Modifier une planète désolée, glaciale, bombardée de radiations mortelles et presque sans atmosphère en un écosystème viable pour que la vie au sens propre du terme puisse se développer est un défi inimaginable pour le commun des mortels.
Si la science-fiction nous donne des pistes envisageables, les mettre en oeuvre constitue tout un défi pour la science. Dans la première partie de ce texte, je vous expliquais l’idée générale en arrière de tout cela.
Les premiers explorateurs effectueront des sauts de puce d’une durée de 18 mois, dont seulement 6 mois à la surface pour commencer les premières vraies explorations autour de ce qui servira de module d’habitation aux équipages.
Ces derniers vivront dans un enfermement total et dans une promiscuité oppressante dont les effets sont actuellement mesurés dans des expériences comme le projet «Mars 500».
Une ébauche de 100 années.
100 ans après l’année zéro, les missions se seront succédé et les différents modules laissés sur place par les équipages auront été assemblés pour former une mini colonie fonctionnant toujours en vase clos, mais offrant plus de possibilités aux colons qui vivront là sur une base permanente en effectuant des rotations.
En parallèle, des «usines» automatisées auront été mises en place pour extraire les gaz fossiles du sous-sol afin d’en rejeter massivement ses GES dans l’atmosphère et amorcer l’effet de serre.
Plus haut en orbite l’ingénierie se mettra en place pour mettre installer de grands miroirs qui réfléchiront la lumière du soleil sur les calottes glaciaires afin d’en vaporiser l’eau et le CO2 enfouis pour accélérer le réchauffement de la planète. Ceci contribuera non seulement à augmenter la densité de l’atmosphère très ténue de Mars, mais aussi à lui donner une pression atmosphérique qui aidera à la condensation des futurs nuages.
De la pluie sur Mars.
Un siècle plus tard, selon les prévisions les plus optimistes des chercheurs de la NASA, il devrait pleuvoir sur Mars et l’eau circulera à nouveau à sa surface dans les zones équatoriales. L’air ne sera toujours pas respirable, mais sa température devrait avoir augmenté de 40 degrés pour arriver à moins 20 degrés dans les zones les moins exposés au soleil.
Les colonies spartiates seront devenues des dômes pressurisés ou un semblant d’agriculture et de vie sociale sera maintenu.
Reverdir la planète rouge.
En se projetant 4 siècles encore plus loin, c’est toute une vie microbienne qui sera en place et grâce à celle-ci, c’est la vie végétale qui pourra se développer en tirant parti du CO2 persistant dans l’atmosphère que la photosynthèse de la chlorophylle transformera en oxygène.
Les années passant, ces mousses primitives contribueront à l’augmentation du taux d’oxygène de l’air et permettront à des souches microbiennes d’évoluer. Les conditions de vents qui sont toujours très violents à la surface de la planète vont s’améliorer et les premiers végétaux pourront s’élever du sol et ultimement des forêts pousseront.
Des colonies définitives.
5 siècles de plus et la technologie humaine sera largement présente à la surface de la planète. Cette fois, les colons seront installés définitivement et on ne parlera plus de rotations d’équipes. Les premières familles vivront sur Mars et des enfants y naitront probablement.
Les premières usines énergétiques seront en place et le nucléaire, utilisé désormais comme moyen de propulsion dans les vaisseaux spatiaux, réduira les temps de trajets interplanétaires et fournira les besoins les plus urgents sur Mars le temps que les énergies alternatives comme l’éolien et l’hydroélectricité soient mis en place.
Forêt et atmosphères seront denses et la température extérieure sera au-dessus du point de congélation sur toute la planète. L’éloignement du soleil ne permettra probablement jamais d’obtenir une température clémente, mais elle sera tout à fait supportable pour ne plus à avoir à porter d’encombrants scaphandres pressurisés et climatisés.
Consolider l’avenir.
Finalement 1000 ans après l’année zéro, les nouveaux habitants de Mars seront capables de se déplacer à la surface de la planète avec rien de plus que ce qu’on pourrait apparenter aujourd’hui à un équipement léger de plongée sous-marine pour respirer convenablement.
La nouvelle végétation et un contrôle strict des GES permettront au fil des siècles aux conditions de vie de s’améliorer et une colonisation partielle de la planète là où la vie sera possible.
Et après ?
Voici donc un millénaire de technologie à déployer pour faire de Mars un avant-poste pour la race humaine qui, si elle veut vivre, devra ultimement se projeter bien plus loin dans l’espace.
Car si éventuellement ce nouvel habitat permettra à terme de résoudre un problème de surpopulation sur notre planète mère, il ne nous sera d’aucun secours le jour où le soleil aura épuisé ses réserves en hydrogène. Il se transformera en géante rouge, d’un diamètre plusieurs centaines de fois supérieures à ce qu’on connait actuellement. Celle-ci en prenant de l’expansion va happer toutes les planètes à proximité et irradiera toutes les autres planètes du système avant d’exploser, clôturant définitivement la présence humaine dans ce coin de la Voie lactée. 5 milliards d’années c’est le décompte infernal qui est imposé à l’humanité.
Voici un documentaire réalisé en anglais qui vous permettra de voir différents points de vue, NASA et autres organisations sur l’avenir de notre espèce sur Mars.
Webmestre, auteur et producteur de contenu, conférencier, formateur, consultant 2.0, T.I. et aérospatiale.
JE SUIS EN LIGNE DEPUIS QUE L'EXPRESSION EXISTE
Contrairement à la Terre qui a un noyau ferreux nettement plus important (cf. sa genèse), le vrai problème de Mars est son faible champ magnétique qui n'est pas assez puissant pour empêcher le vent solaire de disperser son atmosphère dans l'espace. C'est pour cette raison que Mars n'a plus d'atmosphère.
Il est donc douteux que ce projet (sympa !) puisse aboutir.
Dans un temps très lointain , et avec la rapidité des avancées technologiques , l'homme pourra pas sauver notre bonne vieille terre et le plancher des vaches ? Je verrais pas cette apocalypse , mais je suis triste quand même Bien à vous tous et bravo Loulou
2 Comments
Anonyme
Contrairement à la Terre qui a un noyau ferreux nettement plus important (cf. sa genèse), le vrai problème de Mars est son faible champ magnétique qui n'est pas assez puissant pour empêcher le vent solaire de disperser son atmosphère dans l'espace. C'est pour cette raison que Mars n'a plus d'atmosphère.
Il est donc douteux que ce projet (sympa !) puisse aboutir.
lolo
— et vive la SF 🙂
Anonyme
Dans un temps très lointain , et avec la rapidité des avancées technologiques , l'homme pourra pas sauver notre bonne vieille terre et le plancher des vaches ? Je verrais pas cette apocalypse , mais je suis triste quand même
Bien à vous tous et bravo
Loulou