En plein débat politique sur le choix du futur avion de combat qui équipera l’armée de l’air canadienne, Le site canadien anglophone Ottawa Citizen a publié plusieurs articles d’opinion écrits par divers spécialistes pro et anti F-35, mais également sur d’autres avions pouvant potentiellement équiper le Canada, comme le Gripen. Le site Internet a récemment publié trois articles écrits par Yves Pagot, avec le soutien du portail des passionnés d’aviation, articles ayant eu tellement de succès qu’il n’était pas juste qu’ils ne soient pas traduits en français. Lien vers l’article original: ottawacitizen.com The Rafale as canadian next fighter Jet Part 2
La première partie de l’article est disponible ici: Le Rafale, prochain avion de combat canadien ? partie 1
Ecrit par Yves Pagot, traduction et adaptation par Bruno Etchenic
Facteur 3 : Compatibilité et capacité des armements
Comme décrit précédemment, le Rafale peut emporter n’importe quel armement standardisé OTAN, (même si certains ne sont pas encore intégrés sur les avions français, il n’y a pas de difficulté technique particulière pour le faire). Considérer l’armement du Rafale comme étant limité à un« écosystème franco-français » est une erreur. Il serait beaucoup plus intéressant d’étudier, du point de vue canadien, l’originalité et la plus-value opérationnelle que peuvent apporter les munitions françaises à l’armée de l’air canadienne.
Premièrement, le missile européen Meteor, propulsé par un statoréacteur est le plus moderne et létal de tous les missiles présents dans l’inventaire de l’OTAN. La future version de l’AMRAAM aura une portée comprable (supérieure à 100km), mais avec une NEZ beaucoup plus restreinte (No Escape Zone, zone dans laquelle l’ennemi ne peut pas échapper au missile via des manœuvres évasives). MBDA, fabriquant du missile est également en train d’étudier l’intégration du Méteor sur le F-35. L’argument de l’incompatibilité n’a donc ici plus de sens. Le Rafale est un des premiers appareils européen à avoir commencé l’intégration du missile (mise en service en 2018 avec le standard F3R). L’étude a également débuté sur les Typhoon et Gripen, mais l’absence de Radar AESA opérationnel sur ces deux appareils réduit l’utilité d’un missile qui a une portée quasiment aussi importante que le radar de l’avion qui l’emporte.
Deuxièmement, le missile MICA (Missile d’Interception et de Combat Aérien). Ce missile possède, au choix, un autodirecteur infrarouge ou électromagnétique (IR et EM), et une capacité unique de tir au-delà de la portée visuelle pour la version infrarouge, que la dernière version du Sidewinder 9X block 2 tente seulement d’égaler. Sa toute relative petite taille et la poussée vectorisée font de ce missile une munition très agile, avec une portée de 500m à plus de 65km. C’est un missile « tire et oublie », avec la possibilité nommée LOAL en anglais, soit Lock After Launch (Accrochage après lancement), et peut être tiré « par-dessus l’épaule », en direction d’un ennemi présent dans les six heures de l’avion porteur par exemple. En 2010, MBDA a déclaré un score remarquable de 93% de coups au but pour 240 tirs d’essais (11). Un tir « par-dessus » l’épaule a été testée au CEAM de Mont de Marsann en 2007, en utilisant un Rafale tiers, qui a « éclairé » la cible, alors abattue par l’avion tireur (24).
MBDA développe actuellement une nouvelle génération du MICA (MICA-NG) qui, en utilisant la même enveloppe, mais en miniaturisant son équipement et en améliorant la propulsion, devrait offrir une portée encore supérieure, avec une NEZ largement augmentée. L’autodirecteur sera également plus précis. Une nouvelle fonctionnalité devrait apparaitre au niveau de la liaison de donnée avion-missile, permettant au missile d’être intégralement guidé par un autre avion (actuellement, il faut que les données transitent par l’avion tireur).
Troisièmement, l’AASM, SBU 38 “HAMMER” dans sa désignation OTAN, est une munition air-sol offrant des capacités étonnantes et probablement parmi les plus avancées de tout l’arsenal OTAN. Ce qui lui a valu un surnom particulier au sein de cette organisation : « la bombe magique » durant le conflit libyen. Le Hammer consiste en un kit à ajouter à un corps de bombe Mk82 de 250kg comprenant un propulseur à poudre, et un système de guidages multiples, avec au choix : Inertiel/GPS, Laser/inertiel/GPS, ou Infrarouge/inertiel/GPS. Il peut être tiré à distance de sécurité (plus de 50km de portée à moyenne altitude, et 15km à très basse altitude). Grâce à cette munition spécifique, le Rafale est capable de détruire simultanément 6 cibles sur une vaste zone d’engagement. SAGEM (groupe SAFRAN) a annoncé que le Hammer pouvait être décliné sur des corps de bombes de 125, 250, 500 et 1000kg (36).
Quatrièmement, le missile de croisière longue portée SCALP (ou StormShadow dans la version britannique). Le Rafale français est le premier des avions de dernière génération à être qualifié sur ce type de munition, et à l’avoir utilisé au cours de missions de combat en Lybie. L’Eurofighter Typhoon a débuté cette année seulement les essais d’intégration de l’arme, et il est également prévu de l’intégrer sur le F-35… Dans quelques années. (51)
Le Rafale peut aussi emporter la nacelle de reconnaissance RECO-NG, aussi dénommée AEROS pour l’export, et fonctionnant en double bande. Autorisant la capture et la transmission d’images précises en temps réel vers une station au sol via une liaison de donnée large bande directionnelle. Le Reco-NG est capable de combiner des images capturée dans le proche infrarouge et dans la plage visible pour créer des images 3D à très haute résolution, même à de très longues distances. (35)
D’autres armes françaises et européennes sont qualifiées sur le Rafale, comme le missile antinavire Exocet, et l’ASMP-A, missile à charge nucléaire propulsé par statoréacteur. Bien qu’il ne soit pas disponible pour l’exportation, il démontre la capacité de l’avion à résister à un éclair électromagnétique causé par l’explosion d’une charge nucléaire. La mission de dissuasion nucléaire assurée en partie par le Rafale est un important témoin de la capacité de l’avion de pénétrer profondément un territoire ennemi fortement défendu.
Enfin, le Rafale peut être ravitaillé en utilisant la méthode « probe and drogue » (perche et panier) déjà utilisé par la RCAF (Royal Canadian Air Force), évitant de fait une coûteuse adaptation des ravitailleurs CC150 Polaris. Cette technique a été citée dans un rapport au congrès des États-Unis comme plus efficace pour le ravitaillement des avions de combat, car il permet de ravitailler simultanément deux avions (19). Il est à noter que le Rafale peut aussi emporter une nacelle de ravitaillement (dont une nouvelle version est en cours d’étude), permettant de ravitailler d’autres avions, et allongeant le rayon d’action d’une mission de combat, même en l’absence d’avions ravitailleurs.
Facteur 4: Senseurs et perception de l’environnement
En plus de la furtivité (nous en reparlerons plus loin), la fusion des données des senseurs de l’avion est une des caractéristique principale de la soit disant « cinquième génération ». Dans le contexte américain, c’est exact. Parmi les avions de quatrième génération américains, seul l’Advanced Super Hornet (en l’état de projet, pour prolonger la durée de vie de l’avion qui, si il ne reçoit pas de nouvelle commande, verra la fermeture de sa chaîne de production en 2016), sera mettra en avant un écran présentant une fusion complète des données de ses capteurs. Mais c’est déjà une caractéristique commune des « eurocanards ».
A bord du Rafale, les données de tous les capteurs : radar, optronique secteur frontal (OSF), système de guerre électronique SPECTRA (Système de Protection et d’Evitement des Conduite de Tir du Rafale), IFF (identification ami ou ennemi), du DDM-NG, de la nacelle RECO-NGet des missiles MICA IR, ainsi que toutes les informations reçues via la liaisons de données sont fusionnées dans un symbolisme visuel unifié clair sur l’écran tête moyenne (9). Cette capacité a été fortement louée dans une récente évaluation de test par Vianney Riller Jr, qui a également pu tester les dernières versions des F-18 E / F Super Hornet et SAAB Gripen (9). En plus de tous les sous-systèmes, qui sont virtualisés et indépendants, le cœur du système est constitué par un MDPU (Unité modulaire de traitement de données), composée de 19 LRU (unités remplaçables en ligne), chacun d’eux étant 50 fois plus puissants que les ordinateurs d’avions de la génération précédente. L’architecture du système permet la mise à niveau ou le remplacement des processeurs de façon aisée, et une seconde baie a été installée en prévision, capable de recevoir un second MDPU. Ce type d’architecture facilite également la maintenance et les mises à niveau de l’ensemble du système de combat. En plus de la synthétisation des données sur un seul et même écran, le système est capable de “créer” les pistes en utilisant les données fragmentées de plusieurs capteurs.
