Drones de
combats européens. Pour une “drone” de guerre ?
Taranis, Neuron, Barracuda. Si vous suivez l’actualité aéronautique, ces noms ne vous ont certainement pas échappés. Et pour cause, ce sont tous des démonstrateurs technologiques de drones furtifs armés développés un peu partout en Europe. Pourquoi autant de projets ? Quelle est la stratégie des états, des armées ou des avionneurs ? Pourquoi ces démonstrateurs et rien sur un avion de cinquième génération ? Cet article tentera de vous éclairer avec le point de vue de son auteur.
Taranis, Neuron et Barracuda
Aujourd’hui,
il est difficile de parler d’aviation de combat sans évoquer leur futur direct,
les drones. Ces machines volantes, du micro-drone aux géants de la taille d’un
avion de ligne, vont nous envahir petit à petit, au point que les machines pilotées
deviendront une exception.
il est difficile de parler d’aviation de combat sans évoquer leur futur direct,
les drones. Ces machines volantes, du micro-drone aux géants de la taille d’un
avion de ligne, vont nous envahir petit à petit, au point que les machines pilotées
deviendront une exception.
Et la raison
en est bien simple. Ils offrent des possibilités accrues par rapport aux engins
pilotés, pour un coût moindre, et présentent moins de risque.
en est bien simple. Ils offrent des possibilités accrues par rapport aux engins
pilotés, pour un coût moindre, et présentent moins de risque.
Dans le
domaine qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir les drones de combat, les
avions non pilotés ont l’énorme avantage de ne pas risquer la vie d’un pilote au-dessus
d’un territoire hostile et de toutes les conséquences géopolitiques qu’entraine
un pilote capturé. Si un drone tombe en territoire hostile, au pire on l’abandonne,
au mieux on lâche une bombe dessus pour éviter que des technologies trop
sensibles ne tombent entre de mauvaises mains.
domaine qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir les drones de combat, les
avions non pilotés ont l’énorme avantage de ne pas risquer la vie d’un pilote au-dessus
d’un territoire hostile et de toutes les conséquences géopolitiques qu’entraine
un pilote capturé. Si un drone tombe en territoire hostile, au pire on l’abandonne,
au mieux on lâche une bombe dessus pour éviter que des technologies trop
sensibles ne tombent entre de mauvaises mains.
Un pilote en moins, c’est aussi
un engin plus léger et plus petit, car l’aéronef n’a pas besoin d’embarquer de
cockpit, et tout ce qui va avec : interface homme-machine (écrans,
commutateurs, manettes, etc.), systèmes de sécurités et de survie dont fait
partie le lourd siège éjectable, et les systèmes embarqués lié à la génération
d’oxygène à bord. Un pilote en moins, c’est aussi une possibilité d’augmenter
la durée de vol sans atteindre les limites physiologiques de l’être humain.
un engin plus léger et plus petit, car l’aéronef n’a pas besoin d’embarquer de
cockpit, et tout ce qui va avec : interface homme-machine (écrans,
commutateurs, manettes, etc.), systèmes de sécurités et de survie dont fait
partie le lourd siège éjectable, et les systèmes embarqués lié à la génération
d’oxygène à bord. Un pilote en moins, c’est aussi une possibilité d’augmenter
la durée de vol sans atteindre les limites physiologiques de l’être humain.
Sans plus
attendre, voici une brève présentation et comparaison de nos trois poulains.
attendre, voici une brève présentation et comparaison de nos trois poulains.
Première question, pourquoi ces
prototypes ?
prototypes ?
Plusieurs
raisons à cela. La première, chacun de ces pays veulent conserver leur
indépendance technologique dans la conception d’une plateforme aérienne. Si on
ne fait pas tourner les bureaux d’études, les compétences peuvent se perdre
rapidement. Les conséquences seraient de devoir acheter sur étagère aux états
unis ou ailleurs, et ainsi de perdre la main sur des technologies clés.
raisons à cela. La première, chacun de ces pays veulent conserver leur
indépendance technologique dans la conception d’une plateforme aérienne. Si on
ne fait pas tourner les bureaux d’études, les compétences peuvent se perdre
rapidement. Les conséquences seraient de devoir acheter sur étagère aux états
unis ou ailleurs, et ainsi de perdre la main sur des technologies clés.
