Le pavillon français est en déclin. Il est passé de 60% de part de marché à 43% entre 2000 et 2017, les prévisions estiment qu’il ne représentera plus que 35% d’ici cinq ans. Alors que le premier tour des élections présidentielles aura lieu dans une dizaine de jours, la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande (FNAM) a présenté ce mercredi 12 un rapport de plus de cinquante mesures à mettre en oeuvre d’ici 2022.
Jean-Marc Janaillac, le PDG d’Air France-KLM, accompagné de Pascal de Izaguirre, le président de Corsair, et d’Alain Battisti, le président de Chalair Aviation et de la FNAM présentent donc des mesures qu’ils jugent urgentes afin de sauvegarder 16 000 emplois menacés dans les cinq prochaines années.
Ces mesures visent trois axes : la concurrence, qu’ils jugent déloyale, le niveau des diverses taxes aéroportuaires et de redevances et les difficultés administratives spécifiques à la France et enfin l’emploi.
Concurrence
Les trois PDGs pointent par exemple « certaines compagnies qui mettent en place un véritable dumping social, et exploite les failles de la législation, par exemple en abusant du statut de travailleur indépendant ou détaché ce qui leur permet de ne pas s’acquitter des charges sociales françaises ».
Ainsi pour J-M Janaillac, il faut que les compagnies aériennes rentre sous l’égide des règles de l’Organisation Mondiale du Commerce et de l’Organisation Internationale du Travail.
Une autre proposition de la FNAM est de faire du critère d’établissement un préalable à l’éligibilité aux droits de trafic entre la France et les pays hors UE.
Taxes
Les charges aéronautiques représenteraient de 40 à 60% du prix d’un billet pour un trajet domestique ou intra européen et environ de 15% à 20% sur un vol long courrier.
Elles ont augmenté de 123% sur les quinze dernières années.
Ainsi entre Air France et ses concurrents européens, y compris KLM, la différence se chiffre à près de 800 millions d’euros si l’on additionne les charges sociales et les taxes de sécurité.
La FNAM souhaite donc que le niveau actuel de taxe auquel sont soumises les compagnies aériennes soit cadré: qu’il y ait une stabilisation du montant, malgré l’augmentation du nombre de passagers, ou une baisse.
En complément, la fédération souhaite un effort de l’état concernant la sûreté. Selon le PDG de Corsair, la France est un des seuls pays au monde où l’intégralité des dépenses de sûreté sont financés par la taxe d’aéroport. La FNAM demande donc à l’état de prendre en compte les coûts de sûreté qui relèvent des missions régaliennes.
Réglementation
Les lourdeurs administratives et juridiques spécifiquement liés à l’implantation en France sont aussi des éléments visés par la FNAM. En effet, de nouvelles règles européennes viennent régulièrement s’ajouter aux compagnies aériennes. Mais en France, elles sont régulièrement réinterprétées par le prisme du Code de l’Aviation Civile et puis vient le niveau des compagnies aériennes. « Un cas symbolique est celui des Flight Time Limitations (FTL) le règlement européen impose un maximum de 900 heures par an pour les pilotes, en France ils atteignent très rarement 800 heures et volent en moyenne beaucoup moins. » explique Alain Battisti.
Travail
Une dernière revendication forte de la FNAM est la reconnaisse systématique des salariés en CDD durant l’été comme des emplois saisonniers, cela afin de gagner en compétitivité.
La FNAM fédère 10 métiers au travers de 8 groupements professionnels :
les compagnies aériennes, (Air France, Aigle Azur, Air Caraïbes, Chalair Aviation, Corsair International, Hop ! Air France, Transavia, XL Airways, Dassault Falcon Service, Air Calin, Airbus Transport International), les principaux assistants en escale (GEH, Groupe 3S Alyzia), le transport de fret
l’aviation d’affaires, la maintenance aéronautique, les services aéroportuaires, le transport par hélicoptères, l’aviation générale, la formation aéronautique, les drones et les aéroports. La FNAM représente 95 % des activités du secteur aérien.