… On suit la file, guidée à l’avant et fermée à l’arrière par des marins des « Publics Affairs » (17). Et il n’est pas question de sortir du rang (je veux dire de quitter la file). Les membres d’équipage vêtus de vert, de jaune, de violet, de brun, de blanc ou de rouge nous remettraient dans le droit chemin « manu militari » !
Quand on arrive à dix mètres d’un Hornet qui s’apprête à être catapulté, les deux réacteurs plein gaz et postcombustions allumées, on comprend mieux cette rigueur militaire ! Il en va de notre sécurité. Nous sommes dirigés entre deux des quatre catapultes, celles de l’avant, au travers de l’extrémité de la piste, longue de 237,70 mètres, large de 25 mètres et inclinée à 9,3° par bâbord. Et là, messieurs dames, nous assistons à un « ballet aérien » inimaginable. Nous nous sommes à peine mis en ligne de front qu’un des quatre Northrop Grumman E2C Hawkeye de l’escadron VAW 113 est lancé de la catapulte arrière bâbord à vapeur.
Les « chiens blancs » qui nous encadrent nous demandent alors, en hurlant pour se faire entendre, de nous retourner et d’avancer de deux mètres pour voir décoller de la catapulte avant tribord un des dix McDonnell Douglas F/A 18 C Hornet du VFA 34 « Blue Blasters », aussi surnommés les « Jokers » (18). Quel vacarme ! Impossible d’échanger un mot, car un des 34 Boeing Super Hornet d’un des trois escadrons VFA 2, VFA 137 ou VFA 86 est déjà installé sur la catapulte arrière bâbord et, une fois le pare-jet relevé (19) le pilote pousse les manettes des gaz quand les deux « chiens bruns » ont fixé le sabot de la catapulte au diabolo de la jambe de train avant. Je n’entends même pas celui des 19 Sikorsky MH 60 embarqués, en vol stationnaire non loin du château et servant aujourd’hui à la récupération d’un pilote qui s’éjecterait lors d’une phase d’appontage ou de catapultage.
J’arrive à faire quelques photos et une ou deux vidéos tout en respectant les consignes… Nous sommes priés de nous retourner une nouvelle fois et de nous approcher de la catapulte avant bâbord pour assister au départ d’un des 4 EA 18 G Growler du VAQ 136 (20). Quel régal ! Le « chien jaune » lève le pouce et baisse le bras vers l’avant du bateau, ce qui signifie que tout est OK et que les « chiens bruns » ont dégagé de dessous l’avion. Le pilote du Growler salue alors après avoir allumé ses deux postcombustions. En deux secondes, il est en l’air à la vitesse minimale de vol, environ 150 kts (280 km/h) ! Il nous frôle les moustaches. J’exagère à peine, et puis je n’ai pas de moustache, alors ? Ce ballet irréel me replonge quelques années en arrière quand j’étais second du SIRPA de l’Armée de l’Air (21) et que j’encadrai quelques journalistes de la presse aéronautique sur une de nos bases. L’esprit latin de ceux-ci leur aurait interdit cette visite !
… À 15h45 nous descendons dans le hangar, toujours en file indienne en empruntant les escaliers et non un des quatre ascenseurs latéraux de 70 tonnes et de 25 m x 15 m réserver aux aéronefs. La taille de ce hangar est à l’échelle du bateau amiral : 275 m x 33 m et 7,60 m de haut ! Ceci se comprend quand on sait qu’entre le pont d’envol et le hangar, l’USS Ronald Reagan peut accueillir jusqu’à 90 aéronefs, l’équivalent de quatre escadrons de chasse et un d’hélicoptères français ! Six Hornet, deux Seahawk et un Hawkeye se perdent dans ce gigantesque abri où peuvent s’entasser les 72 aéronefs embarqués pour RIMPAC : 44 Hornet ou Super Hornet, 4 Growler, 4 Hawkeye, 19 Seahawk et 1 Greyhound… Bien que sous surveillance, nous avons une grande liberté pour aborder les différents membres d’équipage que nous croisons. Il nous a même été recommandé par le Pacha de leur demander de parler de leur métier… Les temps changent… Armés de nos appareils, Christophe et moi « mitraillons » les aéronefs présents et nous faisons photographier devant l’un ou l’autre pour immortaliser ces moments privilégiés !…
Fort de 3200 « marins » et de 2400 « aviateurs », le porte-avions est féminisé à 27%, plus que la plus féminisée de nos armées, celle à laquelle j’ai appartenu pendant 33 ans ! Ceci le place en tête des bâtiments de l’US Navy dans ce domaine. Il m’est difficile d’apprécier le pourcentage de personnes de couleur, mais elles représentent bien un tiers du personnel embarqué… Là aussi les temps changent… outre-Atlantique.
