Alors que l’achat d’avions de combat Gripen est toujours hautement contesté en Suisse, la Suède vient de faire une proposition alléchante à son futur client.
Tant à cause des conclusions des rapports d’évaluation que de la méthode politique utilisée pour amener au choix du Gripen, ce contrat fait polémique en Suisse. Les passions se déchainent pour ou contre l’avion, alors que ce n’est pas tant l’avion qui pose problème, mais la manière dont il a été sélectionné. Le plus handicapant pour l’armée de l’air Suisse est de disposer d’un avion de combat pour assurer à minima sa police du ciel en remplaçant rapidement sa flotte âgée de F5. Un des principaux griefs porté au choix du Gripen E/F était le fait que la Suisse aurait été le client de lancement d’un avion en cours de développement, qui n’équipe pas encore l’armée de l’air suédoise, avec par conséquent tous les ennuis qui sont associés à la mise en service d’un nouveau chasseur.
Car le Gripen E/F, comparé aux versions précédentes, doit être considéré comme un chasseur véritablement nouveau. Il est plus lourd,
plus puissant, et emporte une avionique largement revisitée.
Le hic, c’est que même si la phase de développement reste conforme au calendrier prévisionnel, la Suisse ne commencera à recevoir ses premiers appareils qu’à partir de 2018. Or, il est rare de nos jours qu’un programme ne glisse pas dans le temps, en Suède comme ailleurs.
La bonne nouvelle a donc été annoncée par Ueli Maurer, le chef du département de la Défense qui a été mis à l’épreuve ces derniers mois, et qui en a joué jusqu’à sa survie politique : La Suède aurait en effet proposé de mettre à disposition de la Suisse une dizaine de Gripen C/D sous la forme d’une location.
Si cette démarche aboutit, cela permettra à la Suisse de mettre sur pied très rapidement un escadron de Gripen pour retirer du service une grande partie de ses F5, et de préparer ses infrastructures sereinement.
Il faudra tout de même considérer le prix à payer pour la location de ces appareils et l’inclure au coût global du programme d’acquisition des Gripen. Mais est-ce que ce surcoût sera relevé par nos confrères Suisses ? Seul l’avenir nous le dira.
2 Comments
Arnaud
Pourtant je croyais que le gripen en version C/D n'était pas adapté pour certaines missions, et que c'est pour ça qu'il fallait une autre version.
A quoi va donc servir cet avion en version C/D ? La Suisse dira t'elle à un éventuel énnemi ou avion transitant dans son espace aérien : "merci de revenir en 2020 au plus tôt, nous n'avons pas encore le bon appareil pour vous arrêter" ?
Bruno
L'actuel gripen, même si il ne répond pas aux spécifications demandées pour un chasseur qui sera opérationnels pour 30 ans au moins, et largement plus capable que les f5 tiger2 qu'ils remplacent. C'est donc une bonne opportunité en attendant les chasseurs définitifs.