Incroyable lecture qui m’est presque tombée dessus, alors
que, cherchant à me protéger des gouttes, je me faufile dans chaque tente et
que par hasard, je vois cette affiche de ce livre « la guerre vue du ciel ».
La critique que j’en ai vue était bonne et j’ai demandé si il était en vente « oui,
bien sûr, et l’auteur vous fais une dédicace dans la tente ». Parfait. J’échange
quelques mots avec une personne très accessible, que je croyais être un simple
pilote. Quelques heures plus tard, ne trouvant pas le sommeil, je me décide à
parcourir les premières pages de ce livre pour en prendre la température…
Erreur ! Me voilà parti au-dessus de l’Afghanistan, dans un Mirage 2000D
durant une mission d’appui au sol qui aura eu raison de quelques insurgés, et
de beaucoup de mes heures de sommeil !
que, cherchant à me protéger des gouttes, je me faufile dans chaque tente et
que par hasard, je vois cette affiche de ce livre « la guerre vue du ciel ».
La critique que j’en ai vue était bonne et j’ai demandé si il était en vente « oui,
bien sûr, et l’auteur vous fais une dédicace dans la tente ». Parfait. J’échange
quelques mots avec une personne très accessible, que je croyais être un simple
pilote. Quelques heures plus tard, ne trouvant pas le sommeil, je me décide à
parcourir les premières pages de ce livre pour en prendre la température…
Erreur ! Me voilà parti au-dessus de l’Afghanistan, dans un Mirage 2000D
durant une mission d’appui au sol qui aura eu raison de quelques insurgés, et
de beaucoup de mes heures de sommeil !
Soyons clair tout de suite, ce livre est une perle.
Le Commandant march Scheffler, dont l’indicatif est Claudia
(pas vraiment besoin d’expliquer pourquoi) signe ici un livre qui est devenu
pour moi un incontournable, une bible du récit de la guerre aérienne moderne et
ce, en seulement quelques pages.
(pas vraiment besoin d’expliquer pourquoi) signe ici un livre qui est devenu
pour moi un incontournable, une bible du récit de la guerre aérienne moderne et
ce, en seulement quelques pages.
Avant la traditionnelle note de l’auteur, une phrase courte
dédicace le livre à trois disparus, que je devine déjà qu’ils sont pilotes,
Bouba étant le premier pilote décédé aux commandes d’un Rafale, je ne pouvais l’oublier.
Les décés interviendront dans le récit témoignant de la vie opérationnelle de l’auteur, sonne comme des rappels à l’ordre; sous les drapeaux, et surtout dans l’aviation
de combat, rien n’est acquis, et le tragique frappe les vies sans prévenir. Cet
émouvant témoignage de 460 pages de la vie d’un pilote, trouve mal l’écho d’un
titre somme toute très réducteur. Le récit contient beaucoup plus que ce que l’on
pourrait s’imaginer de premier abord.
dédicace le livre à trois disparus, que je devine déjà qu’ils sont pilotes,
Bouba étant le premier pilote décédé aux commandes d’un Rafale, je ne pouvais l’oublier.
Les décés interviendront dans le récit témoignant de la vie opérationnelle de l’auteur, sonne comme des rappels à l’ordre; sous les drapeaux, et surtout dans l’aviation
de combat, rien n’est acquis, et le tragique frappe les vies sans prévenir. Cet
émouvant témoignage de 460 pages de la vie d’un pilote, trouve mal l’écho d’un
titre somme toute très réducteur. Le récit contient beaucoup plus que ce que l’on
pourrait s’imaginer de premier abord.
Dans ce livre qui se veut aussi bien à destination des néophytes
que des passionnés que vous êtes, l’auteur à eu la bonne idée d’utiliser
beaucoup d’abréviations usitées dans le milieu pour ne pas dénaturer le texte,
adossé à un glossaire, permettant au lecteur de s’immerger encore plus profondément dans le contexte. J’ai quand
même fais le test de donner le premier chapitre à lire à mon paternel, et je l’ai
souvent vu jongler entre le glossaire et le récit. Ça n’a pas fait mouche, il a
rapidement perdu le fil. Le néophyte devra donc s’accrocher, et tant mieux pour
le passionné que je suis qui n’aura pas besoin de trop insister pour récupérer
son dû.
que des passionnés que vous êtes, l’auteur à eu la bonne idée d’utiliser
beaucoup d’abréviations usitées dans le milieu pour ne pas dénaturer le texte,
adossé à un glossaire, permettant au lecteur de s’immerger encore plus profondément dans le contexte. J’ai quand
même fais le test de donner le premier chapitre à lire à mon paternel, et je l’ai
souvent vu jongler entre le glossaire et le récit. Ça n’a pas fait mouche, il a
rapidement perdu le fil. Le néophyte devra donc s’accrocher, et tant mieux pour
le passionné que je suis qui n’aura pas besoin de trop insister pour récupérer
son dû.