Après cette heure et quart passé dans le hangar et les ateliers, il nous est accordé un quart d’heure de pose avant la poursuite de la visite… Trop bons ! Je souffle un peu pendant que Christophe va aux toilettes. Rassemblé de nouveau à l’angle des coursives DV, notre groupe est conduit vers le « centre de corrections », eh oui, l’endroit où sont enfermés les fautifs. En fait, l’endroit où ceux les moins pénalisés passent la nuit, loin de leurs camarades de chambrée. Pour les « lourdes fautes », consommateurs de drogue par exemple, deux cellules grillagées et cadenassées sont leur espace vital tout le long de l’application de leur peine. Nous passons ensuite par le service médical avant d’être dirigés vers la salle à manger en passant, immense privilège, par les escaliers et les coursives réservées à l’amiral et au Pacha. La grande différence est que les rampes d’escalier sont en bois et que les marches sont recouvertes d’un tapis. Une grande table de trente couverts est dressée dans le fond du carré des officiers. Le Commander Brett C., Executive Officer du bâtiment (22), préside ce repas qui débute dès 18h00 par un speech de sa part. Christophe et moi sommes en bout de table, mon grade n’ayant été pris en compte que dans l’US Air Force… Christophe est entouré d’un Capitaine de Frégate de la « Safety », Ryan D. et d’une Enseigne de Vaisseau de seconde classe. Je suis en face, entre deux Capitaines de Frégate. En fait de repas il s’agit plutôt de ce que nous appellerions chez nous un « en-cas », à base de mets d’origine mexicaine et de pâtisseries bien crémeuses, tout ça arrosé d’un excellent…jus de fruit et d’un café absolument dég… oh, pardon. Cela ne nous incite pas à nous éterniser. Ce doit être voulu, car le programme de la journée n’est pas terminé. Juste le temps pour nous d’offrir une chope parisienne au Commander Brett C. avant de traverser le carré des officiers mariniers pour aller
Visiter la salle des catapultes sur le chemin de la passerelle. De là-haut, les décollages et surtout les appontages de nuit sont particulièrement impressionnants. Nous passons une bonne demi-heure à observer ces mouvements sur la plate-forme avant de descendre en salle de briefing où le Contre-amiral Patrick D. Hall nous présente le « Carrier Strike Group Nine » qu’il commande. Ce 9e Groupe comprend, en plus du porte-avions USS Ronald Reagan lui-même, la « Carrier Air Wing Two » (CVW-2) qui regroupe les 3 escadrons de Super Hornet, celui de Hornet, celui de Growler, celui de Hawkeye, et les deux de Seahawk, le « Destroyer Squadron Nine » comprenant les 4 destroyers de la classe Arleigh Burke, l’USS Shoup, l’USS Preble, l’USS R M Davis et l’USS Ingraham et deux croiseurs de la classe Ticonderoga, l’USS Chancellorsville et l’USS Cape St-George. Au total plus de 7 500 personnes embarquées sont sous les ordres de l’amiral, « aviateurs » compris.
