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Hier notre confrère “Challenges” annonçait qu’une initiative commune européenne de proposition d’un nouveau drone “MALE” (Moyenne Altitude Longue Endurance) par trois industriels majeurs européens, Airbus, Alenia Aermacchi, et Dassault Aviation avait été remise aux gouvernements allemand, francais et italien.
Une telle initiative avait déjà été développée durant le salon du Bourget 2013, sans grand écho de la part des gouvernements respectifs.
Le communiqué de presse commun publié aujourd’hui montre qu’en fait les industriels concernés sont allés plus vite et plus loin en la matière que supposé.
En effet, ils ont remis aujourd’hui une proposition de définition plus approfondie aux ministères des pays respectifs. Cette proposition suggère une phase de définition qui a déjà été préparée par des équipes de développement conjointes.
Ainsi, les industriels demandent aux gouvernements de définir et d’ajuster conjointement leurs expressions de besoin AVANT de démarrer le projet ce qui devrait éviter (si le projet se poursuit et est financé) bien des déboires que l’on a pu observer lors du déroulement des programmes internationaux comme l’A400-M, l’Eurofighter etc.
L’objectif avoué est de livrer une solution viable et certifiable à l’horizon 2020 d’un drone MALE de nouvelle génération. Pour cela, les industriels demandent un deuxième engagement des états après cette phase de définition. On voit ainsi que tout en étant moteurs de proposition, les industriels européens demandent des garanties sur la cohérence du suivi de programme entre les pays.
Plus important encore, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, souligne que pour la première fois, l’industrie démarre un projet AVEC UN ACCORD COMPLET SUR LE PARTAGE GENERAL DES TACHES.
Il ne devrait donc pas y avoir de problèmes de “juste retour” (retour sur investissement par pays pour la part d’industrialisation) comme cela s’est vu si souvent (le pays investisseur exigeant d’avoir une quote part du produit fini correspondant à son investissement, et ce quelque soient les compétences respectives…).
Bernhard Gewert (PDG d’Airbus Defense and Space Systems) et Giuseppe Giordo (PDG d’Alenia Aermacchi) insistent pour leur part sur l’indépendance européenne en matière de recueil d’informations (actuellement l’Europe est dépendante des USA ou d’Israël) et sur l’acquisition/maintien de compétences de pointes en Europe (et les emplois qualifiés qui vont avec).
Plusieurs nations européennes ayant annoncé leur besoin en faveur de systèmes de drone, en ligne avec le sommet européen de la Défense de décembre 2013, cette solution proposée par les industriels nous semble plus qu’intéressante.
Non seulement elle devrait permettre la mutualisation d’investissements entre pays et la redondance de programmes, mais aussi éviter les écueils qu’ont pu rencontrer les programmes internationaux précédents (spécificités locales, exigences nationales de part de travail etc.)
Il est intéressant de noter que dans ce cas, ce sont les industriels européens qui montrent aux Etats la voie à suivre vers une Europe de la défense.
2 Comments
Fondation
Il y a un sujet sur lequel travailler même si les états traîne un peu avant de s'engager, c'est : comment insérer un drone (MALE ou autre) dans le traffic civil.
Looping
Safran et Thales y regardent avec MIDCAS, je ne sais pas pour Dassault
http://www.midcas.org