En Inde, les négociations exclusives qui ont lieues entre le
GIE Rafale et le gouvernement Indien traînent en longueur. Cela n’est pas une exception,
et ça confirme la règle. Sauf que les échos de ces derniers jours se font plus pressants
concernant un point précis. La responsabilité engagée de Dassault sur les Rafale
qui seront assemblés en Inde. Ce que Dassault refuserait. Pourquoi du
conditionnel ? Parce que comme d’habitude, Dassault aviation reste extrêmement
discret sur les négociations.
Le processus de sélection, du contrat MMRCA, a débuté en
2001. Depuis, le processus de sélection a traîné en longueur. Mais les évaluations
techniques sont considérées par beaucoup comme les plus complètes effectuées
dans l’ensemble des compétitions internationales actuellement en cours. Après avoir sélectionné les deux finalistes,
qui se sont affrontés sur la question du coût d’acquisition et de possession,
ainsi que du transfert de technologie, le Rafale est finalement annoncé
vainqueur à la fin du mois de janvier 2012. Depuis, les négociations ont
commencés ayant pour but la signature du contrat qui verra les 18 premiers
avions fabriqués en France, le temps que la production d’une grande partie de l’avion
se mette en place en Inde.
2001. Depuis, le processus de sélection a traîné en longueur. Mais les évaluations
techniques sont considérées par beaucoup comme les plus complètes effectuées
dans l’ensemble des compétitions internationales actuellement en cours. Après avoir sélectionné les deux finalistes,
qui se sont affrontés sur la question du coût d’acquisition et de possession,
ainsi que du transfert de technologie, le Rafale est finalement annoncé
vainqueur à la fin du mois de janvier 2012. Depuis, les négociations ont
commencés ayant pour but la signature du contrat qui verra les 18 premiers
avions fabriqués en France, le temps que la production d’une grande partie de l’avion
se mette en place en Inde.
Rafale Air, Par Fox3Shot.
Le GIE Rafale doit donc trouver des partenaires, et investir
afin de préparer l’industrialisation de l’avion avec des entreprises locales ou
des joint-ventures spécialement créées pour l’occasion. Mais Dassault Aviation
n’a pas le choix concernant son partenaire principal, l’entreprise publique
HAL. C’est elle qui assemblera l’avion. C’est aussi cette même entreprise,
source de nombreux retard sur le programme Su-30 MKI lié entre autre à des
problèmes d’assemblage, qui avait déjà retardé de plusieurs mois les
négociations. Déjà, en aout 2012, je publiais une actualité concernant ces
retards (vous pouvez le consulter en cliquant sur ce lien).
afin de préparer l’industrialisation de l’avion avec des entreprises locales ou
des joint-ventures spécialement créées pour l’occasion. Mais Dassault Aviation
n’a pas le choix concernant son partenaire principal, l’entreprise publique
HAL. C’est elle qui assemblera l’avion. C’est aussi cette même entreprise,
source de nombreux retard sur le programme Su-30 MKI lié entre autre à des
problèmes d’assemblage, qui avait déjà retardé de plusieurs mois les
négociations. Déjà, en aout 2012, je publiais une actualité concernant ces
retards (vous pouvez le consulter en cliquant sur ce lien).
On peut donc comprendre le peu d’empressement du concepteur
du Rafale à assumer la responsabilité d’un avion qui ne sera pas construit
selon ses propres critères. Le risque est en effet élevé.
du Rafale à assumer la responsabilité d’un avion qui ne sera pas construit
selon ses propres critères. Le risque est en effet élevé.
Cependant, n’oublions pas qu’il s’agit là de négociations,
et que nous parlons là de plusieurs milliards d’euros, et qu’il est normal que chaque
protagoniste défende ses propres intérêts avec ardeur. Et je rajouterai
qu’il est naturellement préférable que les négociateurs prennent leur temps dans le respect mutuel de l’autre, plutôt que d’arriver à des accords qui ne
seront tenables ni pour l’un, ni pour l’autre. Il en va là de la pérennité du
contrat d’une part, et ne l’oublions pas, tous les pays intéressés par le
Rafale ont les yeux tournés vers ce qui se passe en Inde.
et que nous parlons là de plusieurs milliards d’euros, et qu’il est normal que chaque
protagoniste défende ses propres intérêts avec ardeur. Et je rajouterai
qu’il est naturellement préférable que les négociateurs prennent leur temps dans le respect mutuel de l’autre, plutôt que d’arriver à des accords qui ne
seront tenables ni pour l’un, ni pour l’autre. Il en va là de la pérennité du
contrat d’une part, et ne l’oublions pas, tous les pays intéressés par le
Rafale ont les yeux tournés vers ce qui se passe en Inde.
