C’est un véritable rebondissement dans l’affaire de la disparition du vol MH370. Le premier ministre malaisien vient d’annoncer officiellement que le Boeing 777 de la Malaysian Airlines a continué à voler jusqu’à plus de six heures et demi après que le contact avec le contrôle aérien civil fut coupé.
La trajectoire de l’avion aurait pu être recoupée en utilisant des données de radars militaires, et laisserait à penser que la personne contrôlant l’avion aurait soigneusement évité les radars civils, confirmant à chaque heure qui passe, que l’hypothèse du détournement n’est plus à écarter.
Les autorités civiles incapables de repérer l’avion.
A l’exception des zones très denses, les autorités civiles ne disposent pas de matériels leur permettant de suivre l’ensemble du trafic dans leur zone de surveillance. Pour se faire, il faudrait disposer d’un important réseau de radars de veille, ou de radars dit « en route », ou « primaire », dont la portée atteint au maximum et en moyenne, un peu moins de 500 km.
Pour que les contrôleurs aériens puissent surveiller efficacement le ciel, les données de ces radars primaires sont corrélées avec les données des radars secondaires, qui permettent de recevoir les données du transpondeur et/ou de liaisons ADS qui indiquent sur l’écran radar de l’opérateur, le nom du vol, son altitude, sa vitesse, son cap et quelques autres informations utiles.
Après une heure de vol au-dessus de la mer de Chine, le Boeing 777 se trouve bien au-delà de la portée de tout radar primaire civil. Le contrôle aérien ne peut donc se servir que des données transmises par l’avion, via le transpondeur ou l’ADS. C’est ce système qui a été coupé, déclenchant immédiatement les opérations de secours.
Il existe un autre système émettant des données. Il s’agit de l’ACARS (Aircraft Communication Addressing and Reporting System). Ce système envoie en permanence des données sur l’état de l’avion vers une ou plusieurs stations au sol via liaison satellitaire. Il permet aux centres d’exploitation des compagnies aériennes mais également aux constructeurs des différents systèmes embarqués d’être prévenu en cas de défaillance, déclenchant alors toute une logistique de moyens bien avant que l’avion n’ait atterri, afin de gagner du temps sur les opérations de maintenance, de prévoir le remplacement éventuel d’un avion sur une ligne, etc.
Des informations contradictoires
Depuis une semaine maintenant, plusieurs informations contradictoires ont été apportées par plusieurs sources, officielles ou nont. Si nous savons que le transpondeur a bien été coupé, ne laissant aucune possibilité au contrôle aérien civil de suivre la trajectoire de l’appareil après cet incident, plusieurs sources ont affirmées que l’ACARS aurait continué à émettre plus d’une heure après, voire plus de quatre heures après selon des données qu’aurait reçues le motoriste Rolls Royce. Les deux constructeurs, dont des représentations sont présentes en Malaisie ont tous deux réfutés officiellement ces allégations.
Les rumeurs de ces transmissions, ainsi que le « mystère » des sonneries de téléphones laissaient certainement un espoir relativement malsain pour les autorités en faisant croire qu’il y aurait encore un espoir de retrouver des survivants. Affirmant jusqu’à dire que tout système de communication avait cessé d’émettre. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien.
Coup de théâtre ! Les militaires annoncent avoir suivi la piste de l’avion.
Non seulement l’armée malaisienne indique désormais que l’avion aurait continué sur un plan de vol clairement étudié, et en direction du nord-ouest, vers l’Inde. Systèmes de communication coupés, l’avion n’était alors qu’un écho radar non identifié. Impossible donc d’affirmer s’il s’agissait bien du vol MH370. Sauf que ces données seront mises en relation avec un autre fait.
Lors de sa déclaration ce matin, le premier ministre affirme également que des données de localisation par satellite ont été reçues jusqu’à 8H11 du matin, soit plus de 6H30 après sa « disparition ».
Outre l’opacité de la communication des autorités depuis plus de 7 jours désormais, le public est en droit de se poser la question de savoir pourquoi ces déclarations n’interviennent que maintenant ? Cachoteries officielles, ou cafouillage généralisé ? Pourquoi autant de moyens de recherche ont été déployés en mer de Chine, et surtout pourquoi les efforts de recherches n’ont pas été coordonnées vers la zone, plus probable dans laquelle se trouverait désormais l’avion ?
Ces questions sans réponses pour le moment jettent un voile d’opprobre sur les autorités malaisiennes et leur gestion de l’incident. Digne d’un roman, les faits révélés et les questions en suspens laissent l’imaginaire divaguer, et les théories foisonnent désormais sur le Web concernant le sort de cet avion et surtout, des 239 personnes qui se trouvaient à son bord.
Je n’ose m’imaginer l’état dans lequel doivent se trouver les familles à l’heure actuelle.
3 Comments
Antonin CHAMPION
Arf, moi je suis sûr, c'est encore un coup des extraterrestres ! 😀
mc O
Bonne plume !, par contre y a un problème d accord de participe dans le titre 🙂
Frédéric Sage
Oui, c'est : Voler … et non volé