La 57ème édition de cet événement débutera demain, samedi 19 juillet. C’est une grande opération de communication de la Fédération française aéronautique (FFA), visant à promouvoir l’aviation légère au travers d’une université d’été dans laquelle les 40 jeunes pilotes sélectionnés participeront à une compétition. Le portail des passionnés d’aviation a décidé de s’associer à cet événement et de vous le faire vivre de l’intérieur en suivant un des jeunes pilotes participant à cette riche aventure humaine.
Il s’appelle Clément ZUTTERLING, il a 19 ans et c’est un grand passionné d’aviation. Il s’est rapproché de nous pour nous faire la proposition de partager son expérience, et nous l’avons acceptée avec un grand plaisir, afin de donner l’opportunité à un plus grand nombre de vivre cette expérience, et pourquoi pas, aider à susciter des vocations !
Voici son premier récit, retraçant ses épreuves de sélection
Je m’appelle Clément, j’ai 19 ans et je suis Pilote Privé d’avions à Lognes. Je vais vous raconter ici mon aventure du Hop! Tour des Jeunes Pilotes avec ses hésitations, ses choix, ses galères et ses joies.
Cette course mythique qui en est à sa 57eme édition se déroulera cette année du 19 juillet au 3 août. Elle partira de Toulouse pour arriver au Bourget à Paris. Je dis course, mais je devrais plutôt parler de compétition voire université d’été. Le but de cet évènement est en réalité de promouvoir l’aviation générale en France. Pour cela, 40 pilotes ont été sélectionnés après des tests au sol et en vol.
J’ai eu envie de participer à ce qui s’appelait à l’époque le TAJP ou Tour Aérien des Jeunes Pilotes, suite à une rencontre avec Hugo G. qui, en plus d’avoir été mon instructeur, arriva second au TAJP 2009. Je fus parmi les premiers inscrit. J’avais vu les vidéos des Tours précédents et je rêvais déjà de voir passer un Rafale sur le taxiway devant mon DR-400, de rencontrer d’autres pilotes, de voir de nouveaux horizons et de perfectionner mon pilotage. Suite à l’inscription, je disposais de 2 mois pour réaliser un vol de présélection en solo, en emportant dans l’avion un logger. Ce « mouchard » fourni par la FFA est un enregistreur GPS qui permettra aux juges de comparer la trajectoire de mon avion par rapport à la trajectoire idéale de la navigation prévue et mise au point par le chef pilote de mon aéroclub.
Cette navigation consiste en 6 branches d’au moins 8 minutes de vol séparé par des repères visuels aussi insignifiants qu’un hameau au milieu de plusieurs hameaux. Or vu d’en haut rien ne ressemble plus à un hameau qu’un autre hameau. Cette navigation est suivie d’une épreuve de maniabilité qui consiste à voler une minute en palier puis d’enchainer virages et montée, tout en minimisant les écarts d’altitudes, de vitesse et de route. J’ai dû réaliser ce vol un jour de brume et de vent presque au bout des 2 mois impartis, il m’est parfois arrivé au cours de la navigation de ne voir que les sommets des reliefs, tant la brume couvrait d’un voile laiteux les campagnes de la Champagne-Ardenne… Première branche et déjà un écart de route conséquent : 3 NM soit plus de 5Km à l’ouest de ma route. C’est une erreur mais il ne faut pas se laisser abattre, il n’y a plus qu’à rejoindre le prochain point de passage et à continuer en mettant cette erreur sur le compte du stress. Je tiens à préciser que si le HTJP autorise l’emploi du GPS et des moyens modernes de navigation qui permettent une précision remarquable, je ne suis pas équipé de ce genre de matériel. Le reste du vol se fera « sur le trait » et la « mania » ne posera pas de problème particulier.
Après quelques jours je reçus les notes de mon vol. Grosse déception, je pensais bien avoir perdu des points mais tout de même, à peine plus de 12/20. Je ne donnais pas cher de mes chances d’être sélectionné pour les tests écrits. Pourtant mon vol fut jugé suffisant, et je partis donc pour le Creps de Châtenay-Malabry en Ile-de-France où la FFA avait donné rendez-vous à 55 autres pilotes venus de toute la France. Premières rencontres avec ces pilotes aux parcours divers qui seront mes concurrents mais surtout mes coéquipiers. Première rencontre également avec une partie du staff du HTJP : le commissaire général du tour Éric Savattero notamment.
