Phileas fogg et Jean Passepartout peuvent aller se rhabiller ! Leur tour du monde en 80 jours, bien que très bien narré par leur auteur, est resté à l’étape de la fiction. Nul doute que Jules Verne aurait bien aimé s’inspirer des aventures de nos deux tourtereaux, qui ne manquent pas d’inspiration… J’en veux pour preuve une demande en mariage au sommet d’un volcan en éruption au Vanuatu !
“Tourtereaux”: Le mot est bien choisi, car c’est avec des ailes vraiment légères que nos aventuriers ont parcouru la terre. Pour leur tour du monde de 60 000km, leur choix s’est porté sur… Un ULM !
Adrien et Clémentine sont un couple de jeunes trentenaires tout ce qu’il y a de plus normal. Pourtant, leur vie possède déjà la fibre de l’extraordinaire… Ils ont dans les yeux quelque chose qui pétille, la flamme de la passion. Ils ont concrétisé leur rêve, celui de l’aventure, en conjuguant passion de l’aviation, du voyage, de la découverte, tout en permettant de faire quelque chose d’utile pour le monde… Rien que ça ! Ils nous racontent tout cela dans un livre passionnant, et à découvrir d’urgence lorsque vous serez en manque d’action et d’aventure, étendu sur le sable d’une plage, à l’ombre d’un parasol pendant vos vacances d’été. Le livre s’intitule : “Un tour du monde pas comme les autres – Des ailes pour la science”.
C’est un livre à la portée de tous, les auteurs l’ont voulu accessible, y compris auprès d’un public jeune. Le récit de leurs aventures est entrecoupé d’encadrés plus techniques, expliquant des phases spécifiques du vol, ou le but des missions scientifiques réalisées à chaque étape.
Au final c’est donc bien plus que le récit d’une belle histoire, mais un livre ludique dans lequel on ne cesse jamais d’apprendre.
Adrien est pilote de ligne, et Clémentine avocate. Ils en sont au début de leur vie professionnelle, mais ils ont le regard porté au-delà de l’horizon. Un tour du monde en avion, associé à une mission utile, devient rapidement leur objectif. Mais si Adrien est familier des choses de l’air, Clémentine n’a même jamais volé dans un petit avion. Après un vol de découverte, qui décidera ou non de l’avenir de ce projet pour l’instant embryonnaire… Clémentine en redemande ! C’est alors qu’elle décide d’apprendre à piloter, non sans avoir auparavant dû apprendre à conduire, pour pouvoir se rendre à l’aéro-club. C’est beau la passion !
La suite du récit nous plonge dans la mise en place de ce tour du monde. Les projets, les sponsors, le choix de l’avion, et les premières déceptions. Leur premier projet, très ambitieux, s’effondrera après que leur principal sponsor eu décidé d’annuler le financement. Le tour du monde n’est pas abandonné pour autant et ils décident de s’associer à la communauté scientifique, et fédèrent leur voyage autour de la réalisation de plusieurs projets liés aux sciences et à l’éducation. Via différents réseaux, les scientifiques intéressés par la mise à disposition d’un avion pour des projets de recherche sont contactés. Très rapidement, les propositions de projets affluent.
En juin 2012, c’est le grand départ. Luxembourg, Angleterre, Écosse, Groenland, et depuis le Canada, ce sera tout le continent nord et sud-américain qui défilera sous les ailes du Virus. Les 280 pages du récit s’arrêtent donc à la moitié de ce tour du monde de 14 mois (la suite, la suite !).
L’avion:
L’avion sélectionné pour réaliser ce tour du monde est un Ultra Léger Motorisé, le modèle Virus SW-80 du constructeur Slovène Pipistrel, spécialement modifié pour ce voyage particulier.
-Moteur : Rotax 912 UL 80CV
-Envergure : 10,7 m
-Masse à vide : 280 kg
-Masse maximum au décollage : 472,5 kg
-Capacité des réservoirs : 2×50 L + 2x30L
-vitesse de croisière à 75% : 246 km/h
-vitesse de décrochage : 64 km/h
-Vitesse max (VNE) : 302 km/h
-Taux de montée : 6,1 m/s
-Distance de décollage : 140 m
-Distance d’atterrissage : 90 m
-Plafond théorique : 8 100 m
-Consommation en croisière : 12 l/h
Les sponsors:
Sans sponsor, l’aventure n’aurait pas pu voir le jour, et parce qu’ils ont permis de réaliser le rêve d’Adrien et Clémentine, de récolter d’importantes données scientifiques, ravis des centaines d’enfants, et fait rêver des milliers de plus grands, il serait injuste de ne pas les citer.
