En septembre dernier, le gouvernement français annonçait,
par la voie de M. Montebourg, 34 projets destinés à réindustrialiser la France
dans à Court/moyen terme, d’ici une dizaine d’année. Parmi ces projets, plusieurs
touchent à l’aéronautique, dont celui de créer une filière de Dirigeables à
charges lourdes.
par la voie de M. Montebourg, 34 projets destinés à réindustrialiser la France
dans à Court/moyen terme, d’ici une dizaine d’année. Parmi ces projets, plusieurs
touchent à l’aéronautique, dont celui de créer une filière de Dirigeables à
charges lourdes.
La gestion de ce dossier a été confiée à son nouveau chef de
projet, M. Longère Jean Yves. Président de l’association du Pôle Pégase, un
pôle de compétitivité aéronautique situé à Aix en Provence, il est déjà animé
par l’innovation, et la mise en relation d’acteurs divers dans le but de faire
évoluer les technologies aéronautiques, les compétences des PME faisant partie
du pôle, et les centres de recherches.
projet, M. Longère Jean Yves. Président de l’association du Pôle Pégase, un
pôle de compétitivité aéronautique situé à Aix en Provence, il est déjà animé
par l’innovation, et la mise en relation d’acteurs divers dans le but de faire
évoluer les technologies aéronautiques, les compétences des PME faisant partie
du pôle, et les centres de recherches.
Les propos de M. Longère se veulent avant tout rassurant par
rapport à la motivation de l’état et de son ministre à actionner les bons
leviers, intelligemment. Des moyens sont mis à disposition, les équipes sont
petites et réactives, et le gouvernement fait tout pour faciliter les échanges
entre les différents acteurs.
rapport à la motivation de l’état et de son ministre à actionner les bons
leviers, intelligemment. Des moyens sont mis à disposition, les équipes sont
petites et réactives, et le gouvernement fait tout pour faciliter les échanges
entre les différents acteurs.
Car le chemin est compliqué, à la hauteur des enjeux. Le
projet n’est pas de simplement créer un nouvel aéronef. Il faut tout d’abord
analyser un marché qui n’existe pas encore : trouver les clients
potentiels, étudier leurs besoins. En face de ce marché, il faut établir un
cahier des charges, trouver des compromis, et les soumettre à des industriels
qui pourront alors proposer une solution technique. Mais ce n’est pas tout.
Encore faut-il trouver des opérateurs qui achèterons ces aéronefs et
proposerons des services à leurs clients. En face de tout cela, il faudra aussi
faire évoluer la législation aérienne… Vous l’aurez compris, ce projet n’est
pas simple à mener.
projet n’est pas de simplement créer un nouvel aéronef. Il faut tout d’abord
analyser un marché qui n’existe pas encore : trouver les clients
potentiels, étudier leurs besoins. En face de ce marché, il faut établir un
cahier des charges, trouver des compromis, et les soumettre à des industriels
qui pourront alors proposer une solution technique. Mais ce n’est pas tout.
Encore faut-il trouver des opérateurs qui achèterons ces aéronefs et
proposerons des services à leurs clients. En face de tout cela, il faudra aussi
faire évoluer la législation aérienne… Vous l’aurez compris, ce projet n’est
pas simple à mener.
Et pourtant. A peine annoncé, M. Longère prend les choses en
main, et renforce petit à petit son équipe. La consultation des clients
potentiels est quasiment terminée, et la réception des offres permettant de
prendre connaissance avec les industriels qui seront présélectionnés pour la
conception de l’engin sera chose faite en décembre.
main, et renforce petit à petit son équipe. La consultation des clients
potentiels est quasiment terminée, et la réception des offres permettant de
prendre connaissance avec les industriels qui seront présélectionnés pour la
conception de l’engin sera chose faite en décembre.
Dirigeable à charge lourde : de quoi parle-t-on
exactement ?
exactement ?
