C’est une avancée majeure et heureuse pour l’avenir de l’industrie aéronautique de défense du Royaume Unis et de la France. Lors d’un sommet conjoint, ayant eu lieu sur la base aérienne de Brize-Norton ce jour même, le président français François Hollande et son homologue, le premier Ministre David Cameron ont signés un lettre d’intention officialisant le lancement d’études de faisabilité communes dans le domaine des drones de combat (UCAS – Unmanned Combat Air Systems).
En Europe, ces deux nations sont en effet à la pointe. Respectivement les deux seules à pouvoir encore détenir l’ensemble des compétences stratégiques permettant de concevoir un avion de combat, qu’il soit piloté ou non, en partant de la cellule jusqu’aux moteurs, en passant par les équipements électroniques, systèmes de combat, etc.
Dans la lancée des accords de Lancaster House de 2010 signés à l’époque avec Nicolas Sarkozy, la coopération se poursuit donc à haut niveau. Soyons bien clairs. Le vol d’un appareil opérationnel franco-britannique n’est pas pour demain, mais comme annoncé par l’allocution du ministre de la défense lors de sa dernière visite à Mérignac (lire ici), l’appareil devrait voir le jour pour la décennie 2030. Il n’est d’ailleurs pas impossible que d’autres pays rejoignent le programme…
Pour éviter tout fiasco politico-industriel causé par la complexification des demandes de chaque intervenant dans des programmes européens de premier plan ces dernières années (A400M, Eurofighter, NH-90 pour ne citer que les plus gros), un rapprochement bilatéral est une bonne option. Ainsi, les deux plus gros budgets de défense de l’Europe pourront, après s’être entendus, imposer un lead technologique, industriel et même établir leur propre cahier des charges auquel pourrons se greffer, ou non, d’autres nations.
D’autant plus que la France et la Grande Bretagne sont déjà leader en Europe dans les systèmes de combat aérien non piloté furtifs, au travers du programme Taranis britannique, et du Programme nEUROn européen initié par la France et sous maîtrise d’œuvre de Dassault Aviation. Je vous propose de consulter cet article pour un rafraîchissement de mémoire.
Au travers de son communiqué de presse, Dassault se réjouit de cette signature :
“Dans son rôle de chef de file de l’équipe française, Dassault Aviation a toujours soutenu les efforts de son gouvernement pour lancer un programme franco-britannique ambitieux, destiné à poser les bases de la future aviation de combat européenne.”
Concrètement, l’accord est bien résumé par un communiqué du ministère de la défense :
“Ces travaux porteront sur les architectures des systèmes, sur certaines technologies-clés et sur la définition des moyens de simulation. La France et le Royaume-Uni s’engagent conjointement à hauteur de 120M£ (145M€) sur ce programme qui durera 2 ans. Ils confirment ainsi la phase préparatoire décidée en juillet 2012 et qui a impliqué Dassault-Aviation et BAE Systems comme chefs de file du projet, Thales et Selex ES pour l’électronique embarquée et les senseurs, ainsi que Safran et Rolls-Royce pour la propulsion.”