Du point de vue médiatique, tous les feux semblaient au vert pour le Rafale en Suisse, jusqu’à un retournement de situation datant de lundi dernier. Coup de Trafalgar, le F-35 serait désormais favori du département de la Défense au conseil Fédéral Suisse. Chaque concurrent ayant sa chance, il n’est pas surprenant dans l’absolu que pour les conseillers fédéraux, le cœur balance entre plusieurs appareils. Néanmoins, certains éléments de ces “fuites” nous interrogent. Le contenu, les arguments avancés comme le timing de publication tendent à démontrer que certains intérêts étrangers pourraient se cacher derrière ce retournement de situation.
Cet article a été écrit en collaboration avec des membres de notre forum partenaire Air-Defense.net
Une chronologie de publication particulière
La démonstration qui suit est une conjecture basée sur une analyse des faits disponibles. Si certains arguments sont factuels, il est tout à fait possible que de nouveaux éléments contredisent notre version des faits. Nous invitons tous nos lecteurs à exercer leur esprit critique avant de lire ce qui suit.
Repris par Letemps.ch ou même chez nous par BFM, il suffit de remonter le fil pour trouver la source des informations et se poser les premières questions.
C’est ainsi que nous trouvons deux articles, le premier de NZZ.CH publié le 21 juin à 16h50, suivi à peine 8 minutes plus tard par un article publié par SRF.CH à 16h58. Moins d’une heure plus tard, c’est une dépêche de Reuters qui reprend l’information. Sans verser dans le complotisme, la chronologie des publications laisse peu de place au doute. La publication dans la presse de ces fuite est clairement pilotée. En effet, la synchronisation de la publication des articles entre les sites NZZ et SRF ne permet pas matériellement à un rédacteur de SRF de lire, analyser, rédiger et publier un article en seulement huit minutes. Le fait que l’information soit reprise par l’agence de presse Reuters à peine une heure plus tard alors que les médias principaux Suisses n’ont pas encore repris l’information nous permet de comprendre la stratégie employée. Reuters n’est pas un média classique, mais une agence de presse internationale basée au Etats Unis. La publication de dépêches par une agence de presse donne une toute autre dimension à la visibilité d’une information. Car les agences de presses sont des relais de communication, bien souvent la source des informations auxquels sont abonnés la plupart des journalistes. Reuters n’aurait jamais pu être la source d’une telle information sans prendre le risque d’être accusé de faire le jeu d’une pression américaine, c’est pourquoi la dépêche fait mention d’une source locale. Néanmoins, le fait qu’une agence de presse comme Reuters reprenne une information qui n’a été publié que sur deux médias locaux seulement une heure après pose également question. La visibilité apportée à l’information par Reuters porte ses fruits car à partir de ce moment-là, elle est reproduite par beaucoup plus de sites.
La date de publication n’est pas anodine non plus. Le lundi 21 juin, c’est deux jours seulement avant la prochaine échéance de l’annonce prévue officiellement par le conseil fédéral Suisse (le 23 ou le 30 juin) et certainement au moment où les dernières discussions ont lieu en son sein. Si la chronologie de publication des fuites laisse assez peu de place au doute sur le fait qu’elles aient été orchestrées, les motivations peuvent être multiples. L’implication de Reuters en tant qu’organe de presse Américain nous fait naturellement penser que les américains tentent de manipuler l’opinion publique afin de favoriser un choix. C’est tout simplement une manipulation politico-médiatique, une manœuvre très souvent utilisée par différents organismes et à plusieurs fins.
Mise à jour du 28/06: Un membre du Forum Air-Défense, Rogue0, nous a fait remarquer que dés le lendemain de la visite de Joe Biden, le 16 juin, un premier article est apparu sur le media francophone lematin.ch. Il fait référence à une préférence affichée en faveur du F-35. Le seul argument apporté est alors celui du coût. Le fait que cet article soit sorti plus tôt ne défait en rien l’hypothèse précédente, car les arguments ne sont pas les mêmes. Il rajoute cependant une pierre à l’argumentation. Il confirme que si le Rafale avait précédemment la côte auprès de la commission, c’est bien que soit le rapport d’évaluation soit l’offre commerciale du Rafale (ou les deux) étaient bien placés. Ce qui accrédite la thèse de pressions américaines reçues au moment de la visite du président Américain en Suisse une semaine avant l’annonce du choix.