Oubliez désormais les projets un peu fous d’engins de
plusieurs centaines de mètres de long pouvant emporter plusieurs milliers de
tonnes qui font fantasmer les militaires américains par exemple (qui ont
abandonnés pratiquement tous leurs projets). Trop cher, peu rentable, et trop
long et complexe à étudier dans les temps impartis.
plusieurs centaines de mètres de long pouvant emporter plusieurs milliers de
tonnes qui font fantasmer les militaires américains par exemple (qui ont
abandonnés pratiquement tous leurs projets). Trop cher, peu rentable, et trop
long et complexe à étudier dans les temps impartis.
M. Montebourg veut des résultats concrets, rapides ET
rentables. Inutile donc de se lancer dans un projet titanesque et risqué, à
l’image de ce que fut le fabuleux Concorde. Il faut donc aborder le sujet avec
plus d’humilité. Plusieurs options s’offrent aux concepteurs. Le plus probable
serait de créer une famille d’engins, avec des capacités de levage d’une tonne,
puis dix tonnes et enfin cinquante. Une éventualité est laissée pour une
capacité de transport à partir de deux cents tonnes.
rentables. Inutile donc de se lancer dans un projet titanesque et risqué, à
l’image de ce que fut le fabuleux Concorde. Il faut donc aborder le sujet avec
plus d’humilité. Plusieurs options s’offrent aux concepteurs. Le plus probable
serait de créer une famille d’engins, avec des capacités de levage d’une tonne,
puis dix tonnes et enfin cinquante. Une éventualité est laissée pour une
capacité de transport à partir de deux cents tonnes.
Le dirigeable se destine tout particulièrement à destination
des clients qui ont besoins de transporter des charges lourdes et/ou
volumineuse, qu’ils soient à destination de lieux difficilement accessibles, ou
pour le transport de matériels industriels spécifiques et hors normes.
des clients qui ont besoins de transporter des charges lourdes et/ou
volumineuse, qu’ils soient à destination de lieux difficilement accessibles, ou
pour le transport de matériels industriels spécifiques et hors normes.
L’engin viendra concurrencer les moyens de transports que
nous connaissons aujourd’hui, que ce soit le transport routier, maritime ou
même aérien.
nous connaissons aujourd’hui, que ce soit le transport routier, maritime ou
même aérien.
De l’autre côté de l’Atlantique, les choses bougent aussi, avec le projet Pelican de l’entreprise Aeros. Objectif visé, 66 Tonnes pour une première version, puis 250 tonnes dans un proche avenir.
Car tous les moyens de transports que nous connaissons
possèdent tous leurs propres avantages, mais aussi leurs limitations. En ce qui
concerne les transports routiers, ils ne peuvent transporter quelque chose de
plus volumineux que ce dont la route qu’il traverse puisse accepter. On a
atteint une limite récemment avec le transport des éléments de l’Airbus A-380,
dont l’étude du trajet n’a pas été des plus simples. Chaque convoi met
plusieurs jours à rejoindre sa destination, il nécessite un personnel
important, ainsi qu’une escorte et surtout, ne peut rouler que de nuit. Bien qu’assujetti
aux conditions météorologiques, un dirigeable charge lourde pourrait se charger
du transport en ligne droite, avec beaucoup moins de personnel, pendant moins
longtemps, et donc pour potentiellement, pour beaucoup moins cher.
possèdent tous leurs propres avantages, mais aussi leurs limitations. En ce qui
concerne les transports routiers, ils ne peuvent transporter quelque chose de
plus volumineux que ce dont la route qu’il traverse puisse accepter. On a
atteint une limite récemment avec le transport des éléments de l’Airbus A-380,
dont l’étude du trajet n’a pas été des plus simples. Chaque convoi met
plusieurs jours à rejoindre sa destination, il nécessite un personnel
important, ainsi qu’une escorte et surtout, ne peut rouler que de nuit. Bien qu’assujetti
aux conditions météorologiques, un dirigeable charge lourde pourrait se charger
du transport en ligne droite, avec beaucoup moins de personnel, pendant moins
longtemps, et donc pour potentiellement, pour beaucoup moins cher.
