© ATR / Master Image / ESPINASSE Fabien |
Le constructeur d’avions régionaux ATR a annoncé l’obtention, par l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne (EASA), de la certification des toutes dernières innovations développées pour l’avionique des ATR 42-600 et ATR 72-600. La nouvelle certification concerne les fonctionnalités d’approches LPV (Localizer Performance with Vertical guidance), RNP-AR 0.3 (Required Navigation Performance with Authorization Required) et la V-NAV (Vertical Navigation) couplée au pilote automatique. Ces nouvelles améliorations permettront aux ATR de dernière génération de suivre des trajectoires en approche plus précises, et encore plus sûres, grâce à la navigation par satellites, sans nécessiter des moyens de navigation au sol.
Ces nouveautés, qui permettent de réduire sensiblement la charge de travail des pilotes, sont intégrées dans une nouvelle version de l’avionique des ATR -600, la version « Standard 2 ».
Le « LPV » est une fonctionnalité permettant d’effectuer des procédures d’approche basée sur des informations GPS augmentées par des satellites géostationnaires, et qui permettent de guider l’avion sur les axes vertical et horizontal, sans besoin de support d’une station au sol. Cette nouvelle fonctionnalité est particulièrement utile pour des aéroports non équipés d’ILS (Instrumental Landing System), et notamment pour certains aéroports régionaux, de petite taille ou disposant de peu d’infrastructure. Les approches LPV d’une grande précision, peuvent atteindre des minimas jusqu’à 200 pieds, ce qui autorise donc des atterrissages avec une visibilité fortement réduite.
Le « RNP-AR 0.3 » permet aux avions de suivre des trajectoires avec une précision accrue, ayant de ce fait une meilleure anticipation face à d’éventuels obstacles à l’approche de certains terrains d’accès difficile. L’apport fondamental des approches RNP-AR, comparées aux approches conventionnelles RNAV (par GPS), est qu’elles font l’objet une surveillance accrue de la performance de l’avion associée à des alertes de navigation à bord de l’appareil. De par la prise en compte de ces contraintes de sécurité, ces approches permettent également d’atteindre des minimas réduits comparés à ceux des approches RNAV conventionnelles. Au-delà de ces avantages, cette nouvelle fonctionnalité est également utilisée dans le cadre de la gestion du trafic sur des aéroports fortement encombrés ou pour les procédures anti-bruit.
La « VNAV », couplée au pilote automatique, permet un guidage vertical géré par le calculateur de navigation (FMS) de l’appareil. Basé sur les calculs du FMS, le pilote automatique contrôle l’avion afin de suivre un profil vertical déterminé. Ceci définit avec plus de précision les trajectoires de descente et d’approche, offrant ainsi une meilleure sécurité en regard de l’éventuelle présence d’obstacles. La VNAV réduit sensiblement la charge de travail des pilotes à l’approche des aéroports ; c’est une fonctionnalité indispensable dans le cadre des opérations RNP-AR.
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Anonyme
Toutes ces évolutions sont un plus, toutefois elles sont aussi un danger dans la mise en œuvre de ces procédures.
On nous vend ces nouvelles technologie en mettant en avant que celles-ci permettront de réduire sensiblement la charge de travail des pilotes.
Or, le danger est là, car de nombreux accident récents sont le fait d'équipages qui se reposent trop sur les nouvelles technologies, et oublient que toutes procédures automatiques doivent être en permanence contrôlées manuellement ( calcul mental et contrôle carte d'approche). Ce qui est de moins en moins le cas. Et ne parlons pas d'une approche en manuel à contre QFU.