Le ravitaillement en vol, tout le monde connaît désormais. Sans les avions citernes, les avions de combats ne restent pas longtemps en l’air. Ces avions sont devenus indispensables, et l’exercice est pratiqué très régulièrement. Ce qui est très difficile à concevoir aux premiers abords doit se transformer en actions réflexes, et l’entrainement aidant, presque aisé pour un non averti. Et si cela paraît si facile dans la vidéo qui va suivre, c’est surtout parce qu’il est bien fait !
Le C-160 Transall, avion franco-allemand est né il y a désormais plus d’un demi siècle. le terme de grand père lui irait bien ! Bien qu’il fut un saut capacitaire incroyable pour les équipages de l’époque, qui volaient sur Noratlas, en passant d’un avion motorisé par des moteurs à piston à des turbopropulseurs, l’avion accuse son âge, et devrait être petit à petit remplacé par l’Atlas.
La vidéo, ainsi que toutes les images de cet article proviennent de la page Facebook de l’escadron de transport ET 2/64 Anjou.
Une des capacités tant voulu des militaires français de l’époque, était l’atterrissage sur terrains non préparés. La forte présence française en Afrique avait poussé les militaires à employer des doctrines mêlant vol tactique et posé d’assaut, avec un atterrissage extrêmement court, et un décollage qui l’était presque tout autant. Revers de la médaille, l’avion, possédant de très bonnes caractéristiques de vol en basse vitesse, n’était pas très rapide. Et l’autonomie ayant une limite, même sur ces gros appareils, ils ne pouvaient transporter du matériel depuis la métropole jusqu’à un théatre d’opération ou une base d’outre mer sans faire plusieurs escales, perdant au passage du temps, et devant aussi dépendre du bon vouloir des autorités des pays dans lesquels les avions français devaient se poser. De plus, il était hors de question de survoler l’Algérie pour des raisons évidente, rallongeant le trajet d’autant.
Très rapidement donc, l’état major réfléchit à la possibilité de pouvoir ravitailler en vol les Transall. Plusieurs essais furent rapidement menés avec des C-135F achetés aux américain en 1964 pour le compte des forces aériennes stratégiques. Essais qui ne furent pas transformés, tant l’exercice se révéla hasardeux. Le transall volant pratiquement à sa vitesse de croisière maximale alors que le C-135F était lui plutôt à l’autre bout de son domaine de vol. Fut alors prise la décision de transformer quelques C-160 en avions ravitailleurs, via l’ajout de réservoirs de carburant supplémentaires, et d’un système de ravitaillement souple déployable sous la cellule, et un système de vidéo périscopique permettant à l’opérateur de surveiller les étapes.
Mais le Transall n’est pas un avion de combat, et n’en possède ni la maniabilité, ni la manœuvrabilité, et encore moins la “reprise”. Enquiller une perche situé bien au dessus du pilote, sur un axe décentré, dans un panier de quelques dizaines de centimètres de diamètre, avec un avion qui a autant d’inertie… Pas évident ! Rajoutez à cela que pendant la phase de ravitaillement, le ravitaillé s’alourdit – et donc ralentit – alors que le ravitailleurs s’allège -et donc accélère – Et vous comprendrez alors que les pilotes transpirent abondamment, et passent quelques heures à se crisper sur leurs commandes jusqu’à ce que le ravitaillement en vol en devienne un réflexe. En opération, l’erreur est rarement tolérée… Annuler une mission d’assaut coordonnée, ou un ravitaillement à des troupes dans un besoin urgent, et vous imaginez le stress qui pourrait peser sur les épaules du pilote.
Sans plus attendre, la vidéo.
Je tiens à remercier des éléments personnels de l’escadron de transport 2/64 Anjou pour m’avoir transmis cette vidéo. Escadron qui fêtera cette année les 70 ans de son existence ! Pour célébrer l’événement, sont invités tous les anciens membres de cet escadron. Je vous transmet donc leur communiqué officiel:
Afin de commémorer 70 ans d’ “Anjou”, 60 ans de Castor, 50 ans de jumelage avec la ville d’Angers et 30 ans de Transall à Évreux, l’escadron de Transport 2/64 “Anjou” organise une grande journée des anciens le 27 juin 2014.Si vous êtes un ancien de l'”Anjou”, vous pouvez contacter l’escadron par mail : tradition.anjou@laposte.net,par téléphone 02 32 62 11 05 poste 24967,par courrier : Base Aérienne 105 – ET 2/64 Anjou – Route de Paris – 27037 Évreux Cedex ou, par l’intermédiaire de leur page Facebook Escadron De Transport 2/64 Anjou”