La visualisation est intégrée dans l’affichage tactique situé sur l’écran tête moyenne. Une caractéristique originale est son écran collimaté à l’infini, pratique afin d’éviter que les yeux du pilote n’aient à faire une « mise au point » à chaque fois qu’il passe de la visualisation de cet écran vers l’extérieur, et vice versa. Pratiquement tous les capteurs, y compris ceux faisant partis des emports externe, comme un pod de reconnaissance ou encore les données envoyé par JTAC (Joint Tactical Air Controller, Controleur aérien avancé) sont fusionnées dans la situation tactique présentée au pilote.
Le gain en termes de temps nécessaire à une prise de décision est crucial pour un pilote en situation de combat, et la fusion des données est là pour lui apporter une vision claire de son environnement, lui faisant gagner de précieuses secondes, lui permettant de prendre le dessus sur son adversaire.
Au sujet des affichages, le Rafale est capable de fonctionner avec un affichage intégré au casque développé par Thales, le Topsight. Bien que les forces armées françaises ne l’ai pas commandés, il est disponible à l’export, et une version adaptée aux besoins locaux équiperont les Rafale indiens. (53)
Voici la liste des senseurs dont est équipé le Rafale:
– Radar RBE2 AESA. Il représente la quintessence des radar, grâce à son antenne AESA (antenne électronique active) composé d’environ 1 000 modules GaAs (12). Il intègre une architecture originale “concept de nuage” (ou cloud en anglais) permettant en autre de pouvoir intégrer à l’avenir des modules GaN (rendement multiplié par un facteur 5), pouvant même être intégrés sous forme d’antenne conforme sans avoir à changer l’architecture globale du radar. (14)
Avec une puissance consommée moyenne de 10 kW, il est très similaire à l’APG 79 présent sur le F-18 Super Hornet en termes de technologie et de maturité (22). Bien que sa portée exacte soit classifiée, le “Centre d’Expériences Aériennes Militaires” (CEAM, l’unité de qualification de nouveaux matériels de l’armée de l’air), a déclaré à plusieurs reprises que la portée avait été «doublée» par rapport à l’ancien radar PESA. Le PDG de Dassault, Eric Trappier, a laissé un chiffre échapper, en citant une portée de « plus de 200 km »(note du rédacteur : les chiffres de portée des radars sont toujours sujet à caution. On ne peut comparer la portée de deux système que dans des conditions d’environnement électromagnétique égaux, et avec une cible présentant la même surface équivalente Radar) Il est capable de suivre 40 pistes et d’en engager 8 d’entre elles simultanément , avec un champ de vision angulaire de 140 ° (15). Il dispose d’un système d’identification des objets «non coopératifs» ,et peut générer une carte très haute résolution grâce à un mode à ouverture synthétique (40). Le Radar participe aussi au système de suivi de terrain automatique.
-OSF-IT, pour Optronique Secteur Frontal –Improved Technology. L’OSF possède un canal de télévision puissant permettant au pilote d’identifier une cible à plus de 50 km. Cette fonction est particulièrement utile, avec les règles d’engagement parfois très restrictives, en évitant au pilote d’avoir à se rapprocher trop dangereusement d’un hostile pour l’identifier. Le système dispose également d’un télémètre laser.
– IFF (Identify Friend or Foe/ Identification amis/ ennemis) Le futur standard F3R proposera le tout dernier mode de cet équipement avec le 5/S)
-Trois détecteurs de taches laser couvrant tous les secteurs de l’avion, avec une capacité de localisation de la source
– Infrared Search and Track (IRST). Cette capacité est acquise grâce à une combinaison de systèmes. Le détecteur de Départ de missiles Nouvelle Génération (DDM NG) comprend deux détecteurs infrarouges d’imagerie passive “Fisheye”. Ils sont bien plus qu’un « simple » d’avertisseur d’approche de missile (MAWS). Leur haut niveau de précision pour la détection des menaces IR contribue à la sensibilisation de la situation globale d’une manière similaire à F-35 EODAS (9, 16) avec une couverture sphérique de 360 degrés. En fait, ils sont assez précis pour être compatible avec l’utilisation future de DIRCMs (des contre-mesures directes infrarouges). Les autodirecteurs des versions infrarouges des missiles MICA sont également intégrés dans la fusion de données, fournissant un canal IR lointain avec ou indépendamment de la nacelle de ciblage. Les capteurs MICA IR peuvent fonctionner pendant toute la durée d’une mission, car contrairement aux autres missiles infrarouges, notamment les missiles américains, le MICA n’utilise pas de bonbonnes d’azote pour le son refroidissement, ce qui aurait limité son utilisation.
-Trois récepteurs d’alerte radar. Ces trois antennes (couverture sur 120° chacune) sont situés sur la base arrière de la dérive (entre les réacteur) et les deux autres sur les emplanture des plans canard. Ces systèmes utilisent des méthodes de calcul interférométrique afin de localiser les menaces avec une précision inférieure à 1 ° et sur une portée de 200 km (15,17). Cette précision leur permet d’établir des solutions de tir passivement (sans l’aide de capteurs actifs).
Pendant ATLC 2009, ils ont été en mesure de localiser des radars air-sol que même un avion spécialisé dans ce genre de mission, F16 CJ, n’avait pas remarqué. (20)
– Les trois derniers capteurs font partie de la fameuse suite «SPECTRA», qui est aussi capable d’auto apprentissage (et en temps réel agrémentant sa propre banque de données de menaces) et de fonctionnalités SIGINT ELINT (surveillance, renseignement électronique) en utilisant des enregistreurs.
Facteur 5 : discrétion (furtivité) et SPECTRA.
Au début des années 80, la DGA (direction générale de l’armement) et l’armée de l’air ont lancés des programmes d’études amont afin d’étudier ce que sera le système de protection du futur avion de combat français.
De l’analyse des menaces futures, et de la considération de réduction des coûts (d’acquisition et d’entretien), a abouti à un compromis entre les capacités cinétiques élevées de l’avion, et les pistes permettant de trouver des parades aux menaces.
Afin d’éviter préventivement la menace sur toute le spectre (dans le domaine radar principalement) il faudra utiliser la pénétration à très basse altitude, et/ou le contournement des menaces par des chemins préétablis, grâce à un système de préparation des missions très sophistiqué.
.Il faudra également pouvoir détecter les menaces en vol, et adapter en conséquence la suite de la mission en temps réel.
Le système devra également permettre, en plus de contourner la menace, de la neutraliser, en la leurrant, la brouillant où, en ultime recours, en la détruisant.
L’ensemble des mesures de réduction de la signature sont obtenues par plusieurs moyens, la plupart classifiés, d’autres documentés. Dans le spectre infrarouge, par exemple, il existe un canal d’air de refroidissement supplémentaire se mélangeant aux gaz d’échappement du moteur. Dans le spectre électromagnétique, l’utilisation extensive de composites (un tiers de la masse de l’avion, et 70% de la surface mouillée (ce qui est du même ordre que le futur avion de combat Pak-Fa russe)), et les revêtements absorbants les ondes radar (RAM : Radar Absorbant Materials), la présence de dents de scie tout autour de l’appareil (motifs sur des canards et des bords de fuite des ailes, ainsi que l’intérieur des prises d’air ou sous le fuselage). Les ingénieurs de chez Dassault Aviation ne prétendent pas que leur avion soit “furtif”(comme il est commun d’appeler un avion vraiment très discret aux ondes Radar), mais très discret ou « sournois ». Au final, le Rafale possède un surface équivalente radar 20 fois inférieure par rapport au Mirage 2000. (15)
L’évitement préventif des menaces connues est obtenu soit grâce à une planification de la mission (dont les données apparaîtront sur l’écran tactique) ou en temps réel, via la liaison 16 ou la détection par l’un des capteurs de l’avion. Dans ces derniers cas, SPECTRA est capable de proposer des mesures contre la menace, que ce soit en la contournant par l’intermédiaire de recommandations de nouveaux chemins pour le pilote afin d’éviter les zones létales (le système est assez sophistiqué pour prendre en compte les caractéristiques de la menace et de la topographie), le brouillage , le leurrage ou la destruction de la menace.
C’est là que réside l’originalité du concept SPECTRA, dont la plupart des suites de guerre électronique actuelles s’inspirent. Loin d’être une simple suite permettant la «conscience de l’environnement », SPECTRA est capable d’actions offensives. Il dispose de 3 antennes AESA de brouillage directionnel extrêmement précises permettant un leurage ou un brouillage ciblé. Les différentes méthodes de brouillage utilisées ont été largement débattues sur Internet et sont hautement classifiés. Nous savons qu’il utilise une chaîne DRFM (Digital Radio Frequency Memory) et un brouillage « intelligent » brouillage au lieu d’un “brouillage brutal”, utilisé par beaucoup de systèmes aéroportés, notamment les Prowler et Growler qui inondent de « bruit » les antennes adverses sur toutes les gammes de fréquence possible, les rendant momentanément aveugle, mais de manière fort peu discrète.
Les méthodes dites de False range target, velocity gate pull-off, et narrow band Doppler noise sont créées en utilisant le DRFM sont des techniques cohérentes « basiques » qui peuvent être utilisés efficacement contre des radars LPI (faible probabilité d’interception (23). Autrement dit, il est en mesure de nourrir les radars ennemis avec des données erronées sur la présence, la localisation et le nombre d’avions. Il agit comme un illusionniste au lieu d’utiliser un signal bruyant, aveuglant. En outre, selon les conditions, SPECTRA est capable de détecter et de localiser les menaces potentielles avec suffisamment de précision pour permettre un accrochage sans l’aide de capteurs actifs (donc détectables). Des résultats intéressants ont malgré tout été divulgués à la presse spécialisée, dotn voici quelques exemples:
• En survolant les défenses aériennes libyennes (avant que le système de défense aérienne libyenne n’aient été supprimées par des salves de missiles tomahawk), des Rafales ont « évités »les radars ennemis. (31)
• Au cours de l’exercice de l’OTAN Mace XIII en Slovaquie, un Rafale B a survolé sans encombre sur un radar S300 (et était le seul type d’appareil engagés dans l’exercice en mesure de le faire) (21)
• Au cours de l’exercice Joint Warrior 2013-1, les rumeurs disent SPECTRA a littéralement donné des maux de tête au radar CAPTOR-M de l’Eurofighter, l’empêchant d’accrocher les Rafale, pourtant visibles et détectables.
• Au cours de ses vols d’essai en 2012, le pilote d’essai Vianney Riller Jr., essayant le Rafale pour le compte de Defesanet, a pu tirer, en s’appuyant entièrement sur des capteurs passifs de l’avion, un missile en direction d’un avion en position d’attaque dans ses 6 heures, à largemnet plus de 10 nautiques de distance. Pour le moment, et pour ce que nous en savons, le Rafale est le seul avion de combat opérationnel à être capable d’une telle prouesse.
• Dans une brochure de présentation technique 2011 au Bourget, Dassault évoque une « technologie furtive virtuelle” (27).
Le système SPECTRA est complètement intégré à l’avion (et sait réagir différemment en fonction de la configuration de l’avion). Le fait que le système de guerre électronique n’ai pas été rajouté à l’avion via l’ajout d’une nacelle externe est une caractéristique très importante, donnant à l’ensemble une cohérence, car le système s’adapte en fonction des charges emportées par l’avion, modifiant sa signature électromagnétique et infrarouge.
Cette capacité de combat électronique avancée, intégrée est un autre domaine où les Américains sont en train de rattraper leur retard (une partie des capacités du F-35 dans ce domaine sont d’ailleurs développées en Israël, autre pays leader du secteur). Le Rafale est le seul avion fournir cette capacité de combat avancée sur le marché aujourd’hui. Le Boeing EA-18G Growler, la variante de guerre électronique du F-18 Super Hornet, ne se verra doté de cette capacité qu’avec l’ajout d’une nacelle externe de brouillage de nouvelle génération conçue par Raytheon aux alentours de 2020. Bien que les doctrines d’emploi sont différentes, on peut en conclure aisément que pour obtenir des capacités Air-Air, Air-sol et de brouillage, là où les américains devront déployer deux modèles d’appareils (F-18 E/F Super Hornet et l’EA18G Growler, version de guerre électronique du Super Hornet), un seul Rafale suffit. (48)
En conclusion, au lieu de s’appuyer uniquement sur une forme furtive(furtivité passive), le Rafale s’appuie sur un système d’évitement intelligent et une suite complète de capteurs très sophistiquée, une adaptation en temps réel du cheminement de l’avion durant sa mission, et pour terminer, des brouilleurs AESA de pointe. Il est à noter qu’en 2014, un démonstrateur Rafale a volera, équipé avec de nouvelles antennes à base de nitrure de gallium (GaN), une première mondiale, qui démontre l’implication de l’Etat français envers l’amélioration constante de l’avion. Encore une fois, certaines capacités ont six ans d’avance sur le Growler, et ne sont toujours que des promesses en ce qui concerne le F-35. (48)
La troisième et dernière partie sera publiée dans quelques jours.
Liste des sources cités dans les trois parties de l’article:
1- Final Industry Engagement Request: Capability, Production and Supportability Information Questionnaire
2- NDTV: India to finalise Rafale deal this fiscal year: Air Force official
3- ottawacitizen.com: Why Canada Should Buy The Saab JAS39 Gripen E “Next Generation” Fighter
4- Sénat: Projet de loi de finances pour 2014 : Défense : équipement des forces et excellence technologique des industries de défense
5- vanguardcanada.com : Mission satisfaction: Rafale offers proven capability
6- rafalesolodisplay.com présentation “beau temps”
7- flightglobal Test by Chris Yeo
8- flightglobal.com test by Petter Collins
9- defesanet.com.br test by Vianney Riller Jr
10- Youtube: Vidéo Combat BFM Rafale VS F-22
11- ffaa.net Mica EM/IR
12- defense-aerospace.com Fox 3 magazine N° 11
13- wayback.archive.org magazine Fox 3 N° 8
14- Aviation Week 12 juillet 2010
15- AWST 7/5/1999 ; Vol 151 issue 1 p48
16- mbda-systems.com présentation DDM-NG
17- thalesgroup.com présentation Spectra
18- portail-aviation Le Rafale F3R sur les rails
19- fas.org Air Force Aerial Refueling Methods: Flying Boom versus Hose-and-Drogue
20- Blog secretdefense cartons pleins pour le Rafale aux émirats
21- ultimaratio-blog : A French Way of SEAD ?
22- Air&Cosmos 2150, Dec 5th , 2008
23- Thèse : Detection and Jamming Low Probability of Intercept (LPI) Radars
24- cesa.air.defense.gouv.fr Première européenne pour le Rafale : tir “over-the-shoulder” d’un missile Mica
25- Air et Cosmos 2355, April 19th , 2013 p. 28
26- Blog secret défense Libye : quand un Rafale fait les 35 heures
27- 49ème salon du Bourget données techniques du Rafale
28- Defens’aero: témoignage d’un pilote de Rafale au dessus du Mali
29- theaviationist.com Le Rafale en opérations sur le USS Truman
30- portail-aviation: Rapport confidentiel Suisse
31- dassault-aviation.com Magazine Fox Three N° 15 Page 9
32- Graphique évaluation néerlandaire
33- defesanet.com.br Le Rafale progresse vers un succès commercial
34- journal-aviation.com Le Rafale sort l’artillerie lourde
35- Image AEROS
36- safran-group.com Présentation AASM
37- AWST Jan 20th, 2014, p29
38- http://www.air-cosmos.com/defexpo-2014-uk/rafale-looks-to-the-future.html (lien décédé…)
39- Portail-aviation : Visite mindef à Mérignac, remise contrat Rafale Care et F3R
40- Image reconnaissance
41- letemps.ch Rapport d’évaluation suisse
42- Fichier PDF: Plaquette de com Saab: GRIPEN NG FOR THE NETHERLANDS ENHANCED FIGHTING CAPABILITY
43- military.com F-35 Air Combat Skills Analyzed
44- wired.com Pentagon Downgrades Specs for Its Premier Stealth Jet — Again
45- Portail-aviation: Furtif, vous avez dit furtif ? Partie 1
46- portail-aviation: Furtif, vous avez dit furtif? Partie 2 : Mon radar joue à la bataille navale!
47- Portail-Aviation: Programme F-35 : un avion dépendant du F-22
48- AWST February 17, 2014, p42 « Fast and Furious : Pivot to Pacific propels the need for upgraded and agile electronic-warfare systems »
49- aviationweek.com Air Forces Acquiring Fewer Fighters As Prices Rise
50- aviationweek.com Air Forces Acquiring Fewer Fighters As Prices Rise Part1
51- Fichier PDF mbda-systems.com StormShadow
52- theaviationist.com “If we don’t keep F-22 Raptor viable, the F-35 fleet will be irrelevant” Air Combat Command says
53- Fichier PDF thalesgroup.com présentation TopSight
4 Comments
Sébastien Pugelle
Merci pour la traduction !
Julien Barbe
Articles forts intéressants! Vivement la troisième partie! Merci pour la traduction et le partage!
thierry
Passionnant , merci !
GA_U
Pour info, le nouveau ministre de la Défense canadienne est d’origine sikh. Est-ce un signe positif pour le Rafale, en espérant des négociations moins compliquées !
Cdlt
http://www.parismatch.com/Actu/International/Harjit-Sajjan-le-ministre-canadien-de-la-Defense-un-exemple-de-la-magnifique-diversite-860119