– Zodiac pour le matériel de survie (combinaisons, gilets, canots de sauvetage)
– Berringer pour les roues tout terrain
– Garmin pour le GPS
– Dynon pour l’avionique
– Finesse Max le revendeur français de Pipistrel pour un soutien financier
– le CNDP et la Cité des Sciences pour les films consultables ici
Adrien: Le budget global de notre tour du monde s’élève à 300 000€, il a été financé via de nombreux sponsors. L’avion, très économique avec une consommation équivalente à celle d’une citadine, a été acheté puis modifié pour l’occasion et a ensuite été revendu. Ensuite, tout était pris en charge par les communautés scientifiques que nous visitions. Nous n’avions pas la pression de contenter les désirs d’un unique gros sponsor, mais de celui de beaucoup de bien plus petits, ce qui a donné à notre projet une taille plus humaine.
Au-delà du financement, Zodiac Aerospace, grand équipementier français, nous a fourni de précieuses combinaisons de survie.
En sus des projets, un partenariat est signé avec la cité des sciences et de l’industrie, et l’ensemble des projets réalisés dans le parcours des deux aventuriers sera filmé. Oui, cela commence à faire beaucoup pour seulement deux personnes:
Adrien: Étant plus technicien, je gérais l’aspect logistique et mécanique de tout ce qui concernait l’avion, que ce soit pour les vols longs de transit ou pour la préparation des missions avec les scientifiques. Il fallait aussi gérer la paperasse liée aux autorisations de survols et de transits entre les territoires. En plus de cela, j’aidais Clémentine dans la prise d’images pour la réalisation des films.
Clémentine: J’étais plus dans l’humain, la négociation. Je devais comprendre, dans chaque mission, le travail des scientifiques, et le vulgariser. Je devais sélectionner ceux qui seraient susceptibles d’être les plus à l’aise devant une caméra, et les interviewer. Je gérais tout l’aspect communication, le blog, la page Facebook, en plus de prendre des notes pour l’écriture du futur livre.Et le récit est dense ! Le scénario n’est pas écrit d’avance et rien ne permet de deviner ce qui sera raconté sur la page suivante. Au mieux pouvons-nous tenter d’imaginer, au changement d’étape, quels seront les gags (qui mériteraient un livre dédié) des différentes administrations, vécus par Clémentine et Adrien. Entre une responsable internationale qui ne parle pas anglais, les rackets organisés dans différents aéroports, la file de guichets ubuesque gérée par un seul préposé qui change de casquette entre chaque bureau, tous les clichés de l’administration sont réunis dans un seul livre. Heureusement, quelques pays ont tout de même réservé de bonnes surprises. Avec une moyenne d’une journée de travail par semaine, la gestion administrative a été très chronophage, et ses aberrations parfois à la limite de la bêtise humaine.
Les missions scientifiques
Recensement des baleines dans l’embouchure du fleuve Saint Laurent, comptage des nids à flanc de falaise d’une population d’oiseaux menacés en Islande, modélisation en 3 dimensions d’un glacier témoin au Groenland, étude de la Mangrove en Guyane, découverte majeure de sites archéologiques au Pérou, l’avion et leurs deux pilotes se révéleront fort utiles pour tous les scientifiques qu’ils ont rencontré. À l’aide de différents équipements montés pour l’occasion, Clémentine et Adrien ont récolté plusieurs types de données, dont des modèles 3D extrêmement réalistes de volcans ou de glaciers, notamment grâce à un logiciel permettant d’assembler des milliers de photos.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter le site Internet Wingsforscience, contenant de nombreuses vidéos en accès libre, dont en voici une:
Le début d’une plus grande aventure ?
Suite à une question que nous leur avons posé, Clémentine nous a confié qu’ils sont loin d’avoir tout vu. C’est même plutôt l’inverse qui a été ressenti.
Clémentine: J’ai l’impression d’être rentré dans une énorme bibliothèque et d’avoir survolé la couverture de livres que nous n’avons pas eu le temps d’ouvrir ! Nous sommes restés trop peu de temps dans chacun des endroits, mais nous avons fait des rencontres formidables. Le retour au quotidien et à la vie parisienne a été marqué par un changement de rythme, mais aussi par ce sentiment de manque de ne plus faire autant de nouvelles et enrichissantes rencontres.Maintenant qu’Adrien et Clémentine ont goûté à l’aventure, il est facile de leur prédire un avenir assez hors normes. Ils sont en effet déjà en train de préparer leur prochain départ, prévu pour le printemps 2016.
En attendant leurs prochaines aventures, nous avons voulu savoir ce que nous réservait la suite du livre, où le Virus et leur équipage s’arrêtent aux portes de l’Océan Pacifique. Apparemment, nous ne serons pas déçus:
Encore plus de galères
Encore plus de dépaysement
Encore plus de découvertes et d’avancées scientifiques
Encore plus de difficultés, avec cette fois-ci des ennuis avec les militaires au Moyen-Orient…
Date annoncée de cette suite : février 2016
En attendant, vous pouvez vous procurer le livre dans la plupart des librairies, ou alors sur Internet, sur cette page qui recense tous les revendeurs en ligne.