Quatre Rafale et un ravitailleur se sont posés hier à Jodhpur, dans la province du Rajasthan au nord-ouest de l’Inde. Ce déplacement exotique s’il en est, est la première participation importante des Rafale Français lors de cette cinquième mouture de l’exercice Franco-Indien Garuda. L’exercice doit prendre fin le 13 juin.
Le principal but de l’exercice est de confronter et de s’enrichir mutuellement des modes opératoires et expériences opérationnelles de chaque armée de l’air.
Le précédent exercice ayant eu lieu en France avait vu l’arrivée de six Su-30MKI, la version la plus moderne de l’énorme chasseur d’origine Russe, équipé d’une avionique profondément modifiée, dont de nombreux composants israéliens. En 2010, les éléments français impliqués étaient en majorité des Mirage 2000-5 et des Mirage 2000-D. Bien que quelques Rafale aient pris part à l’exercice pour simuler des « Agressors », il n’avaient pas le rôle principal. L’exercice confronte les hommes et les tactiques, le volet « comparaison » des matériels n’étant que secondaire. À l’époque, le Rafale était un des nombreux compétiteurs de l’énorme contrat M-MRCA, et avait certainement dû faire l’objet d’un peu de discrétion.
Quatre années plus tard, après que le Rafale fut sélectionné comme finaliste aux côtés de l’Eurofighter Typhoon II en 2011, puis sélectionné comme vainqueur de la compétition en 2012, les choses ont bien changé. L’avion est devenu le fer de lance de l’armée de l’air, et les officiels Indiens profiteront certainement de l’exercice pour avoir un aperçu des qualités de l’avion d’une part, mais profiteront également du savoir-faire opérationnel et du retour d’expérience français.
Au moins deux des quatre Rafale proviennent de la base aérienne 104 d’Al Dhafra située aux Émirats Arabes Unis. Dans ce contexte, il serait intéressant de savoir si un des avions est équipé d’un des nouveaux Radars RBE2 AESA possédant une antenne active.
Il n’est par contre pas question. d’une quelconque compétition contre les avions que déploient actuellement l’armée de l’air Indienne, à l’image du Su-30 MKI qui devrait connaitre une nouvelle cure de jeunesse et devra rester encore – et pour longtemps – l’avion de supériorité aérienne par excellence de l’Indian Air Force.
L’exercice attire déjà les médias indiens, et des échanges de sièges éjectables sont d’ores et déjà prévus pour certains officiels, profitant du second siège offert par les Rafale B et le Sukhoi 30 (tous les avions de la variante indienne sont des biplaces).