j’ai fait écho récemment d’une actualité à propos d’un programme national mené par la Turquie, dans le but de fabriquer son propre chasseur dit de “cinquième génération” (vous savez comment je rechigne à utiliser ce terme, mais il provient de leur propre communication)
Je me suis donc rendu sur le stand de TAI, à la recherche de la moindre information complémentaire. Et bien je dois dire que la pêche a été bonne.
Le programme est bien lancé, et il ne s’agit pas d’un programme interne visant à faire tourner les bureaux d’études, mais bel et bien d’un programme sous le contrôle d’un contrat étatique.
Ce programme vise, entre autre, l’entrée de la Turquie dans le club très fermé des nations capables de mener seules un programme d’avion de combat. Contrairement à ce que je pensais, la Turquie ne devrait pas faire appel officiellement à des partenaires industriels étranger, mais compte concevoir, construire et mettre en service son avion par ses propres moyens.
TAI est un industriel respecté. Il a déjà assemblé sous licence les F-16 destinés à l’armée de l’air turque, et est un fournisseur industriel important dans le programme F-35.
Le gros point noir des industriels turques, c’est que malgré l’existence d’un motoriste, détenu en grande partie par TAI, ils n’ont jamais conçus de moteurs militaires de grande puissance. Et on le sait, c’est un des élément clé, une technologie stratégique à obtenir à tout prix si la Turquie souhaite devenir indépendante dans la fabrication des avions de combat. Est il encore besoin de rappeler les déboires du programme Kaveri en Inde ?
La data prévue (ou plutôt souhaitée) de l’entrée en service de ce nouvel avion de combat serait de 2023, soit dans dix ans exactement. Cela est très court, et ma remarque a fait mouche chez mon interlocuteur, surtout avec le point noir abordé précédemment. Mais sur un ton cordial, on s’est entendu sur le fait qu’il faut toujours donné une deadline aux ingénieurs. L’aviation, c’est comme le bâtiment parfois. On donne une date et on se donne un peu d’avance sur le retard prévu.
La Turquie, partenaire de niveau 2 du programme F-35 dont elle compte acquérir jusqu’à une centaine d’exemplaires, possédera alors deux avions de combats en ligne de génération équivalente. La montée en puissance et l’arrivée en nombre des F-35 ne se fera pas avant le début des années 2020 en l’état actuel du programme.
Si il ne fait nul doute que le nouveau chasseur Turque sera certainement moins sophistiqué, mon interlocuteur n’a pas été très clair en ce qui concerne la mission exacte qui sera donné à ce nouvel avion.
Bien que nous en sachions désormais un peu plus, beaucoup de questions restent donc ouvertes.
Depuis Paris le Bourget, votre journaliste, Bruno Etchenic.
4 Comments
Anonyme
pour info, 2023 ça correspond au centième anniversaire de la création de la République Turque. Le choix de la date est donc plus politique qu'industriel
Anonyme
Je viens de découvrir ton blog, qui est vraiment agréable à lire. J'ai enchainé tous les articles de l'année 2013 à l'instant, et dieu (!!) que ça fait du bien de relire de bons articles sur l'aviation militaire. JE vais donc activement suivre ton blog et je te souhaite une bonne continuation.
Ps : c'est moi où les soit disant "avions de 5ème génération" partent tous de la même structure… ? Celle du F-22 ? T-50, J-20, maintenant l'avion Turc..
Blackbird8052
Bruno ETCHENIC
C'est très gentil à toi ! Par contre ne remontes pas trop loin dans les archives … qu'est ce que j'ai pu écrire comme bêtises…
Pour les avions "5gen", ils se ressemblent mais sont tous fondamentalement différends
Anonyme
Ne t'inquiète pas je ne suis pas allé plus loin que Décembre 2012.
J'ai juste adoré l'article sur "Dogfight" avec le Rafale qui écrase les Typhoon et fait galérer les ricains. Qu'il est beau notre Rafale
Blackbird8052