Des arguments qui posent question
Le désormais célèbre Pierre Henry “Até” Chuet a publié une vidéo très instructive sur sa vision de cet emballement médiatique. S’il met de côté l’aspect économique des arguments posés dans l’information initiale (que nous reprendrons plus bas), il réagit sur un aspect fortement controversé et à raison, s’agissant de la capacité du simulateur du F-35 à proposer une façon de s’entraîner “révolutionnaire” par rapport à ses concurrents. L’argument sert également à faire comprendre qu’en entraînant les pilotes avec une plus grande part de simulation que de vols réels, cela fait mécaniquement baisser le coût à l’heure de vol du F-35.
Cet argument est facilement contré et très bien expliqué par “Até”. Le F-35 n’est absolument pas le seul appareil à disposer d’un simulateur. Tous les concurrents en disposent, et les simulateurs Rafale dont disposent l’Armée de l’Air et de l’Espace sont tous connectés entre-eux et avec ceux de la Marine Nationale. De plus l’AAE avait déjà dans ses cartons des plans pour faire évoluer l’entraînement de ses pilotes avec une plus grande part de simulation et de vol en PC-21 qui sont, au passage, déjà configuré pour simuler une partie du SNA du Rafale. X heures de vols sur avions de combat complété de Y heures de vol sur avion d’entraînement et Z heures de vol en simulateur ? Il appartient aux Forces Aériennes Suisses de choisir leur mode de fonctionnement, avec les mêmes paramètres quelque soit l’avion sélectionné. A ce jeu là, malheureusement l’argument de Lockheed Martin n’a plus aucun sens et se retourne même contre lui. Car en réduisant le nombre d’heure de vol de son avion, le coût à l’heure augmente mécaniquement et cela n’est pas à l’avantage du F-35.
Nous tenons à relativiser l’argument sur la manœuvrabilité du F-35A par rapport aux autres appareils. S’il n’est pas l’avion le plus manœuvrable du lot, il reste toutefois un avion du combat capable de faire du dogfight, ou BFM (Basic fighter maneuvers, aucun rapport avec BFM TV…). Bien qu’ayant d’autres lacunes pour effectuer efficacement des missions de police du ciel (disponibilité moindre, mise en œuvre lourde, taux de montée et rapport poussée sur poids défavorable), l’avionneur mise sur des aspects techniques supérieurs de son système de combat (toujours en cours de développement).
Autre petite correction, le problème n’est pas que le F-35 est plus moderne ou comporte plus de technologie que les autres avions, mais tout simplement que la maintenance du F-35 est assujetti à l’utilisation du système et logiciel ALIS qui est directement connecté aux USA. Ainsi, l’utilisation de cet appareil envoie automatiquement des données aux Etats-Unis et renseigne sur les détails de l’utilisation de l’avion. Si la présence de “boîtes noires” est plus ou moins confirmée sur les avions de génération précédente, la solution ALIS permet, sans aucune contradiction possible, de contrôler l’usage qui est fait de ses avions. Dans l’hypothèse d’une brouille politique entre les USA et la Suisse, la coupure des connexion avec ALIS empêchant à très court terme le démarrage même des avions est une réalité technique.
Le F-35a serait plus économique que ses concurrent
According to insiders, Switzerland can buy a larger number of F-35s with the budgeted 6 billion Swiss francs than would be the case with the three competitorsSelon des initiés, la Suisse peut acheter un plus grand nombre de F-35 avec les 6 milliards de francs suisses prévus au budget qu’avec les trois concurrents.