La seconde,
acquérir des technologies. Il y en a ici plusieurs. La plus visible,
contradictoirement, c’est la furtivité. Autant dans les formes que dans les
processus de fabrication ainsi que des matériaux. L’aérodynamique, avec le
concept de l’aile volante (sauf pour le barracuda). Controller un aéronef sans
surface de contrôle vertical pour la gestion de l’axe du lacet, ça demande de
la maitrise, mais c’est une surface réfléchissante en moins pour les radars
ennemis.
acquérir des technologies. Il y en a ici plusieurs. La plus visible,
contradictoirement, c’est la furtivité. Autant dans les formes que dans les
processus de fabrication ainsi que des matériaux. L’aérodynamique, avec le
concept de l’aile volante (sauf pour le barracuda). Controller un aéronef sans
surface de contrôle vertical pour la gestion de l’axe du lacet, ça demande de
la maitrise, mais c’est une surface réfléchissante en moins pour les radars
ennemis.
L’automatisation
de l’engin. Au-delà du pilotage et de la circulation au sol du drone, les
européens ambitionne d’automatiser la mission. Le drone ne serait plus Contrôlé
par un opérateur comme cela se fait beaucoup, mais il s’intégrera dans un
environnement C4i. Les militaires n’auraient alors qu’à ordonner à un drone, ou
même à un système gérant plusieurs drones d’attaquer une cible pour que ceci
soit fait automatiquement. Au-delà des questions métaphysiques, et de la
révolution idéologique de l’emploi des armes que cela soulève, il y a d’abord
une brique technologique à maitriser.
de l’engin. Au-delà du pilotage et de la circulation au sol du drone, les
européens ambitionne d’automatiser la mission. Le drone ne serait plus Contrôlé
par un opérateur comme cela se fait beaucoup, mais il s’intégrera dans un
environnement C4i. Les militaires n’auraient alors qu’à ordonner à un drone, ou
même à un système gérant plusieurs drones d’attaquer une cible pour que ceci
soit fait automatiquement. Au-delà des questions métaphysiques, et de la
révolution idéologique de l’emploi des armes que cela soulève, il y a d’abord
une brique technologique à maitriser.
La dernière,
est d’ordre politico-économique. Au-delà du fait de perdre la main sur des
technologies stratégiques et d’acheter sur étagère à l’extérieur, construire un
système d’arme aéroporté chez soit génère des dizaines de milliers d’emplois
direct et indirect, alimente la compétitivité technique des entreprises,
distribue des technologies utiles dans de multiples domaines civils, et les
programmes peuvent aussi générer du chiffre à l’export et ainsi profiter à la
balance commerciale du pays constructeur.
est d’ordre politico-économique. Au-delà du fait de perdre la main sur des
technologies stratégiques et d’acheter sur étagère à l’extérieur, construire un
système d’arme aéroporté chez soit génère des dizaines de milliers d’emplois
direct et indirect, alimente la compétitivité technique des entreprises,
distribue des technologies utiles dans de multiples domaines civils, et les
programmes peuvent aussi générer du chiffre à l’export et ainsi profiter à la
balance commerciale du pays constructeur.
Peut-on voir ces technologies dans un
chasseur européen de 5ème génération ?
chasseur européen de 5ème génération ?
Personnellement,
je serais très surpris que soit entrepris la construction d’un chasseur de 5ème
génération en Europe.
je serais très surpris que soit entrepris la construction d’un chasseur de 5ème
génération en Europe.
