Crédit : © Radio France – Alice Serrano |
Avec un entretien exclusif d’Yves Deshayes, président du SNPL France ALPHA
Lundi 28, le SNPL – syndicat national des pilotes de lignes – a confirmé un appel à la grève, pour la période allant du 3 au 30 mai 2014.
Les revendications du syndicat sont multiples et selon lui, aucune action concrète n’a été mise en place par le gouvernement, depuis son interpellation afin de répondre à diverses demandes.
Le syndicat souhaite en effet :
-l’abrogation de la loi Diard, qui impose à tous les pilotes de se déclarer gréviste 48h à l’avance. Cette disposition, votée pour mettre en place une meilleure information des passagers, permet, selon le SNPL, de remplacer les pilotes grévistes par des pilotes européens.
-la création d’une convention collective pilotes
-la facilitation des mesures de sureté, afin de faciliter aux navigants l’accès aux aéronefs, tout en offrant un meilleur contrôle d’identité.
-la diminution des taxes pesant sur le transport aérien.
Aujourd’hui mardi 28, Fredéric Gagey, P-DG d’Air France, s’est fendu d’une lettre envers Yves Deshayes, Président du SNPL, pour attirer son attention sur les effets dévastateurs qu’aurait cette grève sur la compagnie.
Pour la Air France, c’est sur le créneau du matin, que commence la rotation des court et moyen courriers, et sur celui de l’après midi que commence plus d’un tiers des vols long-courriers. Le SNPL a choisit un mode d’action assez offensif, en proposant aux pilotes de faire grève sur ces deux créneaux, cela afin de créer des retards, mais qui permettrait selon le SNPL de tout de même transporter des passagers.
Selon F. Gagey, la désorganisation serait elle, qu’il n’y aurait pas d’autres possibilités que d’annuler les vols des pilotes grévistes malgré la perte économique.
Cette grève pourrait selon lui remettre en cause l’hypothèse d’un résultat d’exploitation positif en 2014 après six années de redressement.
De plus, les clients, en particulier ceux de la classe Affaire, ayant peur de se retrouver bloqué, risquent de délaisser la compagnie au profit des concurrents.
Le P-DG d’Air France, pour qui les motifs de la grève ne « concernent pas spécialement Air France », finit sa lettre par les mots suivants : « La meilleure chose qui puisse arriver à Air France, ses pilotes, ses hôtesses et stewards, nos collègues des hangars, de la piste, des services clients, des services administratifs, est que cette grève auto-mutilatrice n’ait pas lieu. »
En Juillet 2012, un mouvement de grève chez Easyjet, marqué par un taux élevé de pilotes grévistes (entre 60 et 80%) ne s’était traduit par aucune annulation de vol, la compagnie ayant fait appel à des pilotes d’autres bases ou de réserve mais selon le SNPL, Easyjet avait fait appel à des pilotes venus de Grande Bretagne.
Joint à l’instant par téléphone, Yves Deshayes, nous indique avoir été reçu par le cabinet de Frédéric Cuvillier Secrétaire d’Etat chargé des Transports. Cette rencontre pourraient, selon lui, aboutir sur plusieurs points, notamment la création d’un groupe de travail afin de baisser les taxes pesant sur le transport aérien. La question de la date de remise du rapport de ce groupe de travail se pose, le SNPL souhaitant une intégration dans la prochaine loi de finance (novembre 2014).
L’accès facilité des personnels navigants et la création d’une convention collective semblait être acquises.
Le point majeur de blocage entre le SNPL et le gouvernement reste néanmoins le retrait de la loi Diard.
Si un accord était trouvé, cela ne serait pas avant vendredi, des perturbations sont donc dans tous les cas à prévoir.
Le SNPL nous indique aussi regretter, de ne pas avoir été pris au sérieux durant les trois mois de ce préavis.
Sources :
Communiqué d’Air France
Communiqué du SNPL
One Comment
Anonyme
Au final le préavis de grve a été levé.