Nous vous expliquions dans cet article l’intérêt des radars passifs pour la détection d’avions furtifs. Rappelons qu’une grande partie de la furtivité des dits avions est liée à leur aptitude à dévier les ondes radars dans une direction autre que celle de l’émetteur.
Les radars passifs ont en effet la capacité de détecter les perturbations dues à des ondes réfléchies par un objet alors qu’elles sont émises par des “émetteurs non coopératifs” (TNT, radios etc.).
Ainsi, comme expliqué dans ce schéma provenant d’une présentation de la DGA, des radars passifs permettent de détecter des objets volants
Ce type de radar est d’ailleurs aujourd’hui expérimentalement utilisé pour la régulation de l’aviation civile. On peut ainsi citer le Thalès HA 100, présenté en 2007 et utilisé entre autre lors du défilé du 14 juillet pour la protection.
Il y a quelques jours, l’armée de l’air a fait paraître un communiqué, je cite :
“Vendredi 16 octobre 2015, le premier vol d’un radar passif aéroporté a eu lieu sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence. Ce vol fait suite aux premiers essais prometteurs au sol du système complet, qui se sont déroulés au printemps de la même année.
Depuis 2013, l’École de l’air mène des travaux de recherche de détection par radar passif appliquée à la troisième dimension. Ce projet, le premier de cet envergure mené sur le plan national, d’un niveau rarement atteint sur le plan mondial, réunit le centre de recherche de l’armée de l’air (CReA), l’office national d’études et de recherches spatiales (ONERA), et le laboratoire SONDRA – alliance entre l’ONERA et l’école Centrale-Supélec – autour de la thèse du commandant Clément, enseignant le traitement du signal et les télécommunications à l’École de l’air. Ce projet est encadré localement par le Dr Agnès Santori, enseignant-chercheur au CReA.
Cette technologie récente offre la capacité de détecter d’éventuelles menaces aériennes à basse altitude et à faible vitesse, tout en restant discret. La principale caractéristique de ce système radar tient au fait qu’il n’agit qu’en récepteur et utilise les émissions électromagnétiques déjà présentes dans l’environnement. Il s’agit en effet d’exploiter les échos créés par des émetteurs civils tels que ceux de la télévision numérique terrestre (TNT).
D’une durée de 2 heures, ce premier vol s’est déroulé dans la zone de Salon-de-Provence – Orange – Aix-en-Provence afin de profiter des émetteurs de TNT de Marseille Grande Étoile et du Mont Ventoux. Ces essais ont permis de valider la partie électronique du système.
Une étape importante du projet vient ainsi d’être franchie. L’intégrité des données a été validée et leur exploitation par l’équipe du projet est en cours afin de poursuivre le développement des traitements adaptés à l’environnement aéroporté.”
Pour l’instant il ne s’agit donc que d’une expérimentation destinée à détecter des cibles lentes à basse vitesse. Mais considérant les différents PEA du Rafale (en particulier Tragedac), on peu supposer une future application militaire de ce type de radar, qui permettrait à l’avion détecteur de détecter… sans émettre, des avions dits “furtifs”.
4 Comments
Montaudran
Ce qui m’étonne avec cette méthode c’est qu’il doit falloir connaitre finement l’environnement électromagnétique.
Sur un radar actif on émet un flux d’onde et on mesure le temps de retour plus éventuellement des déplacement Doppler. Mais dans le cas d’onde ambiante ? il doit falloir une puissance de calcul énorme…
yves
Sans aucun doute. Mais certaines sources sont assez “fixes” (genre TACAN). L’avenir vous le dira…
Ronarch
Flux hertzien TNT et téléphonique mobile 3/4/5 G passés à la moulinette de l’intelligence artificielle.
loloetval
t’en fait pas , l’ONERA , THALES et maintenant la socité Allemande Hensoldt sont bien plus intelligent que toi !! depuis plusieurs années , c’est le HA 100 , radar passif , qui protége Paris lors du défilé du 14 juillet !! avec 7 ou 8 radars passifs , on peut protéger toute les frontières de la France des avions , hélicoptètres , drones ou missiles furtif ou non furtif !