Ceci est factuellement faux. Comme nous l’avons déjà démontré dans notre précédent article dont nous citons ici un extrait:
“Ces derniers jours, certaines “fuites” dans la presse indiquent que le F-35 aurait la préférence de Berne, en invoquant notamment son coût, bien plus avantageux que ceux de la concurrence, comme dans cet article par exemple. Or, cela est troublant. Premièrement, car de tous les appareils présentés, peut-être hormis pour l’Eurofighter Typhoon, le F-35 n’est pas reconnu pour son coût avantageux. Chaque année, les USA négocient le nombre d’avions à produire pour l’année suivante, dans des contrats appelés LRIP, pour Low Rate Initial Production. Pour le LRIP 11h, qui va voir la production en 2021 de 109 F-35A, son coût unitaire est de 89 millions de dollars (source FAS.org, page 23), alors que celui du Super Hornet est de 51 millions de dollars et le Rafale C à 57 millions d’euros. Le constat est identique pour les coûts à l’heure de vol et l’USAF se plaint d’ailleurs ouvertement que les objectifs de réduction ne soient pas atteignable, avec un coût actuel avoisinant les 36 000$ par heure de vol. Source: Air2030. Quel avion de combat la Suisse va-t-elle sélectionner ?“
Conclusion
Ceux qui suivent les actualités dans le domaine de l’aviation de combat sont familiers avec l’usage des médias comme arme de pression politique. Ce n’est donc pas une surprise de constater que l’annonce d’un contrat à 6 milliards de franc puisse susciter des convoitises et que tout le spectre des moyens de pressions soient utilisés par les concurrents. Ce fut notamment le cas en 2011 lorsque le Gripen fut sélectionné avec la fuite du rapport d’évaluation d’Armasuisse et tout laisse penser que ce ne sera pas le dernier épisode. L’opinion publique n’étant pas éduquée à suivre ces sujets, peut facilement se faire manipuler. Bien qu’il soit du devoir des médias d’informer la population, leur pouvoir médiatique est souvent utilisé a des fins inverses. C’est pourquoi nous tenions à rétablir ici certaines vérités.
31 Comments
Machin 10
Est-ce que vous pouvez savoir combien de personnes ont lu vos articles sur l’appel d’offre en Suisse ?
(Histoire de mesurer votre impact)
Bruno ETCHENIC
Pour l’article publié avant hier, mais j’ai un retard de 24h dans les statistiques, nous sommes à 1200 lectures complète avec une moyenne de 9mn sur la page.
Nous touchons les lecteurs principalement via les partages sur la page Facebook, le forum Air-Defense et Check-six dans une moindre mesure, et quelques abonnés sur Twitter.
Le site a été en quasi sommeil pendant 4 ans, donc forcément nous sommes bien redescendu dans le référencement.
Je n’ai pas encore les chiffres sur l’article actuel, mais les stats de Facebook seul m’indiquent 154 clics sur la publication pour 2700 personnes atteintes. Le site m’indique 350 vues, mais j’ai un soucis avec la façon dont les stats sont prises en compte (généralement c’est bien plus).
Voilà, je peux pas donner plus de détail. Elle est loin la période où on faisait presque 10 000 lecture par articles en quelques jours ! Mais ça reviendra 😉
On a besoin de nos lecteurs pour mettre des liens dans les commentaires des sites d’actu, pour partager sur les réseaux sociaux, pour mettre des pouces, pour commenter ici-même… La visibilité est délicate à obtenir, on fait vraiment ça par passion.
Fatima_Akita
Biden s’est déplacé en personne pour que les suisses prennent conscience de l’importance d’être certifiés sur les places financières US, Wall Street en N°1.
Un deal qui sauvegarde des intérêts bien éloignés de l’aviation militaire.
L’avidité rend aveugle il n’y a qu’à voir les déboires de Boeing. La mondialisation orgasmique des 90’s a laissé place à la montée des appétits autocratiques des ex-empires avec l’emploi de la force comme langage diplomatique.
Stan
merci pour cet excellent article, l’achat du Fail 35 serait une catastrophe pour les Forces Aériennes suisses. Mêmes les soldats de milice perdraient confiance dans le CF.
Machin 10
Chaque soir je prie devant une icône de Rafale et je fait un vaudou avec une maquette de F-35 !
wagdoox
La Suisse doit quand même faire très attention dans sa décision, au vu des résultats du vote sur cet achat.
Si le conseil choisi un avion US que la votation a effectivement lieu, il y aura fort à parier que le F35 sera rejeté par la population. Mais pire pour faire avancé le programme légitimement, il faudra demander au peuple quel appareil, il souhaite. Et là, je pense qu’aucun avion ne peut réunir 50% des voies, autant dire que le programme sera mort, tout comme l’armée de l’air suisse.
Il faudra aussi publier les propositions commerciales pour la votation et là, je pense que plus aucune entreprise ne voudra participer, ou alors elles afficheront des couts plus élevés pour garder de la marge de négociation avec d’autres clients.
Si jamais le F35 ne convient pas, ce sera un scandale politique d’une rare intensité, surtout si l’avion n’est pas le premier des évaluations techniques et qu’il y a une fuite comme la dernière fois.
