Avec les récentes ventes du Rafale qui redonnent une certaine logique au marché, et une nouvelle légitimité à un avion qui manquait tant de reconnaissance (sauf sur le plan opérationnel), il est tentant d’aller un peu plus loin et de lancer quelques prédictions. Le choix d’un avion de combat pour un pays est affaire de contexte géopolitique, de relations stratégiques à long terme, de nécessité opérationnelle, et de prix.
En prenant donc un peu de recul, et s’il paraît si facile (surtout a posteriori) de comprendre pourquoi tel pays s’est orienté sur telle machine, alors un peu de bon sens, à moins d’une surprise, peut nous permettre de deviner, en fonction du contexte de chacun, quels seront les pays acquéreurs du Gripen, du Rafale, de l’Eurofighter, des F-35, Su-35, T-50, FC-1, etc.
Bienheureux celui qui sera capable de prédire avec précision quel pays achètera tel avion. Nous tenterons dans ce dossier de vous donner des outils capables de déceler les pistes sérieuses, ou tout du moins d’écarter celles qui ne tiennent pas debout.
Dans ce dossier, nous apporterons quelques notions de base sur la géopolitique, sur l’importance des avions de combat pour un pays, puis nous détaillerons les offres de chaque pays, et tous les avions disponibles (actuellement ou dans un futur proche) sur le marché en fonction du thème de ce dossier. Pour avoir plus de détail sur chaque appareil, nous vous indiquerons d’autres articles à lire, disponibles sur ce site.
Une fois n’est pas coutume, nous vous avertissons sur la taille importante (30 pages de texte pur) de cette publication, découpée en plusieurs pages, avant que vous n’en commenciez sa lecture.
TABLE DES MATIÈRES
-L’avion de combat: un outil onéreux, mais de portée stratégique
-Une histoire d’influence géopolitique
-Le mythe des générations / la furtivité
-Comparaison n’est pas raison
-Les États Unis d’Amérique
Le Lockheed Martin F-35 Lightning II
Le F-16 Super Viper
Le F-18 E/F Super Hornet (advanced)
Le F-15 Silent Eagle
Synthèse USA
-L’Europe
Eurofighter Typhoon
-La Suède
Saab Jas-39 Gripen
-La France
Dassault Aviation Rafale
-La Russie
Sukhoï Su-30/35
Mikoyan-Gourevitch Mig-35
Sukhoï T-50
-L’Inde
HAL Tejas MKI/II
-Le Pakistan
Pakistan Aeronautical Complex JF-17 Thunder
-La Chine
Chengdu Aircraft Industry Group FC-1
Shenyang Aircraft Corporation J-10B
Shenyang Aircraft Corporation FC/J-31
-Exemples d’études de prospects
Les Emirats Arabes Unis
L’Arabie Saoudite
L’Argentine
L’Allemagne
La Belgique
Le Canada
L’Irak
L’avion de combat: un outil onéreux mais de portée stratégique
Posséder une aviation de combat n’est pas chose anodine. Outre le coût d’acquisition que représente un avion de chasse, il faut également avoir les moyens de les faire voler, et d’entraîner des pilotes pendant des années avant qu’ils n’acquièrent les compétences suffisantes pour devenir opérationnels, et enfin maintiennent ces compétences.
Selon les normes OTAN, un pilote opérationnel qualifié doit voler au minimum 180 heures par année. Avec un prix à l’heure de vol qui se situe dans une fourchette entre 15 et 45 000€, on comprend que l’aviation de combat est un outil qui, bien que rendant des services uniques, n’est pas à la portée de n’importe quel pays. Pour donner un ordre d’idée, un petit pays devant entraîner une cinquantaine de pilotes devra consacrer 135 millions d’euros de budget annuel sur un avion de type Gripen, rien que pour maintenir la compétence de ses pilotes !
Avoir des avions de combat et des pilotes qualifiés ne fait pas tout. On pourrait même utiliser l’image de l’iceberg en disant que ça n’est que la partie émergée. Bien au-delà même des mécaniciens, des outils et des hangars les abritant, une flotte d’avions de combat a besoin d’énormes moyens logistiques pour fonctionner.