Tout d’abord,
il faut casser un tabou. La cinquième génération, ça n’existe que sur les brochures
commerciales des américains. Il faut comprendre ce qu’il en est. La cinquième
génération, grossièrement, c’est un avion à basse détectabilité tant radar qu’infrarouge,
capable de vol en super-croisière (supersonique sans utilisation de postcombustion),
emportant son armement en soute, avec une électronique embarquée de dernière
génération permettant la fusion des données des différends capteurs de l’avion.
il faut casser un tabou. La cinquième génération, ça n’existe que sur les brochures
commerciales des américains. Il faut comprendre ce qu’il en est. La cinquième
génération, grossièrement, c’est un avion à basse détectabilité tant radar qu’infrarouge,
capable de vol en super-croisière (supersonique sans utilisation de postcombustion),
emportant son armement en soute, avec une électronique embarquée de dernière
génération permettant la fusion des données des différends capteurs de l’avion.
Cette
génération est apparue avec le F22 Raptor qui, il faut bien l’avouer, joue hors
concours. Mais du coup, les avions tels que l’eurofigther, le Rafale, le Su-35,
le Super Hornet et bien d’autres, qui remplacent des avions de la 4ème
génération, et qui ne possèdent pas tous les attributs de la cinquième,
notamment la furtivité, sont intégrés pour le coup dans la génération 4+, et
même 4++ ! Si il vous fallait une preuve que ça ne veut rien dire…
génération est apparue avec le F22 Raptor qui, il faut bien l’avouer, joue hors
concours. Mais du coup, les avions tels que l’eurofigther, le Rafale, le Su-35,
le Super Hornet et bien d’autres, qui remplacent des avions de la 4ème
génération, et qui ne possèdent pas tous les attributs de la cinquième,
notamment la furtivité, sont intégrés pour le coup dans la génération 4+, et
même 4++ ! Si il vous fallait une preuve que ça ne veut rien dire…
Il existe
tout de même un énorme problème sur la furtivité. Furtivité ne veut pas dire
invisibilité. Et la conception et l’intégration de la furtivité dans un vecteur
aérien coute énormément en conception, et impose beaucoup de sacrifices à l’utilisation.
Les avions sont plus gros (armement en soute, bidons externes proscrits), donc
plus lourds et plus chers à l’achat et pour leur cout de maintenance et d’utilisation.
tout de même un énorme problème sur la furtivité. Furtivité ne veut pas dire
invisibilité. Et la conception et l’intégration de la furtivité dans un vecteur
aérien coute énormément en conception, et impose beaucoup de sacrifices à l’utilisation.
Les avions sont plus gros (armement en soute, bidons externes proscrits), donc
plus lourds et plus chers à l’achat et pour leur cout de maintenance et d’utilisation.
En prenant
en compte un élément de plus, le temps, on aurait tort de croire que la
furtivité est un graal à obtenir à tout prix. Du moment ou un avion entre dans
sa phase de conception jusqu’au moment ou il sera sorti du service, il peut s’écouler
de 40 à 50 années désormais ça sera 40 ou 50 ans pendant lesquels le pilote devra faire confiance en sa furtivité étudiée il y a des décénies, alors qu’au sol, les missiles anti-aériens sont beaucoup plus récents. Exemple concret: combien de temps a-t-il fallu aux serbes pour
adapter leurs moyens anti-aériens pour pouvoir abattre un F117 ?
en compte un élément de plus, le temps, on aurait tort de croire que la
furtivité est un graal à obtenir à tout prix. Du moment ou un avion entre dans
sa phase de conception jusqu’au moment ou il sera sorti du service, il peut s’écouler
de 40 à 50 années désormais ça sera 40 ou 50 ans pendant lesquels le pilote devra faire confiance en sa furtivité étudiée il y a des décénies, alors qu’au sol, les missiles anti-aériens sont beaucoup plus récents. Exemple concret: combien de temps a-t-il fallu aux serbes pour
adapter leurs moyens anti-aériens pour pouvoir abattre un F117 ?
