C’est une grosse déferlante qui passe par le Canada. Celle d’un rapport tellement accablant sur le programme d’acquisition du F-35 par le gouvernement canadien, que celui-ci serait dans l’obligation de se retirer du projet.
Après le rapport du vérificateur général Michael Ferguson rendu plus tôt cette année (en avril) où le coût réel du programme devait être passé au peigne fin, il ressortait que des 15 milliards de dollars prévus au départ, il fallait en rajouter 10 milliards supplémentaires.
Cela n’était pas simplement dû à l’explosion des coûts du programme en lui-même, mais aussi à une manipulation plus que douteuse des chiffres.
Ainsi, le coût total du programme doit intégrer l’acquisition, la maintenance, mais aussi la formation et l’utilisation des avions durant leur durée de vie. Et c’est en calculant les coûts sur une durée de vie de 20 ans (soit bien moins que la durée de vie des avions qu’ils remplacent), en omettant d’inclure les moteurs dans la facture par exemple, que le gouvernement conservateur et son porte drapeau dans cette affaire, le ministre de la défense Peter MacKay, ont réussis à minimiser le coût réel de ce programme.
Malgré cette mauvaise nouvelle, le cabinet international d’audit KPMG qui avait été sélectionné à la fin de l’été pour évaluer précisément le coût du programme, a rendu son rapport au gouvernement, enfonçant encore un peu plus le clou.
Mais attention. Si le bureau de la ministre des Travaux publics a confirmé cette semaine avoir bien reçu ce rapport, il ne sera pas rendu public avant la semaine prochaine – certainement le temps nécessaire au gouvernement pour s’adapter aux questions de ses administrés – Ce qui fait que tous les chiffres publiés jusqu’alors sont loin d’être vérifiés !
Maintenant que vous êtes avertis, et puisque je sais que vous n’attendrez pas jusqu’à la semaine prochaine pour le savoir, les chiffres relatés par les médias canadiens seraient de l’ordre de 40 milliards de dollars ( !!) soit plus de deux fois et demi les chiffres annoncés par le ministre de la défense.
L’évènement est tellement important outre-Atlantique que l’opposition réclame le départ du gouvernement de M. Harper ; au motif que l’ensemble de ses propos tenus depuis 2010 le feraient plus passer pour un VRP de Lockheed Martins que pour un ministre de la défense intègre dans l’exercice de ses fonctions.
Au-delà du séisme politico-médiatique suscité par cette affaire, c’est surtout l’armée canadienne qui paiera les pots cassés. Elle qui a déjà déboursé plusieurs centaines de millions de dollars pour moderniser et étendre la durée de vie de ses CF-188 Hornet, et qui n’a toujours pas trouvée de remplaçants à l’horizon 2019, date prévue pour le retrait programmée de ses avions de combat.
Quelle est le coût réel ? Quel impact se rapport aura sur l’opinion canadienne ? Comment le gouvernement réagira-t-il ? Un appel d’offre international sera-t-il lancé ? Réponse donc à partir de la semaine prochaine.
En attendant, vous pouvez consulter ces quelque articles qui vous exposerons – entre autre – mon opinion concernant l’acquisition du F-35 Lightning 2 par le Canada.
http://www.portail-aviation.com/2012/06/28/canada-seul-le-f35-reponds-aux/
http://www.portail-aviation.com/2012/06/14/canada-et-f35-au-dela-du-scandale/
sources:
journalmetro.com
argent.canoe.ca
lapresse.ca
radio-canada.ca