Arrêtons-nous quelques instants sur ce dernier point…
Le stockage des munitions et toutes les opérations nécessaires à leur mise en fonction/sécurité, le stockage et la logistique du carburant, de 5900 à 14300 litres de kérosène pour chaque vol sur un Rafale, le contrôle aérien, ses opérateurs et ses radars, les services de sécurité pour la surveillance au sol, les équipes d’intervention armée, les pompiers, et toutes les fonctions de support en font partie.
En France, une base aérienne, c’est en moyenne 2 000 personnes dédiées pour une cinquantaine d’avions de combat.
Pour qu’un avion de combat soit un outil utile, il faut également un état-major compétent, capable de développer des doctrines militaires sur le plan tactique pour définir des techniques de combat, mais aussi se disposer de renseignements précis.
Un avion de combat en mission de frappes sur une cible stratégique lointaine ne le fait pas sans préparation, il faudra préalablement être en mesure d’identifier les objectifs. C’est le travail de cellules très spécialisées au sein des armées qui analysent le fonctionnement de pays pouvant un jour devenir des adversaires géopolitiques.
Il s’agira également d’identifier quelles seront les cibles, un travail très en amont qui ne peut être réalisé que seulement quelques semaines avant le déclenchement d’une opération.
La France dispose d’une unité spéciale chargée d’analyser ces cibles potentielles, et d’alimenter une base de données qui, le jour venu, proposera aux opérationnels des solutions de frappes ciblées et le type de munition le plus adapté afin d’obtenir les meilleurs résultats en évitant les dommages collatéraux.
Ces renseignements s’obtiennent principalement grâce aux satellites d’observation (ou d’espionnage, c’est selon), autre élément à ajouter à la facture globale d’un outil militaire complet.
On peut également ajouter la nécessité, pour les pays voulant intervenir en dehors de leur frontière, d’utiliser des avions ravitailleurs en vol.
L’aviation de combat est l’outil qui permet aux pays qui ont fait le choix de l’utiliser, de disposer “d’arguments” de poids. Les quelques exemples suivants permettent de s’en rendre compte :
– En 1940, les Britanniques gagnent la bataille d’Angleterre. Privé de suprématie aérienne, les Allemands abandonneront l’idée de l’invasion de la Grande-Bretagne.
– En 1982 durant la guerre des Malouines, les Anglais ont mené un bombardement stratégique quelques semaines avant l’arrivée des renforts. Le bombardement fut un échec tactique, mais une réussite sur le plan stratégique. Les Argentins de leur côté ont utilisé leur aviation de combat pour toucher et couler plusieurs navires anglais alors que le rapport de force leur était nettement défavorable.
– Lors de l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990, les USA ont immédiatement envoyé plusieurs dizaines d’avions de combat en Arabie Saoudite afin de sécuriser les frontières, en quelques jours seulement, impliquant une logistique à grande échelle, et pour le résultat que nous connaissons.
– Durant la guerre du Golfe qui a suivi l’invasion du Koweït, l’aviation a été exclusivement et intensément utilisée pour détruire les infrastructures de l’armée irakienne avant l’opération terrestre. C’est un mode d’action qui s’est reproduit à plusieurs reprises.
– En 1999, l’intervention de l’OTAN en Serbie aura réussi à faire plier la politique de cette dernière au Kosovo. Pour la première fois de l’histoire, l’intervention seule de moyens aériens aura permis d’atteindre les objectifs d’une guerre.
– En 2011, une coalition menée par la France et le Royaume unis vient en aide à la rébellion contre Mouammar Kadhafi. Depuis les airs, les moyens militaires libyens sont défaits, et l’ennemi est contraint d’adapter ses tactiques de combat, en n’ayant plus la possibilité d’utiliser ses avions de chasse ou ses blindés.
– En 2013 au Mali, la France intervient sur court préavis (excepté un raid d’hélicoptères de combats prépositionnés dans les premières heures), les avions interviennent directement depuis la métropole. Les aviateurs signent le plus long raid aérien de leur histoire, et stoppent en quelques heures l’avancée des ennemis.
