C’est hier le 12 décembre, qu’un avion étrange a pris l’air pour la première fois. Cet avion, c’est le Scorpion, de Textron Airland. Avion léger de reconnaissance, de surveillance et d’attaque au sol, ce projet est un contre-pied à l’hyper-technologisme et aux drones. Textron tente d’imposer la vision d’un avion léger, peu cher à l’achat et très économique à l’usage.
Le Scorpion a été dévoilé au mois de septembre dernier, depuis les installations de Cessna, filiale de Textron également. C’est un biréacteur léger de 13 mètres de long et d’un peu plus de 14 mètres d’envergure. Sa masse à vide est de 5,352 tonnes, et sa masse maximum de 9,639 t. Avec 2,7 t. de carburant, et une capacité d’emport de 2800 kg, le Scorpion est propulsé par deux turboréacteurs de 1800kg de poussé chacun.
Il est prévu pour effectuer des missions de surveillance, de renseignement tactique mais aussi d’appui au sol. Sa spécificité est sa soute dans laquelle peut loger une charge utile destinée au recueil de renseignement, des munitions ou même pour
du carburant supplémentaire. Cette soute modulaire et conçue pour permettre une évolutivité maximale à la plateforme.
du carburant supplémentaire. Cette soute modulaire et conçue pour permettre une évolutivité maximale à la plateforme.
Le rejeton de Textron n’est pas une réponse à un besoin des forces armées américaines. Le constructeur l’a donc développé sur fonds propres, en utilisant au maximum des technologies et équipements existant, en prélevant par exemple des éléments d’avions déjà fabriqués par Cessna. Textron prend le pari que son avion pourra trouver une place en tant qu’avion d’appui pour les besoins de la garde nationale par exemple. Seul General Dynamics avait réussi ce pari risqué avec les drones Predator et Reaper ; mais bien d’autres programmes sont tombés dans l’oubli.
Le développement de l’avion tiens donc d’une analyse du marché, plutôt que d’une fiche programme. Un peu à l’image de ce qui se fait dans le civil. Oui mais voilà. Pour vendre un avion de d’arme à l’étranger, cela ne peut se faire sans un minimum de soutien diplomatique, et ce sera très difficile si l’armée américaine ne l’exploite pas un premier. Surtout que Textron n’est pas le seul à tenter ce coup de poker, et Iomax et son archangel est également présent.
Textron vise donc le portefeuille, c’est sa meilleure arme commerciale. Avec environ 3000$ de l’heure de vol, le scorpion sera en effet bien moins cher qu’un avion de support comme le A-10 (17 000$/h), mais avec des capacités bien plus limités, et beaucoup moins cher à utiliser qu’un F-16 ou un F-15 (respectivement 22 et 42 000$/h). Avec le vieillissement dramatique (voir cet article) de l’âge moyen de la flotte de combat américaine, et l’utilisation intensive de ses avions actuels pour des missions qui pourraient être réalisées par des avions beaucoup plus petit, le groupe Textron pense que le Scorpion est une réponse.
Courte vidéo des essais de roulage de l’appareil: