Pour les non-avertis, ce nom ne vous dit peut-être rien. Et pourtant : fin 2009, le magazine britannique Flight publiait un dossier consacré au Rafale, testé en vol par Pete Collins. L’article fit l’effet d’une bombe dans la presse internationale et surtout anglo-saxonne, car à cette époque, le Rafale était encore considéré par les médias comme largement inférieur à son concurrent européen, l’Eurofighter, et à nombre de productions occidentales. Les révélations des combats aériens simulés en Corse entre les deux avions n’étaient connues que de personnes bien informées, et les fuites des excellentes impressions que fit le Rafale lors d’un exercice OTAN aux émirats n’étaient pas encore publiées. Et mis à part l’Afghanistan, le Rafale n’avait pas encore fait preuve de ses talents dans des missions de combat réelles.
C’est une toute petite phrase, la conclusion de la publication de Flight qui mit le feu aux poudres :
“The classic definitions of aircraft combat roles really do not do justice to this aircraft; the Rafale is Europe’s force-multiplying “war-fighter” par excellence. It is simply the best and most complete combat aircraft that I have ever flown. Its operational deployments speak for themselves. If I had to go into combat, on any mission, against anyone, I would, without question, choose the Rafale.”
Traduction: La définition classique des rôles des avions de combat ne font pas vraiment justice à cet avion ; le Rafale est l’avion de guerre multiplicateur de force européen par excellence. Il est tout simplement le meilleur et le plus complet des avions de combat sur lequel je n’ai jamais volé. Ses déploiements opérationnels parlent d’eux-mêmes. Si je devais aller au combat, pour n’importe quelle mission, contre quiconque, sans aucun doute, je choisirai le Rafale.
Cette conclusion a tellement bousculé les idées reçues que M. Collins fut l’objet de multiples attaques visant jusqu’à sa crédibilité de pilote de la part de divers intervenants, qu’ils fussent de simples internautes, ou mêmes des journalistes ayant pignon sur rue, comme John Lake, ardant défenseur du Typhoon qui accusa M. Collins de ne jamais avoir volé sur un avion moderne et que son jugement fut biaisé.
Afin de mieux connaître ce pilote, Yves Pagot, un des rédacteurs du portail des passionnés de l’aviation est allé à la rencontre de M. Collins afin de connaître son parcours. Il découvrit premièrement qu’il pilota de nombreux avions modernes dont le Tornado (3 versions), F-16, Mirage 2000, M-346, Kai T-50, Yack-130, et le Harrier VAAC (qui servit de banc d’essai pour la mise au point des commandes de vol du F-35B) L’entrevue a été riche et recouvre l’ensemble de sa carrière au sein de la RAF, mais aussi de ses trois ans au sein de la célèbre équipe de présentation de la RAF, les Red Arrows (équivalent de notre Patrouille de France), jusqu’à sa carrière de pilote d’essai.
En plus de son parcours, Yves lui a posé d’innombrables questions traitant de l’évolution de l’armée de l’air, de ses capacités de combat en ces temps difficiles, mais aussi de la formation des pilotes de combat.
L’interview, de trois pages, est à paraître dans le prochain Air Fan, disponible en kiosque à partir du 15 janvier.