En pleine bataille politico-médiatique sur le remplacement d’une partie de la flotte d’avions de combat F-5 par des Gripen d’origine suédoise, la réalité vient de rappeler brutalement qu’en matière de sécurité, rien n’est jamais acquis. Bien plus dérangeante que la perte de leur patrouille nationale, la Suisse dépends désormais des accords de coopérations avec ses voisins. C’est ainsi que des avions italiens puis français ont décollés tour à tour pour prendre en charge le vol détourné. Ceci est encore un paradoxe alors que le résultat de la dernière votation populaire pousse le pays à s’isoler vis à vis de l’Europe.
détournement d’avion en Suisse. Pas d’intervention en dehors des horaires de bureau!
Il est 4H40 du matin. Les autorités fédérales suisses reçoivent des informations inquiétantes sur le détournement d’un avion de ligne qui devrait survoler leur espace aérien dans quelques dizaines de minutes. L’armée de l’air suisse ne peut intervenir car elle ne tient pas d’alerte avant… 8H du matin! Aussi invraisemblable que cela puise paraître, toute atteinte à la sécurité aérienne ne peut être traitée en Suisse qu’entre 8h et midi, et de 13h30 à 17h!
Conséquence de coupes budgétaires drastiques dans les armées, les troupes aériennes n’ont plus les moyens d’assurer une permanence opérationnelle. La flotte de F-18 est beaucoup trop restreinte, et les F-5 ne sont pas des avions tout-temps, et seront bientôt retirés du service.
Lorsque ce copilote d’Ethiopioan Airlines, dont les motivation restent encore à éclaircir décide de se poser en Suisse, il offre sur un plateau un argument choc à la campagne d’achat du Gripen.
Scramble! Un Mirage 2000C décollant de nuit. En France, 6 avions se tiennent prêt à décoller à chaque heure. C’est la mission de permanence opérationnelle, ou PO pour les intimes. (crédit)