Comment trouver une image plus parlante de la limite à la démesure de l’A380, et aux contraintes qu’il impose au transport routier ? (photo: P.E. Langenfeld)
Bien que le réseau routier soit dense, il peut arriver que
le transport de certains colis spéciaux doive arriver à une destination non
accessible. En altitude, ou tout simplement dans une zone non habitée. Dans ce
cas, l’hélicoptère est très souvent utilisé. Mais il possède un inconvénient
majeur, la limitation de charge utile. Peu d’hélicoptères en Europe peuvent
transporter des charges dépassant les 5 tonnes. L’énorme Mi-26 russe peu
soulever une charge allant jusqu’à 20 tonnes, mais à un coût réellement
rédhibitoire pour tout opérateur situé en Europe de l’ouest.
le transport de certains colis spéciaux doive arriver à une destination non
accessible. En altitude, ou tout simplement dans une zone non habitée. Dans ce
cas, l’hélicoptère est très souvent utilisé. Mais il possède un inconvénient
majeur, la limitation de charge utile. Peu d’hélicoptères en Europe peuvent
transporter des charges dépassant les 5 tonnes. L’énorme Mi-26 russe peu
soulever une charge allant jusqu’à 20 tonnes, mais à un coût réellement
rédhibitoire pour tout opérateur situé en Europe de l’ouest.
Les russes offrent les moyens de transport les plus lourds à l’heure actuelle. Et ce n’est pas l’énorme Mi-26 qui nous fera dire le contraire.
Pour transporter des charges plus volumineuses et plus
rapidement, comme des voitures de train par exemple, sont aussi utilisés des
avions de fret. Pour cela, l’Antonov An-124, un des plus gros avions du monde
est très adapté, en pouvant transporter 120 tonnes de marchandises sur 5000 km.
Et son grand frère, l’unique An-225 en service, peut engloutir jusqu’à 250
tonnes ! Mais l’utilisation de ces avions nécessite l’accès à des
infrastructures aéroportuaires relativement importantes, et de pouvoir
transporter un élément depuis sa zone de départ jusqu’à l’aéroport, et de l’aéroport
jusqu’à sa destination finale.
rapidement, comme des voitures de train par exemple, sont aussi utilisés des
avions de fret. Pour cela, l’Antonov An-124, un des plus gros avions du monde
est très adapté, en pouvant transporter 120 tonnes de marchandises sur 5000 km.
Et son grand frère, l’unique An-225 en service, peut engloutir jusqu’à 250
tonnes ! Mais l’utilisation de ces avions nécessite l’accès à des
infrastructures aéroportuaires relativement importantes, et de pouvoir
transporter un élément depuis sa zone de départ jusqu’à l’aéroport, et de l’aéroport
jusqu’à sa destination finale.
L’Antonov AN-124 (ici en photo) et l’unique An-225 en service sont régulièrement affrétés dans le monde entier pour transporter des charges hors norme, mais également par différentes armées, comme en France.
Le transport maritime quant à lui et pour terminer, ne
connais pas de limitation en terme de volume et de masse, mais est encore plus
limité par l’emploi de voies navigables et d’infrastructures adaptées à
destination. Et le colis transporté sera limité aux modes de transport pouvant
l’emmener à destination.
connais pas de limitation en terme de volume et de masse, mais est encore plus
limité par l’emploi de voies navigables et d’infrastructures adaptées à
destination. Et le colis transporté sera limité aux modes de transport pouvant
l’emmener à destination.
Le dirigeable charge lourdes peut à lui tout seul gommer l’ensemble
de ces défauts, et pourrait proposer un service complémentaire et même
concurrentiel à certains modes de transports déjà exploités.
de ces défauts, et pourrait proposer un service complémentaire et même
concurrentiel à certains modes de transports déjà exploités.
Il pourrait même créer un nouveau marché. Jusqu’à présent,
les concepteurs industriels limitent en effet leur production à la limite des
possibilités que leur offre les moyens de transport mis à leur disposition. En
repoussant les limites en masse et en volume, le dirigeable charge lourde
pourrait même apporter une modification au paysage industriel que nous ne
soupçonnons même pas encore.
les concepteurs industriels limitent en effet leur production à la limite des
possibilités que leur offre les moyens de transport mis à leur disposition. En
repoussant les limites en masse et en volume, le dirigeable charge lourde
pourrait même apporter une modification au paysage industriel que nous ne
soupçonnons même pas encore.