– Depuis 2014, en Irak, une coalition multinationale intervient aux côtés de l’Irak pour repousser le groupuscule EIIL. Les pays occidentaux utilisent quasi exclusivement les moyens aériens pour “fixer” les djihadistes, et donner un peu d’air aux Irakiens dont l’armée est en pleine débandade.
– En 2015 au Yémen, l’Arabie Saoudite freine l’avancée des rebelles Houthis grâce à une coalition de pays Arabes utilisant uniquement des moyens aériens.
Comme nous venons de le voir, une aviation de combat peut être très utile pour se défendre, ou imposer ses vues. En outre, un pays interventionniste comme les Etats Unis d’Amérique, la Russie, la France ou le Royaume-Uni ne pourrait pas avoir le même poids sur la scène internationale en utilisant uniquement le soft Power (ou puissance douce), concept de base des relations internationales.
Une histoire d’influence Géopolitique
L’achat d’un avion de combat est avant tout affaire de politique. Le client se liera pour des dizaines d’années avec le pays qui lui fournira son moyen de combat parmi les plus stratégiques. Un changement de politique interne par exemple, influant sur la politique étrangère dudit pays pourra avoir pour conséquence un gel du soutien militaire, ou pire, un embargo, ce qui aura pour conséquence de clouer au sol à très court terme son plus précieux outil militaire. Il convient donc premièrement de bien comprendre les implications du choix d’un avion de combat par rapport à un autre, et à quelles sphères d’influence elles appartiennent.
Les sphères d’influence dont nous parlons ici sont le reflet des grandes puissances qui dominent le monde; nous les regarderons sous l’aspect qui nous intéresse, c’est-à-dire leur capacité à concevoir et vendre des avions de combat.
Ces sphères sont en évolution permanente, mais relativement figée dans une échelle de temps d’une trentaine d’années, pour les prendre en considération dans la durée de vie d’un avion de combat.
Elles sont au nombre de deux principalement, avec le bloc occidental mené par les États-Unis d’Amérique, et le bloc de l’est mené par la Russie.
Depuis la fin de l’ère soviétique, une partie des pays de l’URSS proches de l’Europe est entrée sous le giron de l’OTAN, comme la Pologne, ou les pays baltes par exemple. Une troisième puissance émerge, c’est la Chine. Elle tente de se créer sa propre aura, mais reste proche de la Russie, et dépendante de son bon vouloir pour le moment. Surtout en ce qui concerne l’aviation de combat, puisque Pékin n’est toujours pas en mesure de concevoir et fabriquer une motorisation adéquate (ce n’est qu’une histoire de temps). De ces sphères, on peut citer la France qui, bien que n’étant pas une superpuissance, garde un atout majeur: une indépendance stratégique qui lui permet de garder, mais aussi d’offrir, une certaine autonomie en rapport des USA avec laquelle elle reste néanmoins alliée.
Les chapitres suivants décrivent de manière succincte quels sont les avions disponibles sur le marché, leurs principaux atouts, tant du point de vue technico-opérationnel, que géopolitique.
Le mythe des générations / la furtivité
Le sujet a été mainte fois abordé sur le site du Portail des Passionnés d’Aviation, nous ne ferons ici que résumer les informations déjà publiées et débattues. Le terme cinquième génération comme il a été souvent rapporté (ou utilisé) dans les médias est une réalité qui a pour origine l’émergence d’une réelle cinquième génération d’avions de combats aux USA, mais est progressivement devenue une expression utilisée dans le monde dans un but purement marketing.
Les États-Unis, comme la plupart des pays possèdent bien des générations distinctes d’avion de combat, mais tous les appareils étant conçus à des moments et des époques différentes, les générations d’avion ne sont pas forcément comparables en termes de technologie et même de performances.
L’avion-type de cinquième génération, tel que vendu par Lockheed Martin devrait posséder quelques caractéristiques clés, comme la furtivité, l’hypermanoeuvrabilité, la super-croisière, ou la fusion des données des capteurs pour ne citer que les principales.
Le F-22, premier avion américain de cinquième génération, n’est pas doté de la fusion des données des capteurs. Quant au F-35, arrivant plus de quinze ans après, il ne possède pas l’hypermanoeuvrabilité, une furtivité bien moindre que celle du F-22, et une super-croisière tellement limitée qu’il serait difficile de la prendre pour acquise.
La furtivité est la capacité la plus “visible”, bien que ce terme ne doive pas exister ou être utilisé en tant que tel. La furtivité est en réalité la recherche d’une discrétion face aux ondes électromagnétiques reçues (radar), et celles émises (infrarouge, radar, communications). Etant donné qu’aucun avion ne sera jamais invisible ni complètement muet, le but est de le rendre le plus discret possible. Plusieurs méthodes existent pour y parvenir, elles sont les conséquences de plusieurs facteurs, dont le premier est évidemment celui du coût engendré par cette recherche de discrétion.
Trois formes de “furtivité” se déclinent comme suit : celle dite passive, celle dite active, et celle liée aux tactiques et aux profils de missions.
La furtivité passive, la plus visible, consiste à étudier les formes générales d’un avion pour refléter le moins possible les ondes radar émises par l’ennemi, ce qui donne à l’avion qui est ainsi étudié des formes plus “futuristes”. Les matériaux sont également étudiés pour absorber et transformer l’énergie reçue en chaleur (ce qui engendre un autre souci…).
Le plus grand problème de cette solution, lorsque poussée à l’extrême, est que l’avion, à performance égale, devra emporter tout son carburant et l’ensemble de ses munitions en interne. Conséquence, l’avion sera beaucoup plus gros, et forcément bien plus cher. Afin de garder intacte sa discrétion, la “peau” de l’avion est particulièrement soignée. Point de vis ou de rivets, ou encore d’abus de raccord, tout y est “lissé”. Y compris les antennes, qui sont alors intégrées dans le fuselage, ce qui induit une complexification extrême dans la gestion des émissions radio.
La maintenance de ce type d’appareil est également plus complexe. L’accès à une trappe de visite pour le changement d’un composant peut nécessiter plusieurs jours de travail, au lieu de quelques heures. Il faut en effet poncer, ouvrir, travailler, fermer, et refaire le revêtement… Le tout en environnement contrôlé.
Dernier point et non des moindres, cette forme de furtivité est décriée, aux États-Unis même. Celle du F-35 par exemple est une conséquence de l’état de l’art des constructeurs américains datant des années 2000. Lorsque l’avion entrera en service à l’horizon 2020/2025, les moyens de détections auront eu deux décennies pour évoluer, alors que la cellule du F-35 restera figée…
La furtivité active appartient au domaine du combat électronique. Le but est de tromper les radars adverses sur leur position exacte par exemple. La pratique ultime de la furtivité dite active vise à renvoyer les ondes radar à son récepteur avec une demi-phase de décalage, afin de faire croire à celui-ci qu’il n’y a aucun appareil dans le ciel. Ceci est évidemment très complexe, car il faut avoir une grande connaissance du champ de bataille et de l’équipement adverse, en plus d’un système possédant une réactivité en temps réel.
La discrétion liée à l’emploi de tactiques de combat est la plus ancienne de toutes. La plus connue étant celle qui consiste à évoluer le plus près et le plus rapidement possible du relief terrestre afin d’échapper aux ondes qui ne peuvent voir au travers des montagnes. Dans un environnement marin également, la rotondité de la terre fait que la portée des radars est grandement diminuée lorsqu’un avion évolue au ras des flots.
Comparaison n’est pas raison
Puisque nous sommes humains avant tout, nous aimons bien, que nous soyons des passionnés ou non, tout comparer, afin de savoir qui ou quoi est le meilleur. Cette tendance est d’autant plus vraie dans le domaine qui nous intéresse ici, mais il est malheureusement difficile, sauf dans des cas précis, de pouvoir comparer et dire, dans l’absolu, quel est le meilleur des avions. (la grande majorité des requêtes faites dans un moteur de recherche et arrivant sur ce site ont des mots clés de recherche de type “avion X vs avion Y”)
Un avion de combat est avant tout conçu pour correspondre aux besoins du pays qui le créé, et il y a tellement de paramètres à prendre en compte qu’il est bien peu probable que de deux programmes d’avions nés en même temps, même très proche, puisse conclure à deux appareils similaires.
