Les informaticiens pourraient appeler ça un Patch. Rustine en français. Le terme est d’une étonnante justesse concernant la solution approuvée par la Fédération aéronautique américaine pour résoudre les problèmes de batterie rencontrés sur le dernier né des avions de Seattle, le Boeing 787 Dreamliner.
Après plusieurs incidents en vol, heureusement sans conséquence grave, les avions ont été cloués au sol progressivement après une décision d’All Nippon Airway, puis de l’aviation civile américaine pour tous les avions opérants à partir des USA, et enfin sur toute la flotte, depuis le 17 janvier.
Boeing, accompagné de la FAA, ont déployés d’énormes moyens d’investigation pour tenter de trouver une solution au plus vite. Et le problème est de taille. En ce qui concerne la compagnie ANA par exemple, la perte est estimée à plus d’un millions de dollars de perte par jour.
Le nouveau type de batterie lithium-ion embarqué dans le Boeing 787 est la cause de tous les maux. Elles s’enflamment, et se faisant, dégagent de l’oxygène et le feu de s’auto-alimenter. Les pistes d’investigations se sont concentrées autour d’un problème d’industrialisation d’une part, mais aussi un survoltage ou une surcharge en rapport de la capacité des batteries. Aucune preuve sérieuse de la cause de ces incendies n’a pu être découverte. Même si des modifications mineures au niveau de l’usinage de ces batteries ont été réalisées, la principale modification, celle qui permet à l’avion de revoler, tient dans un coffret métallique sous vide, qui va cloisonner chaque batterie, pour éviter que le feu ne se propage.
De l’autre côté de l’atlantique, le principal concurrent du Dreamliner a pris la décision d’employer un autre type de batterie, plus conventionnel. Même si l’architecture des systèmes est différente et pourrait ne pas avoir les même conséquences sur l’A350, Airbus a choisi une solution pragmatique afin d’éviter les mêmes écueils et des retards d’industrialisation en utilisant des batteries au cadmium.
Si Airbus ne doute pas de la capacité de Boeing à résoudre durablement le problème, la solution envisagé par le constructeur européen prouve bien que rien aujourd’hui ne permet d’expliquer la cause réelle du problème. Seuls les symptômes sont traités. Rien n’empêchera donc une ou plusieurs batteries de prendre feu, mais le feu sera maîtrisé à sa source.
La FAA vient donc d’approuver le vol d’un avion avec une source potentielle d’incendie en son sein. Risque maîtrisé ou non, c’est une première !
One Comment
Dany84
Bombardier a aussi choisi des batteries standart pour le Cseries, Boeing a t-il été trop audacieux?