La gauche est sur le point de remporter son pari, de désarmer la Suisse.
Pour nous ca ne changera pas grand chose car très rapidement la Suisse demandera une protection aérienne, à la France ou à l’ensemble de ses voisins. Protection qu’on se fera un plaisir de facturer. Le rafale sera donc dans le ciel suisse.
Ce même avec un F35 forcement dans les hangars (on les verra jamais dans le ciel, normal il est furtif dirons nous avec un sourire jaune).
Loufi
Ok des médias locaux obscurs jouent les propagandistes a la solde de LM. Mais où sont les contre-articles des médias sérieux pour démonter leurs arguments fallacieux ? Aucun media français n’est venu dénoncer les mensonges de LM. Seul les forums français de passionnés s’insurgent.
sepecat
Il ne vous aura pas échappé que si un média français généraliste développe des arguments en faveur du Rafale il est de facto traité au mieux de chauvinisme exacerbé, au pire d’arrogant pour qui rien ne peut exister en dehors de la France. Et même les sites dédiés aux événements militaires s’avèrent être parfois d’une partialité frisant le ridicule (il suffit de s’en convaincre de parcourir certains forums anglo saxons ou du moins utilisant l’anglais comme langage de communication).
James
“si un média français généraliste développe des arguments en faveur du Rafale”
Dans le temps, c’était une chose rare 🙂
Verdon
http://www.rafale.ch
http://www.omnirole-rafale.com
Cas
Je suis toujours surpris de la facilité avec laquelle un appel d’offre sérieux devient subitement une foire d’empoigne.
Habitué aux marchés publics de par mon métier, je vous confirme que l’offre final une fois déposée ne peut pas être modifié au dernier moment, justement pour éviter ce genre de pantalonnade.
Mais j’imagine que les enjeux sont trop stratégique pour que cet AO se soumette aux règles en usage dans le civil.
James
Encore un très bon papier Bruno
Gillou
Excellent article
Prions que la Suisse ne suicide pas son aviation
jerome D
Tout chaud …. : https://www.defensenews.com/congress/2021/06/29/smith-slams-f-35-lifecycle-costs-in-latest-salvo/
et encore, ils ne peuvent pas tout dire à la face du monde… alors imaginez les casseroles….
Fabien
D’abord soufflé de voir le F35 gagner avec le Patriot. Depuis, je suppose s un poil hilare de.voir le compte rendu dé-co-né-cté d’Armassuisse. Sous peu, il vanteront l’hyperdrive du machin, et son canon laser.
Comment -objectivement- en sont ils arrivés là ?
Maintenant, j’espère que le choix sera entériné pour en finir avec ce lamentable feuilleton. Les Suisses auront un avion. Et c’est l’essentiel.
Ils ont les moyens.
Samolette
Je rappelle que la Suisse est un état souverain indépendant et qu’ils ont encore le droit de choisir l’avion qu’ils souhaitent ! En matière de transaction commerciale, les deux parties ne se lient que si elles en décident d’un commun accord ! Tous ces articles essentiellement Français sont un peu pathétiques alors que les Allemands, autre candidats malchanceux n’en font pas tout un foin. Comme les Belges, les Suisses choisissent le F-35, c’est leur droit le plus souverain. Et si je puis me permettre, il faut lire les journaux avec plus de sens critique !