Après cette présentation d’une demi-heure, l’amiral, qui est pilote de chasse de la Navy, se livre à une séance de questions-réponses très ouverte qui se termine à 22h00. Merci Amiral… Ma question sur le faible niveau de la participation française à l’exercice a toutefois été éludée… Normal (23). À 22h30, nous regagnons nos chambres après une petite collation prise en compagnie de l’Executive Officer de la VFA 34, le Commander Martin W., pilote de F/A18C Hornet, qui m’a donné son patch et ses coordonnées. Après un brin de toilette, nous nous couchons vers 23h00. Les vols de nuits n’étant pas terminés, il nous est impossible de trouver le sommeil avant minuit…
… Et il nous faut nous lever dès 5h30 pour être lavé, rasé et habillé à 6h00, heure du rendez-vous à l’angle des coursives DV. Pas pour aller au petit-déjeuner, non. Pour assister à une présentation de ses responsabilités par chaque gradé de l’état-major du bateau. Ce briefing à l’aube et surtout à jeun ne plait guère à Christophe. Il bougonne. Il est 6h40 quand nous sommes libérés pour aller déjeuner. À 6h45, au réfectoire, Christophe et moi retrouvons le Master Chief Lourdie P., Haïtienne qui nous avait expliqué en deux mots, quelques minutes plus tôt son rôle à bord.
Retrouvant sa langue maternelle, Lourdie nous explique qu’elle est mariée sans enfant et que son mari, marin comme elle, vit en Floride, à Norfolk ! Ils ne se voient que tous les trois mois lors de courtes permissions ! Cette pause de trois quarts d’heure nous requinque. La visite du musée du bateau, au demeurant très intéressante, passe mieux. Nous y vérifions, au travers de lettres ou d’extraits de ses discours, ce que les Américains et certains autres pays dans le monde portent au crédit du Président Ronald Reagan : la fin de la Guerre froide. Et notamment l’extrait d’une de ses interventions à la radio pour s’adresser à son peuple, qui devint la devise du porte-avions : « Peace through strength » (24). À 7h45 nous est présentée la salle de ravitaillement à la mer. Ce sont ces gros « entonnoirs » qui reçoivent les tuyaux par lesquels le bâtiment pétrolier-ravitailleur de la classe Supply alimente les soutes du bateau en carburéacteur nécessaire aux aéronefs embarqués. Les munitions et la nourriture arrivent au même endroit par des nacelles « glissant » sur de gros câbles. Suit
ensuite la visite des impressionnantes ancres du navire, de l’antre des médias du bord qui dispense à l’équipage des émissions de télévision et qui a eu la gentillesse d’offrir à chacun d’entre nous un dossier sur le porte-avion et deux DVD dont celui de notre appontage la veille ! Puis c’est le passage chez le caissier du bord… qui dure une éternité… pour récupérer l’argent que nous n’avons pas dépensé la veille dans le magasin du bateau. Je récupère 25$ de ma carte de crédit du bord…
À 10h00, nous reprenons la formation « file indienne » pour escalader les escaliers conduisant à la passerelle où nous passons encore une bonne demi-heure à écouter les explications de « l’air-boss » et du « mini-boss », deux officiers chargés de la surveillance des vols, tout en observant appontages et catapultages. À 11h00, il nous est demandé de faire nos valises et de les déposer devant la porte de nos chambres. Elles seront transportées au Greyhound par des « Seawomen » (25).
À 11h15, suite à une requête de ma part faite la veille au PAO du bord, le commandant de la VFA 86 équipée de F/A 18 Super Hornet nous présente son unité pendant un quart d’heure dans sa salle d’ops. À 11h30 nous rejoignons le carré des officiers de marine pour un déjeuner « sur le pouce » avant de retourner au « Red Room » du Pacha à midi et demi. Le Captain nous consacre une petite heure pendant laquelle sont échangés des cadeaux avant de quitter le vaisseau amiral, dont un beau dossier, deux DVD et une casquette de l’USS Ronald Reagan… Nous assistons, par l’écran télé du Pacha interposé, à l’appontage de « notre Greyhound » à 13h16m23s qui doit nous transporter sur la base de JBPHH ! À 13h35, après un nouveau briefing sur les actions vitales à mener en cas de crash après le catapultage, nous sommes rééquipés en gilet à manches longues, Mae West, casques DV et goggles et nous nous dirigeons, une dernière fois en file indienne, vers le pont d’envol et notre C2A Greyhound. À moins dix de 14h00 nous sommes harnachés et bloqués dans nos sièges, toujours dans le sens inverse à la marche.