La première épreuve fut un questionnaire de motivation, la seconde une épreuve de préparation de navigation type HTJP. La troisième fut la terrifiante épreuve théorique : 50 questions sur l’aviation et les règles qui la régissent. Le soir même j’apprendrais mon résultat : 40/50, je me plaçais devant beaucoup de mes camarades malgré ce score modeste. Enfin la dernière épreuve, en groupe, sur un sujet d’actualité de l’aviation général. Mes 3 coéquipiers et moi avons eu à travailler sur le prix des heures de vol au sein d’un aéroclub et sur les choix à faire en termes de gestion pour expliquer et réduire ce prix. De notre groupe aucun Jeune Pilote ne fut écarté du HTJP.
Les résultats furent publiés le surlendemain. J’apprendrais plus tard à ma grande surprise que j’ai été reçu 8ème sur les 56 candidats. Maintenant la première épreuve du HTJP est lancée : il faut trouver le soutien financier nécessaire pour participer au tour. Grosse épreuve s’il en est, trouver des entreprises prêtes à donner de l’argent n’est pas chose facile. Je tiens d’ailleurs à remercier Aéroplane Center, Agyrem conseil, Orion Corp et Jean Cadet Conseil sans qui je ne pourrais participer au HTJP. Il faut également remercier le Comité Régional Aéronautique d’Ile-de-France qui a rassemblé les Jeunes pilotes de la région à l’aérodrome de Pontoise pour une journée de préparation au HTJP avec à la clé une petite aide financière. Au programme, encore un test théorique et discussions sur le règlement du tour ou « comment ne pas perdre de point bêtement ».
En outre il va falloir reprendre les vols et s’entrainer car pour diverses raisons il y a quelques semaines que je ne me suis pas assis derrière un manche et une manette de gaz ; d’autant que l’organisation exige que les jeunes pilotes puissent justifier 3h d’entrainement avec instructeur en arrivant à Toulouse Francazal le 19 juillet. Après discussion avec le chef pilote de mon aéroclub, celui-ci me demande de réserver l’avion avec lequel je partirais pour répondre aux exigences de la FFA. C’est alors le début de mes difficultés. Réserver un avion ne me pose aucun souci mais je viens d’apprendre que « mon » avion est détruit. L’avion de ma formation, l’avion de mon premier lâché, l’avion de mes premières frayeurs de mes premières joies aéronautiques, mon avion chéri a en effet été victime d’une panne moteur au cours d’un vol. Hélice arrêtée, son pilote l’a posé dans un champ qui a eu raison de son train d’atterrissage et endommagé d’autres parties.
Les passagers sont sains et saufs, mais l’avion ne sera pas réparable avant plusieurs mois. Je vais devoir envisager un autre appareil pour partir au HTJP.
Ce sera finalement le F-GOVG, un DR-400 de 160cv. Plus puissant et mieux équipé que le précédent, le VG vole à 110 kts (200 km/h) pour une autonomie de 5h. Sa vitesse est l’objet de ma première crainte. En effet si voler vite est confortable et bien pratique, cela peut se révéler handicapant lorsqu’il s’agit de faire du vol de précision. Les branches des navigations deviennent d’un coup plus courtes, et laissent moins de disponibilité au pilote. C’est tout de même un bel avion et je suis bien content de faire le tour avec lui. D’autres pilotes utilisent des avions aussi rapides donc pas d’inquiétude à avoir. Je pourrais rejoindre Toulouse en 3h30 seulement, et c’est tant mieux, car l’organisation nous demande d’arriver durant la matinée du 19. Je n’ai encore jamais fait de navigation aussi longue, celle-ci sera donc coupée pour se dégourdir les jambes et rester frais. De plus une escale est prévue. Grâce aux formidables moyens de communication dont nous disposons aujourd’hui j’ai pu rentrer en contact avec d’autres Jeunes Pilotes du HTJP. Nous avons décidé avec quelques-uns de passer la nuit du 18 à Millau. Ainsi il ne restera que 50 minutes de vol pour rejoindre Toulouse Francazal le 19 pour le départ du Hop ! Tour des Jeunes Pilotes.
Clément s’est beaucoup entraîné pour réussir le HTJP, mais ne perd pas de vue que la première motivation de l’organisation est de promouvoir l’aviation légère. Durant toutes les étapes, clément se rendra disponible à tous ceux qui voudraient le rencontrer. Si vous avez la chance de vous y rendre, demandez le numéro 04, il sera heureux de vous accueillir. Si vous avez des questions en rapport avec cette aventure, n’hésitez pas à nous contacter en utilisant le formulaire présent sur la partie droite du site.
Et souhaitons de bons vols à Clément, tellement impatient de commencer qu’il est très certainement déjà en bout de piste quelque part, prêt à décoller !