Les semaines qui viennent de se dérouler ont été extrèmement favorables à l’adoption par la France du drone état-unien MQ9 Reaper. Vous pouvez lire des articles de mes confrères ici, ou là.
Jusqu’à présent, il semble que les militaires français ont toujours eu une préférence pour le Reaper. Cette information, si elle est difficilement vérifiable et ne fait pas forcément l’unanimité auprès des personnes interrogées, ne peut masquer un fait réel où l’armée américaine a fortement fait pencher la balance en faveur du drone américain.
En effet, les français sont en déficit de renseignement au dessus du sahel, avec une immense zone à couvrir et seulement trois drones déployés. Soit tout de même les ¾ de notre flotte de drone Harfang… C’est à ce moment crucial que les états unis ont fourni des images provenant de drones Reaper déployés en Afrique, et utilisés au profit de l’opération Serval. Deux de ces drones devraient être achetés avant la fin de l’année, ce qui permettra d’offrir une continuité de service dans le renseignement, dans l’urgence. C’est un très bon coup commercial de la part des états unis. Mais les deux drones prévus sont différents des système dont l’armée de l’air souhaite s’équiper.
Sur les douze drones prévu par le nouveau livre blanc de la défense, deux semblent donc déjà sécurisés. Mais pour les dix restants, et malgré les annonces, les jeux ne semblent pas encore être faits. La raison est simple. Les 10 drones restants ne seront pas simplement achetés sur étagère. Ils devrons subir des modification afin de les adapter aux besoin des armées françaises. Et pour ce faire, le congrès américain doit autoriser l’accès à certaines parties du code source.
IAI, l’industriel israélien associé à Dassault Aviation pour la fourniture de drones concurrents basé sur le Heron TP, le Voltigeur, est bien conscient de son retard face à la proposition américaine. Son offre -à cause du developpement nécéssaire- ne sera pas disponible avant quatre années. C’est pourquoi IAI propose à la France la fourniture immédiate de deux systèmes basés sur le Heron 1, qui seront déployés au profit de l’opération Serval au Mali.
Cette offre, si elle est considérée avec intérêt, pourrait remettre en avant la solution proposée par Dassault Aviation et IAI. Plus chère, elle offre cependant certains avantages indéniables, comme une valeur ajoutée technologique, avec un retour sur investissement plus important, et une indépendance accrue vis-à-vis des états unis ; mais surtout un risque moindre de se retrouver bloquer par les restrictions américaines sur le partage de l’accès à leur technologie.
source: www.defensenews.com