Selon l’hebdomadaire Air & Cosmos, dans son numéro de l’été, la décision devrait être rendu officielle d’ici peu de temps. L’Arabie Saoudite doit devenir une nation partenaire à part entière du programme Eurofighter en rejoignant l’organisation NETMA (Agence Otanienne de la gestion Tornado et Eurofighter). L’Arabie Saoudite est en effet cliente export des deux programmes, puisqu’elle avait acheté 110 tornado, ainsi que 72 Typhoon.
De la dernière commande de Typhoon, passée en 2007, 24 Typhoon tranche 1 ont été livrés, prélevé sur une partie des avions destinés au Royaume Unis après que ceux-ci aient réduit leur cible initiale. Les 48 restants doivent être livré dans une configuration propre à la tranche 3, dont les négociations sur les équipements inclus pour le Royaume n’ont pas encore totalement abouties. L’Arabie Saoudite avait un temps le souhait d’assembler les Typhoon sur son propre sol, mais elle a fait machine arrière depuis. En intégrant le programme, et donc en reversant des sommes utiles au développement de l’avion, cette nation importante du golf pourrait en contrepartie recevoir une part de la charge industrielle du programme. Un centre de maintenance et de
modernisation est évoqué, mais elle pourra surtout décider des programmes à lancer pour moderniser l’avion.
Et l’Eurofighter a cruellement besoin de fonds. L’avion a pris beaucoup de retard face à son principal concurrent Européen, le Rafale. Non doté d’une réelle capacité multirôle, le fossé se creuse encore alors que le Rafale C 137, premier avion de combat européen à être doté en série d’un Radar AESA doit être prochainement livré à la DGA française, alors que le contrat devant intégrer le radar CAESAR sur le Typhoon n’a toujours pas été signé.
L’Eurofighter Typhoon 2 avait été conçu à la base comme un avion de supériorité aérienne, avec un rôle secondaire d’attaque au sol. Mais le F35 ayant pris du retard d’une part, et pour assurer à l’avion quelque chances supplémentaires sur le marché export d’autre part, il est désormais primordial que le chasseur européen soit à même de pouvoir effectuer des missions de frappe, de soutien au sol ou encore de reconnaissance comme la plupart de ses contemporains.
En mettant de côté certains désavantages structuraux de l’avion pour les missions air-sol liés au choix de sa mission initiale, le Typhoon peut tout à fait devenir une plateforme de combat polyvalente. Il manque pour cela la volonté politique, et des fonds.
Et le programme Eurofighter manque de fonds. La crise financière est passé par là, avec une réduction de commande de la part des pays partenaires, et des fonds alloués à la défense qui sont occultés par d’autres programmes, comme le très controversé F-35 pour ce qui concerne le Royaume Unis. C’est pour toutes ces raisons que la riche Arabie Saoudite devrait être accueillie les bras ouverts !
4 Comments
Pierre-Marie
Bravo pour vos analyses !!
On y apprend en plus que l'Arabie Saoudite est un pays sportif, une "nation importante du golf"…
Bruno
C'est presque fait exprès ;). Au vu de la condition de la gente féminine dans ce pays, on peut dire qu'il est un digne représentant du Golf (Gentlemen only, lady forbidden). Petit trait d'humour de la journée, je corrigerais pas la faute!
Walter D.
Blagues mises à part, l'avion Eurofighter qui est construit par 4 pays reste une valeur sure sur le marché.
Bien que certains critiquent le fait qu'il n'est pas un avion multi-rôle, il répond à la plupart des attentes des pays du moyen-Orient.
Je suis curieux d'ailleurs de connaitre la totalité des ventes exports de cet avion de combat. Si quelqu'un à des renseignements vérifiables sur le sujet.
Bruno
Ce n'est pas un mauvais avion, et pour ce qui concerne la partie supériorité aérienne, il est de bien bonne composition coté muscles. Sa suite de guerre électronique et sa fusion de donnée le laisse loin derrière le Rafale. Je parle toujours de la mission anti-aérienne. De plus il est malheureusement plus cher à l'unité, et son MCO l'est également. Ce n'est pas dû à l'avion en lui même, mais plutôt à l'organisation industrielle chaotique voulue par le partage industriel entre les pays. Ce qui aurait dû être un avantage s'est retourné contre lui.
Pour les clients exports, nous avons l'Arabie Saoudite (forcément) avec 72 avions, et l'Autriche avec 18 avions. Mais le contrat est entaché d'une grosse affaire politico-financière.
Concernant les appels d'offre, l'EF a pour le moment perdu tous ceux auxquels il a participé. Corée du Sud, Bresil, Inde, Singapour, Japon pour ne citer que ceux là.