sepecat
Effectivement, la Suisse est un état souverain qui à ce titre est libre de sélectionner l’avion qu’il veut. Là où le bât blesse, et contrairement à ce que vous affirmez il n’y a pas que les Français à en faire état, c’est lorsque les compétiteurs sont pris pour des idiots par ces mêmes Suisses. Qu’un appel d’offres militaire soit loin d’être d’une clarté absolue, c’est un fait évident pour qui suit ce domaine d’activité. Par contre, après avoir mis en place un appel d’offres et s’offrir la danseuse qu’on préfère depuis le début il y a un minimum de savoir faire pour y parvenir en ne laissant pas au monde entier l’impression qu’on s’est tout simplement déculotté devant l’Oncle Sam. Or c’est précisément de ce savoir faire dont les Suisses ont manqué, et pas qu’un peu. Sous un aspect chronologique, d’une part, en virant de veste quasi instantanément après le passage de Joe Biden, puis en avançant des arguments techniques / financiers que le plus béotien des participants aux forums parviendrait aisément à contredire. Donc, Oui les Suisses sont libres de choisir ce qu’ils veulent et Non ils ne sont pas autorisés à faire courir tout le monde pour un appel d’offres juste pour faire “sérieux”. La Suisse se gargarise en tout lieu de la rigueur de sa gestion… pas sûr que sur ce coup là elle en ait démontré l’exemplarité. Après, vous êtes libres de laisser libre court à votre ire anti française primaire, mais il serait souhaitable de replacer les événements dans leur contexte et de ne pas voir, pour la Nème fois des Français râleurs toujours prêts à s’en prendre à leurs voisins. Notez, si bous êtes un tantinet objectif, que les voisins en question nous traitent allégrement d’arrogants tout en prenant la même attitude à notre égard. La seule différence c’est qu’ils ont un peu de mal à balayer devant leur porte. Je croise sur les forums des intervenants suisses tout à fait pertinents, avançant des arguments réfléchis et qu’on peut entendre sans hausser le ton. Par contre, il y également pas mal d’aigris pour qui tout est bon pour taper sur le Français lambda, histoire de se défouler. Si je respecte les premiers et leurs opinions, les seconds me paraissent par contre totalement déconnectés de la réalité.
Piritus
Sans être désobligeant, vous citez le journal le Matin comme l’unique référence de soutient au Rafale. Mais il faut savoir que le Matin est un journal d’expression francophone qui ne peut être potentiellement lu que par les 2 millions de suisses romans. Soit à peine 1/4 des suisses majoritairement d’expression suisse allemande. Ce journal n’est absolument pas représentatif d’une opinion nationale, mais seulement régionale. Et en plus ne référer qu’à UN SEUL journal très local me questionne, est-ce vraiment raisonnable et crédible ?
Bruno ETCHENIC
Le matin est cité en tant qu’exemple parmi tant d’autre. Jamais il n’a été question de dire que seul ce media a relayé ce type d’information, ça n’aurait aucun sens et ça ne serait pas cohérent avec le développement de l’argumentation.
Dans l’article, je me réfère également à deux articles alémaniques . Alors commenter un article sans avoir vraiment pris le temps de le lire complètement, est-ce vraiment raisonnable ? 🙂
Guisguis
Sur tous les appels d’offres auquel il a participé, le Rafale n’a jamais gagné sur le F-35 ! Il a systématiquement perdu contre l’avion américain. Voyons ce qu’il va se passer en Finlande, mais pour moi c’est déjà couru d’avance ! Alors pourquoi tout ce mélodrame rempli d’intentions malsaines ?
Bruno ETCHENIC
A quels autres appels d’offres le Rafale a-t-il participé contre le F35 a part la Belgique ?
Ça me paraît beaucoup pour utiliser le terme “systématiquement”.
Le pourquoi du mélodrame est expliqué dans l’article, et je ne comprends le terme “malsain”
Gérard Gaudin
Le Rafale pour rappel n’a pas participé à l’appel d’offres en Belgique. En octobre 2017, deux dossiers dans le cadre du RFGP (G pour Governmental, puisqu’il s’agissait d’un marche d’État à État) ont été valablement déposés: celui du F-35 par me JPO américain et celui de l’Eurofighter Typhoon par le ministère britannique de la Défense au nom des quatre pays du consortium. La France a choisi, pour des raisons qui lui sont propres, de refuser de participer de la sorte à la compétition et de tenter la “voie politique” (un document vague d’une vingtaine de pages sans chiffres précis déposé hors délai à l’insistance du Premier ministre belge de l’époque, proche de Jupiter. Il a toutefois affirmé après le choix qu’il n’aurait pas pu acheter 34 avions de combat sans en connaître ni le prix ni les performances….
Gérard Gaudin
Le Rafale n’a – combien de fois faudra-t-il le dire – pas participé en bonne et due forme à l’exigeant mais public appel d’offres en Belgique…
forêt10
Bonjour M. Etchenic
Bon article, analyse sobre et constructive.
Sur les faits, j’ai ma petite idée, elle n’engage que moi, bien sûr
1. Alors que nombre de médias “bien informés” donnaient le Rafale vainqueur, une
interview, des dirigeants de LM, publiée sur le site Defensenews.com, m’a fait réfléchir;
– “ils étaient convaincus de l’emporter en Suisse et en Finlande, et avaient encore d’autres
perspectives très positives”.
