Le 12 juillet dernier, alors que la polémique sur la fiabilité du 787 battait encore son plein, un incendie se déclara sur le premier Boeing 787 appartenant à une compagnie africaine, alors situé sur l’aéroport de Londres Heathrow. Heureusement aucun passager n’était présent au moment de l’incident.
L’incendie, causé par un fil coincé au niveau de la balise d’urgence, provoqua un court-circuit. L’équipement, fabriqué par Honeywell, équipe aussi d’autres appareils, et des interventions eurent lieues sur toute sorte d’avions de différents constructeurs dans le monde, dont Dassault Aviation. Mais le sort avait décidé de s’acharné sur le malheureux Dreamliner et c’est lui qui fit les frais de ce problème de conception…
Les premières photos montrèrent des dégâts importants au niveau de la structure, tellement importants que certains se demandèrent même si une réparation était possible. Mais deux raisons motivèrent certainement Boeing. La première, un déficit important en termes d’image. Mettre au rebut un avion flambant neuf (littéralement …!) avec tous les incidents qu’avait connu le programme Dreamliner n’était pas concevable.
La seconde, la situation est inédite ! C’est en effet la première fois qu’un avion fabriqué avec une structure tout composite nécessite une intervention majeure. Et quelle intervention !
Le sort du malheureux 787 immatriculé ET-AOP allait se révéler bénéfique pour Boeing, en devenant un véritable cas d’école, un laboratoire à ciel ouvert ! Le Boeing va en effet être réparé sur place.
Le constructeur de Seattle restera extrêmement discret sur le sujet, et les informations ont été données avec parcimonie.
Mais il apparaît qu’une partie entière de l’arrière du fuselage ai été fabriquée, puis que des éléments ont été découpés afin de les recoller afin de remplacer les parties trop endommagées. Des photos montrant l’appareil en cours de réparation sans sa dérive attesteraient facilement cette hypothèse de réparation.
photo d’illustration: chantier de réparation, sur le tarmac même de l’aéroport.
(Credit: Jason Rabinowitz)
L’appareil a effectué son premier vol après réparation aujourd’hui même. Grâce au site Flight Radar, certains ont suivi son parcours au-dessus de la mer du nord. L’avion a évolué à différentes altitudes, et à différents paliers de vitesse, sans doute pour permettre d’établir des mesures vibratoires. Les vols d’essais et les contrôles sol devraient durer vraisemblablement plusieurs semaines.
Etant donné le caractère inédit de ces réparations, personne ne peux savoir si l’avion sera remis en service rapidement, et même si il le sera.
Boeing aura dans tous les cas gagné une expérience précieuse, tant les appareils construits (l’on pourrait même dire « tissés) avec des matériaux composites sont nouveaux et posent de véritables défis à l’industrie aéronautique de demain.