Un avion de combat se doit donc de pouvoir réaliser plusieurs missions, missions qui sont fonction des réalités d’intervention et de la politique extérieure de son pays d’une part, mais aussi du contexte opérationnel dans lequel il va intervenir. Il faut donc prendre en compte l’environnement dans lequel l’avion de combat va évoluer. Le Rafale et l’Eurofighter en sont des exemples probants.
Au début des années 1980, alors que la France était équipée de chasseurs intercepteurs très performants (Mirage 2000), mais avec une lacune au niveau de son aviation d’attaque, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie faisaient face à une situation inverse avec le très récent PANAVIA Tornado, très bon dans sa version d’attaque au sol, mais particulièrement mal à propos dans sa version ADV (Air Defense Variant). La France, qui souhaitait remplacer la quasi-intégralité de sa flotte tactique d’avions de combat voulait un appareil fortement orienté vers l’accomplissement de l’ensemble de ces missions, alors que les partenaires européens préféraient, en pleine période de guerre froide, opter pour un intercepteur pur. La France souhaitait un avion plus petit et moins cher, les européens plus lourd, à l’image des missions réalisées par le F-15. La France voulait une version embarquée, ce qui aurait encore alourdi le devis de masse. En conséquence, les besoins divergeaient, les cahiers des charges également. Si les deux appareils peuvent présenter des similitudes au niveau de leur apparence, et de l’époque à laquelle ils furent conçus, la comparaison s’arrête là. Du système de combat jusqu’à la structure de la cellule, tout a été pensé différemment pour répondre à des besoins qui le furent tout autant. Autant comparer un chat à un chien.
S’il ne peut y avoir de comparaison logique entre deux avions, ces derniers sont parfois amenés à être confrontés dans des compétitions commerciales comme ce fut le cas en Inde, en Corée du Sud, ou en Suisse. Le pays ne compare donc pas les avions en tant que tels, mais les note, chacun son tour, dans la réalisation de missions dans un contexte opérationnel spécifique au pays qui veut se porter acquéreur.
Pour prendre une image caricaturale, mais plus accessible, il serait tentant de dire qu’une Audi A6 est une voiture largement meilleure qu’un Lodgy Dacia, mais malgré tous les bienfaits de l’image de marque de la voiture allemande, si vous avez une famille avec 4 enfants, le Lodgy sera un bien meilleur choix.
page suivante, les USA.
23 Comments
James
Sacré boulot comme d’habitude, félicitations.
Juste une petite remarque concernant la furtivité:
“La furtivité passive, la plus visible, consiste à étudier les formes générales d’un avion pour refléter le moins possible les ondes radar émises par l’ennemi,…”
Ces formes ont pour but de diminuer les réflexions vers le radar émetteur mais pas de les absorber. D’où le plus possible de segments au lieu de courbes et en moindre nombre, par ex. les bords de fuite en zigzag du B-2 ou les formes polygonales de la voilure et des gouvernes du F-22. Le radar adverse ne reçoit des ondes réfléchies que dans la direction normale à un segment
thierry
“La furtivité passive, la plus visible, consiste à étudier les formes générales d’un avion pour refléter le moins possible les ondes radar émises par l’ennemi,…”
Pas seulement.
Les avions furtifs bénéficient également de matériaux absorbant les ondes radar, cf. :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mat%C3%A9riau_absorbant_les_ondes_%C3%A9mises_par_les_radars
James
C’est pour ça que Bruno a écrit “la plus visible”, les matériaux absorbant étant difficile à distinguer de vue p/r à des classiques.
patex
Comme à l’accoutumée, c’est un régal à lire. Merci beaucoup !
Ce dossier devrait finir dans les rédactions de tous les journaux France pour faire un peu de pédagogie aux journalistes qui s’attaquent au sujet.
GhostGrey
Merci pour l’excellent article. Très détaillé et complet et au même temps très facile à lire.
Cependant je quelques doutes:
Vous dites que le Gripen est un avion de quatrième génération. La quatrième génération étant celle du M2000 ou F-16 alors que le Gripen appartient à la génération suivante car contemporain du Rafale, l’Eurofighter ou même du F-22. Ne serai-t-il plutôt un chasseur de 5ème génération ou au moins de 4,5 si l’ont suit la classification américaine?
