On en sait désormais un peu plus sur le dirigeable de Serguey Brin, le célèbre millionnaire, cofondateur de Google et PDG de la maison mère Alphabet. Dévoilé par Bloomberg fin avril et relayé dans nos colonnes, de nouvelles informations, cette fois-ci dévoilées par The Guardian, donnent plus de détails.
Tout d’abord, l’application de l’aéronef serait en premier lieu humanitaire. Cette application, qui se retrouve dans presque tous les projets de dirigeables cargo, apporte une solution à l’approvisionnement d’urgence ou régulier de denrées et autres aides médicales sur des sites sinistrés, dépourvus d’infrastructures. Certains projets proposant même l’utilisation du dirigeable comme hôpital de campagne. La seconde application évoquée est celle du transport de VIP sur un “yacht des airs”.
D’un point de vue technique, quelques informations, toujours à prendre au conditionnel, viennent étayer l’idée d’un dirigeable à structure rigide aluminium de 200m de long. L’hydrogène, un temps considéré comme gaz porteur pour ce projet, aurait été délaissé au profit de l’hélium, gaz inerte. D’autre part, la compensation de masse serait assurée via un système de compression de gaz. Le principe de ce système est de compenser les variations de charges en comprimant le gaz porteur ou de l’air, afin d’alourdir l’aéronef. De nombreux projets, parmis lesquels les dirigeables ARH50 et 250 de la société anglaise Varialift, le projet Atlant des russes de RosAeroSystems ou encore le Pelican de l’américain Aeroscraft ont choisi cette option, sans pour autant avoir démontrer les performances d’un tel système.
Par ailleurs, il semblerait que Serguey Brin se serait rapproché au début du projet d’Igor Pasternak, PDG de la société Aeroscraft, qui a développé, construit, et mis en vol le Pelican en 2013. Cette collaboration se serait arrêtée, mais Brin aurait engagé une équipe pour développer l’aéronef. Cette équipe travaillerait sous la direction d’Alan Weston, un ancien responsable de la NASA. Toujours selon The Guardian, Brin aurait demandé à Weston de construire un démonstrateur à échelle 1:10 en 2015, afin de tester et de démontrer le système d’équilibrage.
Enfin, The Guardian dévoile que la société qui porte ce projet se dénomme LTARE (acronyme signifiant “LTA Research & Exploration”, LTA = Lighter-Than-Air) et existe depuis 2014. LTARE est entièrement détenue et financée par Brin, et le projet serait estimé entre 100 et $150M.
The Guardian a tenté d’en savoir plus mais Google et Brin se sont refusés à tout commentaires.
Ces nouvelles informations dessinent un peu plus les contours de ce projet, mais apportent surtout leur lot de questions. Il n’en demeure pas moins que le “projet LTARE” dispose de moyens financiers, d’une équipe, d’un site d’assemblage et d’un premier positionnement de marché. Il ne manque plus qu’un démonstrateur !
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Thibault Proux