Alors qu’il était promis à un bel avenir malgré d’importants surcoûts, le scandale politique que suscite l’achat de chasseurs F35 mets en lumière la position fragile des décideurs politiques, qui se sont affichés clairement en faveur du programme et vis-à-vis de leur allié américain.
Le journal canadien “The Glob and Mail” met en avant les problèmes rencontrés dans la décision de cet achat controversé, que ce soit sur le fond ou sur la forme. lien vers l’article (en anglais) http://www.theglobeandmail.com/news/politics/canada-not-alone-in-rethinking-f-35-purchase/article2393714/?utm_medium=Feeds%3A%20RSS%2FAtom&utm_source=Politics&utm_content=2393714
Le journal fait ainsi le tour des principaux partenaires étrangers au programme, en mettant en avant les difficultés de ces pays, et l’impact sur leurs commandes.
On n’apprends pas grand chose, mais mis bout à bout, on se dit que les problèmes s’accumulent et on en est à se demander si le programme join strike fighter ne risque pas d’imploser.
L’Australie n’en peut plus d’attendre et a passé commande de super-hornet en plus d’une première tranche de de F35 avec seulement 12 chasseurs. Une commande plus importante de 58 appareils a été repoussée pour plus tard…
Les Britanniques, non contents de switcher entre les versions B et C pour la navy (variante décollage vertical et variante catapultable) sont maintenant obligés de réduire leurs commandes. Maintenant que la plus grosse contribution britannique au programme a été annulée (le second moteur Rolls Royce) je ne vois pas l’intérêt pour eux de la poursuite dans ce programme. Je suis sur que ça leur coûterai bien moins cher de développer les capacités de l’eurofighter et de le navaliser. A étudier…
Les israéliens avaient affiché l’intention d’acheter 75 avions, mais ils tardent à arriver. Les fidèles vassaux, au pire se contenterons d’avions intérimaires, mais nul doute qu’ils suivront leur allié américain. Surtout quand on sait que l’aide militaire américaine versé à Israël chaque année permet l’achat de matériel… américain.
L’italie, qui n’a pas le choix de la version pour sa navale, puisqu’elle ne possède pas de porte-avion équipé de catapultes et brin d’arrêt, se voit obligée d’acheter le F35B, la plus chère; mais aussi la A pour son armée de l’air. Une réduction de cible sur les intentions initiales de 30% sont déjà évoquées.
Le japon, après un “appel d’offre” choisit en fin d’année dernière le F35 pour 42 exemplaires. Malgré le faible nombre d’avions commandés, les retombées pour l’industrie nippone sont importantes; preuve s’il en est que les américains lâchent du mou car ils n’ont plus le choix. Les Japonais on néanmoins annoncés que leur commande ne sera effective seulement si les coût n’augmentent pas encore…
Aux Pays Bas, même si quelque avions d’essais ont été commandés, rien n’est moins sur pour la suite. Mais déjà, il serait annoncé que seule la moitié des chasseurs envisagés au départ serait nécessaires au remplacement de la flotte de F16.
Comme je l’ai déjà expliqué lors d’un précédent article (cf: http://www.portail-aviation.com/2012/03/31/f35-de-la-mauvaise-gestion-de/), l’industrialisation du F35 a déjà commencée. Il faut donc faire tourner les usines au risque de voir le programme sérieusement menacé par une nouvelle explosion des coûts. C’est la raison pour laquelle on voit 2 avions achetés de ci de là, mais les grosses commandes ne sont toujours pas officialisées. Et même si les partenaires étrangers ne représentent qu’une petite partie de la cible totale du programme, le danger est là. Même les USA ont repoussé leur commande de 179 avions, à plus tard…
A mon humble avis, l’avenir nous réservera quelque surprises.