Maintenant que le Kuwait vient de commander des Eurofighter, cela ne permettra à l’appareil de rester en production et être encore competitif?
La photo du J-10B n’est pas celle d’un vieux J-10A au vu de l’entrée d’air, le cône radar ou la dérive?
Je profite pour vous féliciter pour votre site que j’ai découvert ça fait quelques mois.
Bruno ETCHENIC
Bonjour, et merci pour vos remarques. Effectivement, sur la photo c’était bien deux J-10A. On reconnait facilement le B avec les Divertless Air Intake (je préfère utiliser le terme anglais, car en français…). Donc hop, corrigé !
Pour ce qui est des générations, il faut bien comprendre qu’elle n’ont de raison d’exister que dans les pays dans lesquelles on les considère. Si le mirage 3 est un avion de 3 ème génération et le F1 de quatrième, comment considérer le Mirage 2000 ? Et le -5 alors ? Et… Le Rafale ? alors ça donnerait génération 4, 4.5, puis… 4.75 ? Alors on a créé des 4+ 4++ 4+++ (oui oui, pour le su-35 je l’ai vu).
ça n’a aucun sens. Le F-22 et le F-35 sont la cinquième génération d’avions de combat de l’air force, c’est tout. ça n’a aucun sens de tirer de ce terme un quelconque lien capacitif. On ne peut décemment pas classer les avions de tous les pays là dedans. Par exemple, le J-10B cité est un avion de 3ème génération… Pour la Chine ! Et là c’est cohérent. Mais c’est un équivalent d’un avion avancé de quatrième génération chez les américains. C’est tout ce qu’on peu en conclure.
Pour le Gripen, la version A/B est contemporaine du 2000-5. Le développement d’avion se faisant sans discontinuer et de longues périodes… difficile de véritablement réfléchir en terme générationnel.
Vous voyez où je veux en venir ?
GhostGrey
Merci beaucoup pour votre réponse et ces précisions.
Ma question était à propos de votre phrase: ” le Gripen est le premier des avions de quatrième génération à rentrer en service en Europe.” Donc j’ai pensé qu’il devrai appartenir à une génération supérieur à celle du Mirage 2000. C’est vrai que tout ce qui concerne les générations est très compliqué et incohérent. Ainsi, si selon les ricain la 5éme géneration serai reservé aux avions de combat dont la “furtivité” semblerai la caracteristique la plus importante, un F-117 serai donc aussi de 5éme generation. 😉
Bruno ETCHENIC
Autant pour moi alors, j’ai modifié. Je ne me souvenais pas d’avoir écris ça, du coup j’ai pas été vérifié et je ne comprenais pas. J’ai corrigé. Il fallait lire “de nouvelle génération”
Rémi
Effectivement, utiliser la notion de génération pour plusieurs pays ne se justifierai que si un organisme mondial décrète des caractéristiques propres à chaque génération. Dans ce cas, on pourrait attribuer à chaque avion un niveau de classement.
C’est le cas des réacteurs nucléaires où on a une 3e génération, 4e génération, suivant le classement de AIEA.
Pour les avions d’armes, c’est difficile, la furtivité c’est pas du 0 ou 1, ça se note en surface, et à cela il faut ajouter la discretion des capteurs, la signature IR… Et finalement, cela a peu d’intérêt. On pourrait dire que le rafale est 4,75+ ou 5,25- suivant le standard F1, F2, F3… Ridicule.
GhostGrey
Merci, maintenant c’est très claire. Félicitations encore une fois pour votre article.
Rémi
Excellent article, qui a dû vous donner un peu de travail…
Je me demandais pourquoi une aussi longue période sans nouveaux articles. Ca nous semble long, très long quand on attend. On lit toujours avec bonheur vos analyses.
Une question : Le prix de l’heure de vol que vous affichez comprend-elle uniquement le coût de l’avion (carburant, maintenance) ou aussi la formation du pilote est-elle intégrée ? Pour être exhaustif, il y aurait aussi les coûts annexe de maintien des équipes au sol, comme vous l’avez fait remarquer (toute la base aérienne + le ministère, + chef d’état major, + chef de cabinet, le contrôle aérien…). Bref, tout ce qui fait fonctionner l’armée de l’air qui a principale vocation de maintenir des avions en l’air (mais pas que).