De plus, la
furtivité n’est utile que dans les premières heures d’un conflit, lorsque la
supériorité aérienne n’est pas encore acquise. Et dans les concepts d’emploi
otanien, elle est la première chose à acquérir dès le début d’un conflit. On se
sert donc de la furtivité pour aller « taper » des objectifs
stratégiques alors que la maitrise de l’air n’est pas encore conquise.
furtivité n’est utile que dans les premières heures d’un conflit, lorsque la
supériorité aérienne n’est pas encore acquise. Et dans les concepts d’emploi
otanien, elle est la première chose à acquérir dès le début d’un conflit. On se
sert donc de la furtivité pour aller « taper » des objectifs
stratégiques alors que la maitrise de l’air n’est pas encore conquise.
En imaginant
que les impératifs de furtivité du nouveau chasseur F35 lui coute ne serait-ce
que 10% de son cout de possession, sans compter la baisse de performances
induite, les pays l’utilisant vont devoir composer avec un surplus de capacité
et une baisse de performance pendant tout le reste d’un conflit. Et donc payer pour quelque chose qui ne leur sert plus.
que les impératifs de furtivité du nouveau chasseur F35 lui coute ne serait-ce
que 10% de son cout de possession, sans compter la baisse de performances
induite, les pays l’utilisant vont devoir composer avec un surplus de capacité
et une baisse de performance pendant tout le reste d’un conflit. Et donc payer pour quelque chose qui ne leur sert plus.
Revenons à
nos moutons. L’énorme avantage des drones de combats furtifs seront de
permettre aux pays ne disposant pas de chasseur de cinquième génération de
posséder une capacité de frappe « des premiers instants » de moindre
coût, et de moindre risque. Associés aux chasseurs de génération 4++ une armée
de l’air n’en sera pas moins performante qu’une autre qui n’utilisera que des
avions de la génération 5. Et j’oserai même le dire, sera peut-être même plus
efficace, et à un moindre coût.
nos moutons. L’énorme avantage des drones de combats furtifs seront de
permettre aux pays ne disposant pas de chasseur de cinquième génération de
posséder une capacité de frappe « des premiers instants » de moindre
coût, et de moindre risque. Associés aux chasseurs de génération 4++ une armée
de l’air n’en sera pas moins performante qu’une autre qui n’utilisera que des
avions de la génération 5. Et j’oserai même le dire, sera peut-être même plus
efficace, et à un moindre coût.
Voilà
pourquoi le développement d’un drone furtif ne sera pas mis en concurrence à
mon humble avis avec un chasseur de cinquième génération, tout du moins piloté.
pourquoi le développement d’un drone furtif ne sera pas mis en concurrence à
mon humble avis avec un chasseur de cinquième génération, tout du moins piloté.
Quand peu on espérer voir un Neuron à la
cocarde française ou un taranis aux ordres de sa majesté ?
cocarde française ou un taranis aux ordres de sa majesté ?
Ce ne sera
pas pour demain, et même jamais !
pas pour demain, et même jamais !
Ces drones
ne sont que des prototypes technologiques ; des brouillons (dans le sens noble du terme) en quelque
sorte, un amalgam de nos capacités respectives. Car dans l’exemple du Neuron,
projet selon moi le plus abouti en terme de partage industriel et de capacités
opérationnelles, le projet ne verra pas le jour sous cette forme. En cause un
remaniement des alliances européennes. La France et la grande Bretagne s’étant rapprochées
récemment, il y a fort à parier que Neuron et Taranis ne ferons qu’un. Pour le
bien de tous à la mode airbus ou pour le pire à la mode eurofighter, seul l’avenir
nous le dira.
ne sont que des prototypes technologiques ; des brouillons (dans le sens noble du terme) en quelque
sorte, un amalgam de nos capacités respectives. Car dans l’exemple du Neuron,
projet selon moi le plus abouti en terme de partage industriel et de capacités
opérationnelles, le projet ne verra pas le jour sous cette forme. En cause un
remaniement des alliances européennes. La France et la grande Bretagne s’étant rapprochées
récemment, il y a fort à parier que Neuron et Taranis ne ferons qu’un. Pour le
bien de tous à la mode airbus ou pour le pire à la mode eurofighter, seul l’avenir
nous le dira.
Et pour terminer, quelque vidéos de ces petits joujous !
nEUROn – Conception Fabrication Essais -… par Dassault-Aviation