Déchargement du 3ème drone Reaper à Niamey |
Lancé le 1er août 2014, l’opération Barkhane a pris la suite des opérations Serval et Epervier dans un contexte de globalisation régionale de la lutte contre le terrorisme.
Cette opération française, en collaboration avec les pays du “G5” africain (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad) a pour objectif de maintenir les acquis de l’opération Serval (recul ou neutralisation des groupes terroristes, destruction de leurs infrastructures) en exerçant une pression continuelle sur lesdits groupes.
Cette opération, aux côtés des forces armées locales, mobilise 3000 soldats français, face à environ 1500 hommes appartenant aux groupes terroristes Al Mourabitoune, Ansar Dine et AQMI.
La totalité de ces effectifs est bien sur insuffisante pour couvrir un territoire grand comme cinq fois la France. Il est donc fait appel massivement aux moyens d’observation aériens que sont les Atlantique 2, les Rafale munis de leur pod Reco-NG et surtout des drones “MALE”. Ces drone, dits Medium Altitude Long Endurance, sont des acteurs indispensables des missions “ISR” (Intellignece, Surveillance and Recognition, soit Renseignement, surveillance et reconnaissance). Les deux drones MQ9-Reaper (fabriqués par General Atomics) présents à Niamey ont ainsi dépassé les 4000 heures de vol en avril.
Image prise par un drone reaper, (c) Ministère de la défense |
Ces marathoniens des airs peuvent, depuis une altitude de milliers de mètres, délivrer des images d’une qualité ahurissante.
Le drone Reaper, fort des ses 20 m d’envergure (pour 11 m de long) et de son moteur de 950 CV, peut en effet effectuer des missions de 15 h d’affilée, avec une portée de 1850 Kms.
Ce drone est piloté à distance (contrairement au Neuron par exemple) depuis une cabine (la France en possède deux) ou pilote et navigateur/interpréteur image se côtoient.
La France dispose donc dorénavant de trois de ces systèmes, qui sont par ailleurs appuyés par des drones américains similaires et de deux Harfang (drone israelo-européen) de l’armée de l’air, plus anciens mais toujours utiles.
Les trois Reaper réceptionnés par l’armée de l’air sont de type “Mark I”, sachant que les toutes dernières productions de General Atomics sont de type “Mark V”. Néanmoins, devant l’urgence opérationnelle, l’armée de l’air préfère disposer rapidement de ces versions, quitte à les “rétrofitter” plus tard, que d’attendre de nouvelles versions. Ainsi une nouvelle commande concernant 3 nouveaux Reaper Mark I devrait être passée cette année, quitte à demander à l’USAF de “passer son tour” afin de débloquer des créneaux de production pour l’armée de l’air.
De multiples cafouillages industriels et politiques sont la raison du retard pris en la matière par l’industrie européenne. Finalement, Dassault, Airbus et Alenia se sont regroupés pour proposer un drone de nouvelle génération aux gouvernements européens. La fiche d’expression de besoins devant être rédigée a priori par l’agence européenne de défense. En espérant qu’il ne soit pas trop tard…
Drone Reaper de l’escadron 1/33 Belfort, (c) DGA. |