Le 3 octobre 2014, la DGA a officiellement réceptionné le premier des 10 Rafale Marine, livrés au standard F1 à partir de 1999, et modernisé au standard logiciel F-3.3’, à l’identique des appareils de la quatrième tranche de production (F3-O4T).
Au début des années 2000, et alors que le programme Rafale subit les conséquences des retards imposés par les précédents gouvernements, la Marine se trouve dans une situation précaire avec ses antiques F-8NE Crusader, des appareils à bout de souffle, et complètement dépassés, qui ne peuvent plus assurer la couverture aérienne du groupe aéronaval. (image d’illustration: Vincent Guisiano: www.Bloke.fr)
En avance de phase en rapport au programme final, un standard intermédiaire sera créé, le F1. Doté uniquement de capacité Air-Air avec ses missiles moyenne portée Mica EM et Magic II (il sera la seule version du Rafale à emporter ce type de missile), il permettra à la Royale de retrouver son autonomie dans la mission du combat aérien. Le programme Rafale n’ayant pas bénéficié d’une commande d’avions de présérie, ce seront les marins qui assureront le « déverminage » de l’avion. Les équipements électroniques de l’avion sont assez éloignés des futurs standards de série, les F2 et F3, notamment le calculateur, le « cœur » de l’électronique de bord, plus volumineux, plus lourd, et qui n’est pas doté de la modularité de l’EMTI qui fera son premier vol sur Mirage 2000-9 puis Rafale en 2000 et 2002.
Alors que la modernisation des futurs Rafale depuis les premiers standards F2 jusqu’au F3.3’ et prochain F3-R ne nécessite qu’une mise à jour logicielle, le F1 devra repasser par la case usine pour être modernisé. En 2008, la décision est prise de mettre les cellules sous cocon, et en 2009, un programme de modernisation est lancé.
Après un premier démontage à Landivisiau, c’est l’AIA de Clermont Ferrand qui a été chargé de préparer les cellules afin de les mettre en conformité avec les nouveaux appareils produits. La dérive est envoyé à l’usine d’Anglet, et les deux demi-voilures à Martignas. Ensuite, les sous-ensembles se rejoignent à Mérignac où les anciens Rafale F1 intègrent la chaîne d’assemblage finale comme n’importe quel avion neuf, et se voient recevoir les tout derniers équipements installés sur l’actuelle tranche de production.
Le passage du standard F1 au standard F3 implique les modifications suivantes :
– Nouveaux calculateurs électroniques modulaires,
– Nouveaux écrans cockpit,
– Changement des câblages électriques de l’avion,
– Mise à hauteur du système de contre-mesure Spectra,
– Evolution du radar RBE2 PESA (interchangeable avec la nouvelle antenne AESA),
– Evolution des pylônes d’emport d’armement.
Le processus complet de modernisation prend 18 mois par appareil, et le coût total de l’opération s’élève à 300 millions d’euros. La DGA devrait remettre le premier appareil dans les prochaines semaines, suivi d’un second avant la fin de l’année. Le calendrier prévoit trois appareils en 2015 et quatre en 2016. Le M1, utilisé par Dassault Aviation comme avion d’essais, est le seul à ne pas avoir été placé sous cocon, et sera le dernier livré, en 2017.
5 Comments
Anonyme
300 million par appareil! Alors qu'il me semble que l'on parle d'appareil neuf vers les 100 à 150 million par appareil quel intérêt d'avoir fait un tel rétrofit. Avez vous une explication!
Après il est vrais que rare sont les industrielles qui réalise ce genre d'opération en réintégrant une veille cellule d'avion dans le cycle de montage de leurs avions neuf.
Philippe AMIEL
300 millions pour 9 appareils (le M1 étant aux essais pour le moment).
Prix unitaire : entre 66 et 76 millions d'euros.
😉
Anonyme
Oups,,,, j'ai lu un peu trop vite! merci pour la correction, je serais plus attentif dorénavant.
Anonyme
Bonjour sur Opex 360 ils annoncent que le cout total du rétro-fit des 10 appareils devrait couter 240 millions d'euros au lieu des 300 millions.
http://www.opex360.com/2014/10/07/la-direction-generale-de-larmement-receptionne-le-premier-rafale-m-f1-porte-au-standard-f3/
Bruno ETCHENIC
C'est la subtilité de la tva. Tous les programmes publics sont payés ttc. Mais l'état recupere la Tva. Pour être exact, la marine paie 300 millions, mais le coût pour l'état est de 240 millions. Malgré tout, les budgets d'équipement sont donnes en ttc, donc si on annonce tout en ht, il faudrait aussi donner les budget équipement, mco et compagnie en ht. Et ce n'est pas le cas. En gros, un client étranger paierait un rafale 20% de moins que l'armée française.