Les deux Allison sont mis en route et l’avion est placé dans la catapulte avant bâbord. J’ai aperçu avant d’embarquer le SH 60 en vol stationnaire au travers du château du porte-avions. Je me revois dans le Zéphyr avec lequel j’ai été catapulté de notre « Clemenceau » en 1991… À 14h00 la catapulte nous propulse en deux secondes à la vitesse de 200 km/h ! Ouaouh ! Malgré le serrage de mes bretelles, j’ai été poussé vers l’avant pendant ces deux interminables secondes… Et je n’ai pas eu le temps de penser à mon éventuelle rencontre avec un poisson sélacien bleu ou blanc en cas de crash… Christophe est blême quand il quitte le bord du Greyhound sur la base d’Hickam, quarante-cinq minutes plus tard. Je peux le comprendre. Je n’étais pas fière non plus, malgré mes plus de 5200 heures de vol, dont 3600 dans des « avions de chasse » de première ligne !
Quel souvenir et quel cadeau ! Merci à tous ceux qui se sont investis pour me le faire et merci à Christophe pour ce qu’il a osé. Quand je vous dis qu’impossible n’est pas français !
Et ce n’est pas fini… Le périple continue…
Auteur: Y. G.
(1) dans l’USAF comme dans toutes les armées de l’OTAN, hors la France, le général de brigade (aérienne) et le contre-amiral ont une étoile, le major général (équivalent du général de division ou vice-amiral) en a 2, le Lieutenant général (équivalent de général de corps d’armée ou de corps aériens ou vice-amiral d’escadre) en a 3 et le General ou Admiral (équivalent du général d’armée – aérienne – ou amiral) en a 4. En France, vous en ajoutez une à chaque grade correspondant.
(2) Les vols interétats sont considérés comme des vols « intérieurs » même pour relier Hawaï ou l’Alaska
(3) Base interarmées de Pearl Harbor Hickam, située sur l’île de Oahu dont la capitale est Honolulu. Les installations de JBPHH sont situées au nord-ouest de l’aérogare principale d’Honolulu. Les militaires et les civils peuvent utiliser les mêmes pistes. Il y en a huit : deux 08, deux 26, deux 04 et deux 22.
(4) MSgt : grade correspondant à celui de Sergent-chef ou Adjudant, ou Premier Maître dans la Marine nationale
(5) Enseigne de vaisseau de 2e classe
(6) Capitaine de Corvette et Lieutenant de Vaisseau
(7) Gilets de sauvetage dont le nom est celui d’une actrice américaine des années trente pourvue d’une poitrine avantageuse
(8) Airborne Warning And Control System ou avion de détection aéroporté
(9) Les dix porte-avions de la classe Nimitz à propulsion nucléaire sont le CVN 68 Nimitz (en service depuis le 3.05.75), le CVN 69 Dwight E. Eisenhower (depuis le 18.10.77), le CVN 70 Carl Vinson (depuis le 13.03.82), le CVN 71 Theodore Roosevelt (depuis le 25.10.86), le CVN 72 Abraham Lincoln (depuis le 11.11.89), le CVN 73 Georges Washington (depuis le 4.07.92), le CVN 74 John C. Stennis (depuis le 9.12.95), le CVN 75 Harry S. Truman (depuis le 25.07.98), le CVN 76 Ronald Reagan (depuis le 12.07.03), le CVN 77 George H. W. Bush (depuis le 10.01.09).
Le onzième, le CVN 78 Gerald Ford, lancés le 17 novembre 2013, devraient entrer en service en 2017.
Il faut noter que le CVN 77 George H. W. Bush, est entré en service juste avant que le Président Obama, élu en novembre 2008, ne remplace George Bush fils à la Maison-Blanche en janvier suivant.