Rendez-vous dans les mois qui suivent.
4 Comments
Anonyme
Effectivement dur dur les négociation !! en ce qui concerne le Soukhoi T-50 Russe. Selon Mikhaïl Pogosian, directeur général de Soukhoï, le T-50 pourrait viser un marché ambitieux de 1 000 avions (dont 550 pour l'export seul). La Fédération de Russie pourrait acquérir 200 monoplaces. L'Inde, quant à elle, qui est devenue partenaire à part entière du programme depuis 2008, a réduit ses prévisions de commandes de 214 à 144 biplaces (sous la désignation de FGFA : Fifth Generation Fighter Aircraft) destiné à la Force aérienne indienne et peut-être avec la possibilité de les faire construire sous licence par HAL. Pour l'heure, il faudra attendre au moins 2020 avant sa mise en service et sa commercialisation à l'export12. L'Algérie pourrait aussi être un client potentiel
Anonyme
Bonjour, j'aimerai poser une question de néophyte : est-ce une façon de faire usuelle dans le monde de l'industrie aéronautique militaire de construire dans le pays acquéreur des usines destinées à élaborer les avions achetés ?
C'est sans doute naïf comme vision, mais dans ce cas le pays acquéreur ne se trouve-t-il pas doté de compétences technologiques lui permettant par la suite de devenir lui même fabricant ou bien de revendre des secrets militaires ?
Je vous remercie par avance pour votre réponse et souhaite bon vol à votre blog !
Laurent
Bruno
C'est une question éminemment complexe, mais je vais tenter d'imager au plus simple.
Quand vous achetez un meuble, vous payez pour les études de conception de ce meuble, la matière première, et la main d'oeuvre, dont l'assemblage.
Maintenant, si vous l'achetez en Kit, vous pourrez l'assembler vous même. Vous gagnerez sur le prix d'achat, mais passerez du temps à le monter. L'avantage sera aussi de mieux maîtriser un processus "industriel", surtout si vous en avez plusieurs à monter et que vous comptez y apporter des modifications ultérieures.
Si vous l'achetez sur plan, il faudra que vous construisiez chacune des pièces vous-même, avant de l'assembler. Bravo, vous savez maintenant construire un meuble entièrement. Par contre, il y aura des pièces maîtresses que vous ne saurez pas forcément fabriquer. Comme toute la visserie par exemple.
Maintenant, imaginez que vous sachiez construire votre meuble de A à Z, et que vous comptiez concurrencer celui qui vous a vendu les plans, en vendant des meubles à sa place. Et bien celui qui vous a fait les plans, pendant que vous travaillez à maîtriser tout un processus de fabrication, votre fournisseur a déjà un train d'avance, et prépare la nouvelle collection de meuble. Au mieux vous aurez un train de retard.
Et pendant ce temps là, vous n'aurez pas appris à concevoir un meuble vous-même. Au mieux seriez vous capable d'en construire un et de l'améliorer.
Pour répondre à votre première question, oui c'est une façon de faire courante.
Economique tout d'abord:
Un pays qui achète pour plusieurs milliards à un autre pays, affaibli sa balance commerciale. Le fait de transférer des heures de travail dans ses propres usines contribuent à alimenter sa propre économie.
technologique ensuite:
un pays qui n'a pas les capacités de fabriquer un chasseur les acquiert. Cela a un coût, mais c'est plus rapide et moins cher que de tout faire nationalement. Surtout si derrière il n'y a pas de débouchés commerciaux possibles.
Stratégiquement enfin:
Il y a certaines technologies qui s'achètent au prix d'or. Et qui permettra, in-fine au pays acquéreur de rattraper son retard sur des technologies clés.
Anonyme
Bonjour et merci beaucoup pour votre réponse très intéressante et très claire.
L.