Bruno ETCHENIC
Nous sommes tous des bénévoles et après la période du Bourget, la reprise du travail pour beaucoup signe une baisse du nombre d’articles publiés, c’est normal.
Rémi
J’avais d’ailleurs été étonné de la haute fréquence d’articles en période de vacances. A notre grande joie, d’ailleurs.
Effectivement, on comprend que la rentrée ne veut pas dire le repos du guerrier mais plutôt que vous avez moins de temps à consacrer à cette action bénévole.
Ben voilà, pendant les vacances on s’habitue à vos rafales d’articles… et on est frustré quand vous ralentissez le rythme. Preuve que vos articles sont appréciés.
Teenytoon
Euh… Je dois être malvoyant, mais on fait comment pour passer à la page suivante ?
Bruno ETCHENIC
Juste en dessous, vous avez des numéros qui correspondent au numéro de page. Pour bien faire il aurait fallut créer un lien pour chaque “page suivante” mais je crois que la flemme est passé par là… Vais arranger ça
Djackindabox
Il faut descendre plus bas, en-dessous des icônes facebook/twitter/G+ et en-dessous de la rubrique “sur le même thème”.
Juste avant que le corps de page bleu ciel ne disparaisse pour laisser voir l’arrière-plan, il y a “Pages: 1 2 3 4 5 6 7”.
Il faut cliquer sur le chiffre de chaque page (la page en cours de lecture n’est pas clicable, ce qui permet de ne pas se perdre)
Ce n’est pas très visible et j’ai aussi mis un peu de temps à comprendre.
Excellent article, sinon, comme d’habitude !
Djackindabox
Désolé, je n’avais pas vu que la réponse avait déjà été donnée…
Anachron
Bonjour,
Page 6, vous indiquez “En 2008, une implantation permanente a été créée aux E.A.U. par la France, complétant la base aérienne déjà existante (laquelle ?) par une base navale et un camp pour l’armée de terre.”.
Le “laquelle ?” n’était-il pas à compléter avant de poster l’article?
Bravo pour votre travail.
Bruno ETCHENIC
Effectivement, c’est une note de relecture qui n’avait pas été retirée. Merci beaucoup.
Rémi
On explique le besoin dans les années 90 des anglais et allemands pour un intercepteur par le fait que le TORNADO n’était pas efficace dans cette discipline. 20 ans plus tard, l’EF est en service mais le TORNADO est en bout de course et l’EF n’est pas très efficace en version d’attaque puisque pas conçu à cet effet (prévisible) et on s’efforce à grands frais d’en faire un multi-rôle.
Les ministères allemands et anglais manquent un peu d’anticipation et de vision à long terme, non ?
On a eu la chance de notre côté à ce que notre état-major soit un peu plus prévoyant… Pour une fois, on n’est pas en retard d’une guerre… ce qu’on a reproché aux états majors de 40.
Ahmed Jiddou ALY
Excellent article!
Rémi
Je n’en suis encore qu’à la page 4… Courage.
Je m’interroge : Les avantages d’une coopération entre plusieurs pays pour la conception d’un avion d’armes sont finalement bien minces. Les programmes conjoints se heurtent à de grandes difficultés (peut-être pas trop le Jaguar ni l’Alphajet qui furent assez bien réussis techniquement mais commercialement…).
Du coup, on se met à craindre la nouvelle coopération entre Dassault et BAE pour le futur avion européen.
Samuel Lussato
Bonjour à tous,
Etant actuellement en Master 2 de Commerce International, je dois faire un mémoire de recherche et j’ai décidé de le faire sur: le marché des avions de combat au 21ème siècle: etat, tendances et perspectives. (surtout sur l’aspect commerce international)
Cependant, je n’arrive pas à trouver sur @ des écrits qui montrent bien la différence entre AVION DE COMBAT et AVION DE CHASSE. Il-y-a-t il une réelle différence ? Si dans mon titre de mémoire je parle des avions de combat, dois-je parler des avions de transport, de reconnaissance…?
En remerciant d’avance ceux qui pourront m’aider, je vous souhaite une très bonne journée à tous