C’est cette nuit que Dassault Aviation a dévoilé au salon mondial de l’aviation d’affaire à Las Vegas, son tout nouvel avion d’affaire. L’avion doit effectuer son premier vol au premier trimestre 2014 et être certifié courant 2016 pour une livraison en 2017.
Vous vous posez peut être la question de savoir pourquoi Dassault Aviation, avionneur français, fait une présentation aux USA? Tout simplement car ce pays est Le client historique de l’avionneur. Le premier Jet d’affaire, dénommé mystère au début des années soixante, est découvert par le célèbre aviateur Charles Lindberg qui recherche alors pour sa compagnie un petit jet d’affaire pour un segment de marché encore inexploité. Il le trouvera en France, et la Pan Am sera le premier gros client de Dassault Aviation. Pour mieux s’implanter sur le marché local, le nom sera changé en Falcon, beaucoup plus identifiable et plus facilement prononçable par les clients américains.
Dans cet article, je vous ferais découvrir en image le nouvel appareil de la gamme Falcon. Pour plus de détails, vous trouverez à la fin de ce texte des liens vers des articles de mes confrères afin que rien ne vous échappe sur ce nouvel avion.
C’est après un rapide rappel de la success story de la gamme Falcon, qui vient de fêter ses 50 ans, et avoir remercié son prédécesseur Charles Edslstenne (sous la gouvernance duquel le programme SMS a été lancé) qu’Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation a commencé sa conférence de presse.
C’est ainsi que M. Trappier introduit le nouveau bébé de Dassault, en annonçant qu’il sera un véritable “Game changers”, un avion qui changera la donne sur le marché des jet d’affaire.
De ses propres mots, le Falcon SMS devient alors officiellement le Falcon 5X. Entièrement nouveau, ultra économique, un avion à réaction de dernière technologie doté d’une cabine large.
Effectivement, niveau cabine, les clients se verront proposé le plus large volume disponible sur un avion d’affaire, avec des dimensions en hauteur et en largeur un cran au dessus du plus gros jet d’affaire actuellement disponible, le Gulfstream G650. Mais étrangement, Dassault a fait un gros pari en ne plaçant pas son nouvel avion en concurrent direct du poulain de Bombardier, jet d’affaire à très long rayon d’action, dont le challenger restera plutôt le 7X.
Le Falcon 5X, bien que doté de la plus grande cabine de toute la gamme de Dassault Aviation, n’en sera pas néanmoins le plus grand des appareils, la palme restant au 7X.
L’avionneur marque aussi un changement remarqué niveau motorisation, en prenant le soin de sélectionner un motoriste français, la SNECMA, en profitant de sa nouvelle gamme de moteurs pour jets d’affaire, le Silvercrest. C’est d’ailleurs en parti sur ce moteur, et son aérodynamique avancée que Dassault Aviation compte bien prendre l’avantage en terme d’économie de carburant par rapport à la concurrence. Voici donc, pour une même
quantité de carburant emporté, l’autonomie du Falcon 5X par rapport à certains de ses contemporains.
Autre grande nouveauté qui devrait charmer ses futurs utilisateurs, la présence d’un hublot au sommet de l’appareil, situé au niveau de la porte d’accès. Donnant une nouvelle note de luminosité à la cabine, et un petit plus non négligeable pour déclencher le coup de cœur de ses clients, coup de cœur à 45 millions de dollars.
Une cabine grand luxe, et dotée surtout de tous les raffinements des dernières technologies permettant à ses passagers de pouvoir continuer à travailler pendant leur vol. Car un avion d’affaire, c’est surtout un bureau volant, qui possède deux énormes avantages par rapport aux lignes classiques. Premièrement, un utilisateur de jet privé peut se permettre le choix de terrains non desservis par les lignes aériennes conventionnelles, mais en plus, tout est fait pour rentabiliser le temps du voyage, permettant aux passagers d’organiser des réunions de travail, difficile dans un 747, même en business, où il est difficile de garder un semblant de confidentialité.
Découverte il y a quelques années déjà, le concept du cockpit EASY prends ici un nouveau tournant, avec des améliorations plus poussées, comme un affichage tête haute capable de synthétiser au pilote son environnement externe, lui permettant d’opérer même par visibilité nulle.
N’oubliant très certainement pas qu’une grosse partie de ses futurs clients seront asiatiques, Dassault Aviation présente la portée de son futur avion, depuis un décollage de la capitale chinoise. Nous remarquons qu’une partie des états unis et surtout la quasi intégralité de l’Europe est accessible depuis Pékin.
Grâce aux outils avancés de PLM développé par Dassault Système, dont le fameux CATIA, l’ensemble de la conception de l’avion a été réalisé à partir d’une maquette numérique;
De la conception de la moindre petite pièce, jusqu’à l’étude des fluides, la maintenance en passant par le câblage complet de l’appareil, tout est entièrement simulé, à un point tel que la production en série commence sans même la mise au point d’un prototype. Challenge déjà réussi lors de la conception du Falcon 7X. Ci-dessus, un soin extrème a été apporté aux ailes et aux surfaces de contrôle afin de permettre au Falcon 5X de pouvoir voler non seulement rapidement avec une vitesse de croisière rapide de Mach 0.9, mais aussi de posséder une vitesse d’approche extrêmement basse, à 105 nœuds, ce qui le rapproche des vitesses habituellement pratiqués par les avions à turbo-propulseur.
Ci-dessus et ci-dessous, des simulations faites dans le centre de réalité virtuelle au siège de Dassault, à Saint Cloud. Il permet à ses concepteurs de pouvoir se projeter dans un avion qui n’existe que virtuellement, et d’éviter d’avoir à construire et modifier de nombreuses maquettes. Un haut lieu de technologie que je rêverai de visiter, et qui vaudrait à lui seul un reportage complet (voilà. Le message est envoyé…)
Poussée à son extrême, la réalité virtuelle permet aussi de simuler l’ensemble des opérations de maintenance, et par là même de s’assurer, pour vulgariser, qu’aucun écrou ne sera inaccessible à l’outil du technicien.
Dors et déjà, l’industrialisation de l’avion est bien avancée. En témoigne (ci-dessus) ce cockpit qui doit servir aux essais de collision aviaire, ainsi que (ci-dessous) la partie supérieure de l’aile en cours de fabrication.
Bien que Dassault Aviation soit le maître d’oeuvre et le principal concepteur de l’avion, un véritable patchwork industriel est ici aussi de la partie, permettant de partager les coûts et risques du projet entre les partenaires français et internationaux.
Si vous désirez en savoir plus, je vous conseille de lire les articles de mes confrères journalistes spécialisés, sur les sites d’
Aerobuzz, de
journal-aviation, et du blog
Avia News. Ainsi, vous saurez tout sur tout du tout nouveau Falcon 5X.