2. Politique internationale: Depuis de nombreuses, la Suisse et l’UE sont en négociations
plutôt difficiles, mais le dialogue continuait.
Soudain, la Suisse rompt unilatéralement celles-ci?
Connaissant très bien ce pays, au demeurant très prudent réfléchi dans chacune de ses
décisions, pour qu’il prenne une telle décision, cela sous-entend qu’il a de très bonnes
assurances ailleurs…
3. Survient alors la visite de M. Joé Biden, avec la dernière offre chiffrée de LM.
2,12 Md$ de différence par rapport au moins cher, et des promesses de capacités
opérationnelles et de maintenance mirobolantes, il n’y a plus de discussion possible.
4. Une chose m’intrigue toutefois, pourquoi la conseillère fédéral Mme Amherd s’est sentie
“obligée” de dénigrer les autres candidats dans le texte officiel.
5. Dernier point concernant le système Patriot:
a) on ne peut pas dire que ce système se soit révéler utile en Arabie Saoudite contre
l’attaque des rebelles Yéménites.
b) Le rôle joué par l’Allemagne, ne me paraît pas très clair, en tout cas, elle empoche une
partie du contrat
Là, je ne comprends pas, ce n’est vraiment pas dans les habitudes de ce pays!
sepecat
Bonjour,
Je suis en phase avec votre analyse hormis peut-être sur l’Allemagne qui, à mon sens, n’est plus du tout un partenaire fiable pour une coopération militaire. On connaissait bien le processus allemand consistant à augmenter en amont le nombre d’appareils devant être acquis par le pays, histoire d’accroître mécaniquement la part de ses industriels, puis à réduire l’ensemble a posteriori. Nous découvrons, ou du moins avons la confirmation, à présent que l’Allemagne a vraiment du mal à digérer qu’un pays autre qu’elle-même, de surcroît la France, ait de fait des compétences techniques et industrielles lui permettant de revendiquer un rôle de responsable d’un projet en coopération. Le MAWS, le SCAF et autres programmes en cours sont d’une limpidité totale pour se convaincre que les Allemands veulent bien y participer mais en jouant les premiers rôles et en “pompant” les savoir faire de leurs partenaires. Entendons nous bien, je n’ai pas l’intention de faire de l’anti teutonisme primaire, mais à certains moments et devant certains comportements il faut raisonnablement se poser les bonnes questions. Pour la Suisse, je pense que tout lecteur un minimum sensé aura bien compris ce qui s’est joué en coulisses. Autant un pays, quel qu’il soit, demeure libre de faire ses choix, autant le faire en faisant courir les autres sous un vernis prétendument sérieux me paraît critiquable. Les appels d’offres militaires ne sont pas une affaire de bisounours, certes, mais à vouloir rouler les autres dans la farine il faut tout de même faire preuve d’un minimum de savoir faire.
forêt10
Erreur de frappe sur la dernière phrase:
Là, je ne comprends pas, ce n’est vraiment pas dans les habitudes de ce pays!
Elle se place en fait à la fin du § 4
toutes mes excuses
jean
tout simplement pour faciliter le [ traite de libre echange ] avec les USA. point barre..votre ami raymond…
Tristan
Bonjour Bruno,
Encore bloqué sur cette histoire ? On dirait que le monde s’est arrêté avec l’échec du Rafale ? La vie continue … 😉
Bruno ETCHENIC
Ah non,non… Vacances surtout 🙂
Nicolas Girardet
Bonjour, personnellement je me suis permis déjà de lire l’article du Matin qui est en français. Qu’est ce qui est pour vous une preuve de la ¨préférence¨ de la Suisse pour le Rafale ? y rien dans cette article qui prouve une telle affirmation ! Purée si c’est le cas faîte moi un copié collé d’une phrase parce que là…
Ensuite : qu’est-ce qui vous passe par la tête en imaginant que le président des Etats Unis à besoin de se déplacer à une certaine date pour faire passer un message. Une coupure de sa ligne téléphonique ?
Votre article, pour moi et à mes yeux, repose sur du vent. Je serais ravis que vous me prouviez le contraire.
mickael drapeau
Felicitations au RAFALE pour ce magnifique contrat aux EAU pendant que le F35 plonge lamentablement en Méditerranée.