Le premier chapitre, bourré d’action nous verse donc
directement au milieu de la fournaise afghane n’est en fait qu’un prélude au
reste. Dès le second chapitre, retour en 1998 lorsque, présent à Cazaux, le
tout jeune pilote apprends son affectation ; ce sera Nancy, l’antre des Mirage
2000D, d’Aldo, et des bizutages en série inévitables, passage obligé des traditions des unités de l’armée de l’air.
directement au milieu de la fournaise afghane n’est en fait qu’un prélude au
reste. Dès le second chapitre, retour en 1998 lorsque, présent à Cazaux, le
tout jeune pilote apprends son affectation ; ce sera Nancy, l’antre des Mirage
2000D, d’Aldo, et des bizutages en série inévitables, passage obligé des traditions des unités de l’armée de l’air.
Nous apprendrons beaucoup de l’expérience racontée de
Claudia de ses débuts de jeune pilote, entre ses problèmes avec sa hiérarchie,
une acceptation de sa personne qu’il faut arracher aux forceps pour gagner l’estime
de ses pairs ; puis viendrons les choix difficiles pour son avancement de
carrière, les difficultés d’un l’apprentissage où l’erreur n’est que très peu
tolérée, et sanctionnée d’une éjection qui peut intervenir à tout moment (au propre comme au figuré). Les
difficultés de son engagement le suivront jusque dans sa vie sentimentale. Tout
cela, vous pourrez me dire que vous le saviez déjà. Pilote n’est pas un métier
facile, d’autant plus lorsque l’on réalise son rêve sous les drapeaux. Vous saviez
très certainement aussi qu’un ravitaillement en vol c’est difficile, prendre 9G
est éprouvant, jongler avec les règles d’engagement durant une mission de
combat est compliqué, et que la gestion d’une mission dans son ensemble est extrêmement
stressant. Pour ne rien vous cacher, moi aussi je le savais. Mais ce livre nous
permets de rentrer dans une nouvelle dimension, à nous qui n’avons jamais
pénétré dans un cockpit d’avion de combat en pleine mission. Après cette
lecture d’une incroyable précision, vous pourrez presque dire « j’y étais ».
Claudia de ses débuts de jeune pilote, entre ses problèmes avec sa hiérarchie,
une acceptation de sa personne qu’il faut arracher aux forceps pour gagner l’estime
de ses pairs ; puis viendrons les choix difficiles pour son avancement de
carrière, les difficultés d’un l’apprentissage où l’erreur n’est que très peu
tolérée, et sanctionnée d’une éjection qui peut intervenir à tout moment (au propre comme au figuré). Les
difficultés de son engagement le suivront jusque dans sa vie sentimentale. Tout
cela, vous pourrez me dire que vous le saviez déjà. Pilote n’est pas un métier
facile, d’autant plus lorsque l’on réalise son rêve sous les drapeaux. Vous saviez
très certainement aussi qu’un ravitaillement en vol c’est difficile, prendre 9G
est éprouvant, jongler avec les règles d’engagement durant une mission de
combat est compliqué, et que la gestion d’une mission dans son ensemble est extrêmement
stressant. Pour ne rien vous cacher, moi aussi je le savais. Mais ce livre nous
permets de rentrer dans une nouvelle dimension, à nous qui n’avons jamais
pénétré dans un cockpit d’avion de combat en pleine mission. Après cette
lecture d’une incroyable précision, vous pourrez presque dire « j’y étais ».
Je vous livre ici un extrait pour que vous puissiez avoir un aperçu de ce
qui vous attend. L’auteur, jeune pilote, est à Orange pour sa transformation
sur Mirage 2000. Nous sommes en 1999, et « Claudia » est aux
commandes pour la première fois, avec son instructeur en place arrière.
qui vous attend. L’auteur, jeune pilote, est à Orange pour sa transformation
sur Mirage 2000. Nous sommes en 1999, et « Claudia » est aux
commandes pour la première fois, avec son instructeur en place arrière.
« -On s’entend, Claudia ?
-Cinq, mon capitaine.
-Bon, tu me dis tout ce que tu fais. Pas de précipitation, je
préfère que tu ailles lentement sans rien oublier.
préfère que tu ailles lentement sans rien oublier.
-Reçu.
Je m’active en place avant. J’effectue mon tour cabine en
récitant mes actions. En dépit des nombreuses séances au simulateur et du test
des yeux bandés, le stress rend mes gestes hésitants. Si je rate la mise en
route, je fusille un réacteur. Je m’assure que Vamos est réceptif :
récitant mes actions. En dépit des nombreuses séances au simulateur et du test
des yeux bandés, le stress rend mes gestes hésitants. Si je rate la mise en
route, je fusille un réacteur. Je m’assure que Vamos est réceptif :
-Vous êtes près mon capitaine ?
-Vas-y !
Je préviens mon pistard d’une rotation de l’index. Il s’assure
que les alentours sont dégagés avant de lever le pouce. Je commence la
récitation qui précède le démarrage.
que les alentours sont dégagés avant de lever le pouce. Je commence la
récitation qui précède le démarrage.