(10) À basse vitesse et dans les basses couches, un avion peut être secoué par le vent et il est balloté autour de ses 3 axes
(11). Sur tous les porte-avions, les membres d’équipage travaillant sur le pont d’envol portent une veste de couleur donnant leur rôle. Les « chiens jaunes » s’occupent du déplacement des avions. Ceux vêtus de bleu sont chargés de l’accrochage des avions sur le pont, du transport de matériels et des ascenseurs, ceux vêtus de brun apprêtent les avions pour leur catapultage, ceux en rouge s’occupent des munitions et de la sécurité, ceux en violet du ravitaillement en kérosène, ceux en vert s’occupent des catapultes et des brins d’arrêt, et ceux en blanc de la sécurité, de la surveillance de l’équipage et du matériel.
(12) équivalent de Capitaine de Vaisseau
(13) Le « carré » du Pacha est l’appartement du commandant ou Pacha du bateau.
(14) Public Affairs Officer ou Officier de Relations publiques. Frank est Capitaine de Corvette
(15) Sorte de lunettes très semblables à celles des motocyclistes des années soixante.
(16) Voir « Le Ciel est mon désir » de l’auteur de cet article, chez Lavauzelle.
(17) Équivalent de nos SIRPA, services de communication des trois armées, de la gendarmerie, de la DGA, de l’état-major des armées et du service de santé
(18) Comme dans toutes les aviations du monde, les escadrons ont un « surnom ». Le VFA 34 a adopté le sien depuis qu’il a la capacité de frappe nucléaire (difficile à traduire : « les faiseurs d’explosions bleues » ?). « Joker » est leur indicatif radio. Il a été choisi pendant la WWII en hommage aux jeunes pilotes qui servaient de jokers… Son insigne est une tête de mort posée sur une aile rouge et un losange bleu et fumant une cigarette. Le badge de combinaison des pilotes représente un Joker de jeu de cartes.
(19) Grande plaque de métal relevée derrière l’avion catapulté pour protéger le pont du souffle du ou des moteurs.
(20) Ayant exactement la même cellule et les mêmes moteurs que le F/A 18 F (version biplace) Super Hornet, ce Growler est un avion de guerre électronique qui remplace petit à petit le EA 6 B Prowler au sein des escadrons de l’US Navy.
(21) Voir « L’Envol du Qatar » de l’auteur de cet article, chez Lavauzelle.
Nous nous en mettons plein les yeux … et les oreilles malgré le casque et les « goggles »… Cette demi-heure passée sur le pont d’envol d’un des fleurons de l’US Navy restera gravée à jamais dans ma mémoire.
(22) Le Capitaine de Frégate Brett C. est l’officier opérations du porte-avions. Il est en fait le second du Captain Chris B.
(23) La Frégate de surveillance Prairial est le seul bateau de notre Marine Nationale à y avoir participé, comme en 2010 et 2012 d’ailleurs, alors que la ZEE de notre pays est la 2e au monde en surface avec ses 11 035 000 km2, juste après les États-Unis d’Amérique (11 350 000 km2), notamment grâce aux 4 800 000 km2 de la Polynésie. Tous les pays participants à ce RIMPAC ont des intérêts sur le Pacifique… La participation de l’Inde est une surprise pour moi.
(24) Cette déclaration radio sur la politique étrangère fut faite le 24 septembre 1988. « If we have learned anything these last eight years, it’s that peace through strength works » qui peut se traduire par: “s’il y a quelque chose à retenir de ces 8 dernières années, c’est que la paix grâce à la force, ça marche”
(25) Ce grade n’existe pas. C’est une « féminisation » que je fais du grade de seaman ou matelot.
5 Comments
Chris
Merci pour la publication de ce témoignage.
Si seulement notre aéronavale pouvait effectivement avoir 4 E-2C !
Anonyme
Soyons fous, des E-2D?
bob
Trop long ?
Noooon
Vite la suite …….
Anonyme
Merci pour ce témoignage !
Quant à la participation des français , entre les exercices du Charles de Gaulle avec l'US NAVY et les opex , il ne doit plus y avoir des masses de budgets en ce moment.
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