Un peu plus de deux semaines après les attaques terroristes de Paris qui ont causé la mort de 130 personnes, la capitale française accueille la Conférence sur le Climat (COP21). Près de 200 délégations dont 150 Présidents et Représentants de gouvernements sont présents sur le site du Bourget qui accueille l’évènement durant 11 jours. Un pari ambitieux en regard de l’enjeu sécuritaire qu’occasionne un tel évènement en temps normal. Un véritable challenge dans le climat actuel et la période tendue que traverse la France.
Un évènement mondial sous très haute sécurité, dont les moyens mis en œuvre sont impressionnants :
15 600 policiers et gendarmes mobilisés sur l’ensemble des 11 jours de la conférence, dont la moitié pour sécuriser la capitale et 2800 gardes bleus pour le site de la conférence, placé sous la responsabilité directe de l’Organisation des Nations Unies (ONU), auxquels s’ajoutent 300 agents privés de sécurité et 500 militaires.
Parallèlement, la police française s’est dotée d’un équipement discret mais très efficace. Depuis dimanche dernier, la société RT Systems a déployé son Skystar 180, un ballon captif (gonflé à l’hélium) doté de capteurs de types ISR « Intelligence, Surveillance, Reconnaissance ».
Les ballons captifs sont en effet des aéronefs particulièrement efficients pour assurer la surveillance et la protection d’un évènement. Véritable plateforme aérienne, l’avantage considérable qu’apporte le ballon captif est son endurance. Le modèle utilisé par la police française pour la COP21 est en effet capable de rester en position durant près de 72 heures à 300 mètres du sol. Il résiste à des vents de 74 km/h (40 kts).
D’autre part, la stabilité de l’aéronef assure une qualité d’image optimum. Avec un diamètre de près de 6m, le SkyStar 180 est capable d’emporter une charge utile de 6,5kg. Dans la configuration utilisée à Paris, il est ainsi équipé d’une boule optronique développée par la société Controp.
Cette vidéo montre l’étendue des capacités du Skystar 180.
En France, deux sociétés proposent des aéronefs similaires pour des applications de surveillance, de protections et de relais de communications. La société A-NSE a ainsi développé une gamme de ballons captifs, capables d’emporter des charges utiles de 30 à 750kg, pendant 5 à 40 jours. Ces 4 ballons captifs sont capables d’évoluer à des altitudes comprises entre 300 et 1000m avec des portées de 9 à 215km et résistent à des vents de 80km/h à 110km/h. D’un autre côté, la toute nouvelle Airstar Aerospace (qui vient de racheter Z Marine) développe plusieurs ballons captifs pour des applications similaires.
Même si des accidents arrivent encore (Cf. notre article sur la perte d’un ballon captif américain fin octobre 2015), les ballons captifs constituent des plateformes aériennes sûres dans la mesure où les opérateurs sont situés au sol.
Stable et peu onéreux, le ballon captif reste ultra compétitif sur le marché ISR par rapport à l’hélicoptère. Enfin, la qualité de l’opération assure un niveau de sécurité sans égal. Compte tenu du contexte actuel, ce n’est pas du luxe.
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Thibault Proux