-Le frein de parc est tiré, le cassette est mise, le tableau
d’alarmes est éteint sauf le voyant d’huile sur la barre moteur, la batterie
est branchée, la manette des gaz sur stop, le secours carb est rabattu, les
centrales sont alignées…
d’alarmes est éteint sauf le voyant d’huile sur la barre moteur, la batterie
est branchée, la manette des gaz sur stop, le secours carb est rabattu, les
centrales sont alignées…
La main droite sur le puits de démarrage, la gauche sur la
manette des gaz :
manette des gaz :
-La bougie droite sélectionnée, le coupe-feu est ouvert, les
pompes carburant sur marche, les voyants éteints, TOP Chrono !
pompes carburant sur marche, les voyants éteints, TOP Chrono !
EN même temps que je lance mon chronomètre, j’appuie sur le
bouton du démarreur. J’entends presque immédiatement la stridulation aiguë du
microturbo qui amorce la rotation du réacteur. Un léger choc me confirme que le
M53 s’enclenche. Le cadran du régime moteur, gradué en pourcentage de
puissance, s’anime. 10% : je crante ma manette des gaz sur ralenti. Le débitmètre
s’affole. Le kérosène irrigue la chambre de combustion et s’enflamme au contact
des bougies. Les vibrations se font de plus en plus pressantes. Je surveille l’enroulement
du moteur et les paramètres, prêt à interrompre en cas de surchauffe ou d’anomalie.
L’indicateur de température en sortie de turbine augmente. Le sifflement
strident se transforme en grognement sourd. Le réacteur s’éveille, le Mirage
prend vie.»
bouton du démarreur. J’entends presque immédiatement la stridulation aiguë du
microturbo qui amorce la rotation du réacteur. Un léger choc me confirme que le
M53 s’enclenche. Le cadran du régime moteur, gradué en pourcentage de
puissance, s’anime. 10% : je crante ma manette des gaz sur ralenti. Le débitmètre
s’affole. Le kérosène irrigue la chambre de combustion et s’enflamme au contact
des bougies. Les vibrations se font de plus en plus pressantes. Je surveille l’enroulement
du moteur et les paramètres, prêt à interrompre en cas de surchauffe ou d’anomalie.
L’indicateur de température en sortie de turbine augmente. Le sifflement
strident se transforme en grognement sourd. Le réacteur s’éveille, le Mirage
prend vie.»
La narration continue durant encore une page pour terminer
la séquence démarrage, puis vient le roulage et le premier décollage. S’enchaînerons
au fil des pages les différentes qualifications à acquérir, puis les premières
missions de combat, partagées entre les théâtres afghan, congolais, libyen, ou
même Red Flag… On comprend mieux l’extrême complexité des missions de combat, l’intégration
des pilotes dans un environnement ou l’ennemi n’est pas seulement dans les
rangs de l’armée d’en face, mais aussi dans une faute de compréhension, d’inattention,
ou les soubresauts de la météo qui rendent les ravitaillements en vol, manœuvres
déjà difficiles en conditions normales, se révèlent être une jonglerie
incroyable au milieu des orages, surtout lorsque la réussite de l’acte est
obligatoire, sous peine d’une éjection pour cause de panne sèche. Au-dessus de l’immense continent
africain, où les terrains de déroutement ne sont pas forcément légion.
la séquence démarrage, puis vient le roulage et le premier décollage. S’enchaînerons
au fil des pages les différentes qualifications à acquérir, puis les premières
missions de combat, partagées entre les théâtres afghan, congolais, libyen, ou
même Red Flag… On comprend mieux l’extrême complexité des missions de combat, l’intégration
des pilotes dans un environnement ou l’ennemi n’est pas seulement dans les
rangs de l’armée d’en face, mais aussi dans une faute de compréhension, d’inattention,
ou les soubresauts de la météo qui rendent les ravitaillements en vol, manœuvres
déjà difficiles en conditions normales, se révèlent être une jonglerie
incroyable au milieu des orages, surtout lorsque la réussite de l’acte est
obligatoire, sous peine d’une éjection pour cause de panne sèche. Au-dessus de l’immense continent
africain, où les terrains de déroutement ne sont pas forcément légion.
J’espère que ces quelques lignes vous aurons convaincus,
cher lecteur, qu’on ne peut passer à côté de cet ouvrage.
cher lecteur, qu’on ne peut passer à côté de cet ouvrage.
La guerre vue du ciel, un livre de Marc Sheffler en
collaboration avec Fréderic Lert. Des éditions Nimrod. Prix : 23€.
collaboration avec Fréderic Lert. Des éditions Nimrod. Prix : 23€.
Vous pouvez vous procurer ce livre sur le site de la Fnac avec une petite réduction, en cliquant sur ce lien.
Bonne lecture !
3 Comments
Anonyme
Merci !
Anonyme
C est malin maintenant je vais courrir partout pour l acheter 🙂
Anonyme
Excellente lecture, lu en une petite semaine. Etant un éternel amoureux des Mirages, ce fut une découverte de la version 2000D en opération. Je vais me fendre des deux autres lectures conseillées ici : Apache et Cauchemar en Afghanistan.
Merci pour votre site que j'ai croisé par hasard, très intéressant. Ajouté dans mes lectures RSS journalières !