Rappelez-vous, c’était il y a quelque semaine. La Grande Bretagne officialisait son revirement en faveur (à nouveau) du F35B opérant à partir de portes avions doté d’un tremplin, au détriment de portes avions à catapultes et brins d’arrêts; exit donc les F35C/F/A18/Rafale. L’argumentation était simple, et tenait en deux points essentiels.
Le premier, économique ; en choisissant le F35C, et même si l’avion est moins cher que la version à décollage et atterrissage vertical (de combien ?), il fallait modifier en profondeur le design d’au moins un de ses portes avions, alors qu’ils sont déjà en court de construction. Pour y intégrer une catapulte, qu’elle soit à vapeur ou électromagnétique, il faut loger sous une grande partie du pont les locaux servant à la mise en fonction de ces équipement, et apporter l’énergie nécessaire à leur fonctionnement. Et pour générer de la vapeur ou de l’électricité en grande quantité n’est pas chose aisée, surtout dans un navire à propulsion conventionnelle.
L’autre argument était à chercher du côté opérationnel.
Premièrement, en revenant au F35B, ce sont bien deux portes avions qui seront armés, assurant une permanence à la mer. Ensuite, et sans modification de leur design, les porte-avions seront opérationnels plus rapidement, avant 2020. Pour le F35B par contre, c’est une autre histoire…
Récemment, un article de flightglobal (http://www.flightglobal.com/news/articles/indian-aircraft-carrier-enters-sea-trials-as-navy-eyes-rafale-372925/) nous rapportait que l’inde lorgnait du côté du Rafale, déjà choisi pour son armée de l’air, pour équiper ses portes avions. Une chose a fait tilt en lisant cet article. Le Rafale M n’est donc pas limité à l’emploi sur un porte avion doté de catapultes.
La maison Dassault a par ailleurs étudié l’emploi du Rafale à partir de navires dotés de tremplins, avec des performances d’emport forcément diminuées par rapport à l’utilisation d’une catapulte, et dépendant aussi du vent relatif créé par la vitesse de déplacement du navire ainsi que de la longueur du pont utilisé pour le décollage. Bien évidemment, les performances en questions restent du domaine du confidentiel. Il me semble même qu’à la fin des années 1980, celui qui devait être nommé le porte avion Richelieu (et qui deviendra Charles de Gaule) avait été étudié avec la possibilité de lui adjoindre un tremplin en lieu et place des catapultes.
Revenons-en à la Royal Navy.
Ses portes avions étant énormes par rapport aux navires de la classe WASP à partir des quels opéreront une partie des F35B des US Marines, il n’y aurait aucun problème à voir opérer des avions plus classiques, comme le Rafale justement, ou même une version navalisé du Typhoon. La seule modification à apporter au porte avion serai l’adjonction d’un système de brins d’arrêt, ce qui pour le coup, est beaucoup plus simple techniquement et économiquement, que l’ajout de catapultes.
Maintenant, mettons-nous à rêver quelques instants. Il serait alors possible que la Navy puisse équiper ses bâtiments de quelque dizaines de Rafale, qui seront opérationnels bien avant l’arrivée des F35B. Car comme le F35B n’est, à mes yeux, pas un programme totalement sécurisé, il n’est pas impossible que la Grande Bretagne n’ai à nouveau un autre choix à faire, mais bien malgré elle cette fois.